[Fic] Un pari, Good Omens, Crowley et Aziraphale [de Tuning Fork, pour Alvin]

Oct 03, 2008 00:20

Titre : Un pari
Auteur : Tuning Fork (Participant 31)
Pour : Alvin (Participant 29)
Fandom : Good Omens / De Bons Présages
Persos : Crowley, Aziraphale
Rating : G
Disclaimer : Crowley et Aziraphale sont à Terry Pratchett et Neil Gaiman, et le Livre de Job est à la Bible, qui est dans le domaine public, et donc pas à moi non plus (j'ai bien la Bible de mariage de ma grand'mère, mais bon...)
Prompt : Soyons classique, mais bon, on aime. ^^ Quelque chose avec Crowley et Aziraphale en reprenant un passage de la bible vu de leur côtés en expliquant le rôle qu'ils ont joués là-dedans.
- Crowley et Aziraphale en couple ou non. Par contre, si tu pouvais indiquer le passage que tu auras choisi, je ne suis pas super calée mais je pourrais le retrouver. ^^
Notes : Le passage que j'ai choisi est le Livre de Job, qui contient plein de très longs discours un peu pénibles à lire en entier, surtout que les Bibles c'est écrit en tout petit en général, donc je te conseille plutôt de lire un résumé. Enfin, il y a des jolies métaphores un peu partout, donc ça peut valoir le coup, d'un autre côté. Bref, je laisse ça à ton appréciation ^^
Aussi, je m'excuse de mon retard, j'espère que tu ne seras pas fâchée, et aussi que ça te plaira !
(Oh, et je m'excuse de la platitude totale du titre, mais je n'étais vraiment pas inspirée.)


- Je ne comprends vraiment pas. On passe notre temps à l'ennuyer et à le tenter, et il ne cède pas. Franchement...

Aziraphale prit un air sentencieux et ouvrit la bouche.

- Autant te prévenir tout de suite : si tu me dis encore une fois que c'est ineffable, je ne réponds plus de moi, siffla Crowley, qui n'avait pas encore l'habitude (mais ça viendrait, avec le temps.)
- Bon, bon... Disons que c'est la ténacité innée des humains, si tu ne veux pas entendre la vérité.
- Ce n'est pas que je ne veux pas entendre la vérité, c'est juste que c'est tout à fait effable. Ce qui lui fait tenir bon, c'est que quelqu'un que je ne citerai pas passe son temps à avoir pitié de lui et à l'aider.
- Je ne vois pas où est le problème, je n'outrepasse pas mes droits ! Je fais ce que n'importe quel autre humain ferait !
- J'appelle tout de même ça de la triche. Comment veux-tu qu'il se mette à douter de Lui s'il a tous les jours la preuve qu'il y a des gens bien sur terre ?
- Mais je n'y suis pour rien, tu disais toi-même l'autre jour...
- Siècle. À la réflexion, peut-être bien millénaire. On n'est pas supposés se parler depuis cet incident avec la pêche...
- Pomme. C'etait une pomme.
- Pour ce que tu en sais ! Je te dis que c'était une pêche. Tu n'as jamais vu ce fichu arbre de la connaissance de suffisament près pour savoir ce qu'il y avait dessus...
- Oh, peu importe ! Où en étais-je, déjà? Ah, oui, tu disais toi-meme que, comme personne n'avait pensé à nous doter de libre-arbitre, il y avait de fortes chances pour que nous ne puissions pas faire quelque chose qui allait contre notre nature profonde.
- Et... ?
- Et je suis de nature angélique ! Comment veux-tu que je fasse quelque chose d'aussi cruel que laisser un pauvre hère...
- Un pauvre hère abandonné de Dieu, c'est différent.

Aziraphale ne répondit pas, mais lança un regard pincé à Crowley.

- Je ne peux pas laisser un pauvre hère, donc, mourir de faim et croupir dans sa misère. J'ai été créé pour faire le Bien !

Crowley réussit l'exploit assez spectaculaire d'émettre un toussotement qui sonnait à la fois comme "Babel" et "Gomorrhe". Aziraphale rougit, mais répondit tout de même, en fronçant les sourcils :

- Nous avions des ordres, et puis je n'avais rien à voir là-dedans, tu le sais très bien ! J'étais assigné au reclassement des archives célestes, depuis cette histoire avec l'épée enflammée... Si je tenais le petit malin qui a inventé les bandes étheromagnétiques, d'ailleurs... Un vrai cauchemar pour le transfert de données, ces trucs. Ça m'a pris des
siècles, littéralement.
- Ne change pas le sujet. C'est moi, le démon manipulateur et fourbe, tu te souviens ?
- Je ne change pas le sujet, et je ne suis ni manipulateur, ni fourbe ! Et quoi que tu dises, je n'avais rien à voir avec Babel.
- Et Sodome et Gomorrhe ? Tu t'étais cache dans un coin en attendant que ça passe? Ou alors tu étais retourné aux archives ?
- Pas vraiment, enfin, si, mais non...
- Plaît-il?
- J'y étais encore, à vrai dire. Oh, et puis là n'est pas la question.
- Non, effectivement. La question est de savoir si tu triches ou non. Je veux bien, pour la charité angélique, mais, tu m'excuseras pour la paranoïa démoniaque, je trouve que l'inspiration de ses amis pour les discours de trois pieds de long est un peu suspecte.
- Je n'ai rien fait ! couina Aziraphale.
- Bien sûr.
- Comme si ça pouvait avoir la moindre importance pour toi, de toute façon ! Ton patron s'est bien autoproclamé "Prince du Mensonge" !

Le démon se fendit d'un large sourire perfide.

- Tu reconnais l'accusation, si je comprends bien?

Aziraphale tenta vaguement de bafouiller une explication dont l'argument de base semblait être quelque chose comme "maisenfinmaisnonjen'aijamaisditçaetpuisj'aiutiliséleconditionnel", mais, en voyant le peu d'effet qu'il produisait, il haussa les epaules et remplit son verre d'un petit vin rouge sicilien tout a fait charmant (qui serait mis en bouteille une dizaine de siècles plus tard), et l'avala cul-sec.

- Et puis, vous utilisez les mêmes méthodes, je ne vois pas où est le problème !
- Et la prétendue "superiorité morale" de chez toi ?
- Hmph.

Il y eut un grand silence, le temps que l'ange ait fini de bouder, mais Crowley, qui souriait toujours largement, n'avait guère l'air de s'en préoccuper.

- De toute façon, reprit Aziraphale, pour être honnête, je n'aime pas vraiment ce genre de méthodes de prouver qu'on a raison. Il doit sûrement y avoir un moyen plus efficace et moins douloureux !
- Oho, attention à ce que tu dis, c'est comme ça que j'ai commencé, moi aussi.
- Commencé à quoi?
- À chuter.
- ...Vraiment?

Le ton d'Aziraphale était si sincèrement inquiet que Crowley partit d'un fou rire qui dura cinq bonnes minutes. Il en aurait pleuré de rire, s'il avait pensé à se doter de canaux lacrymaux en se levant ce matin-là.

- Ce n'est pas drôle ! s'exclama l'ange scandalisé.
- Tu ne dirais pas ça si tu voyais ta tête !

Aziraphale, vexé comme un pou, déclara qu'il était tard et qu'il avait laissé sa boutique à son voisin bien assez longtemps comme ça. Crowley, s'étouffant toujours à moitié de rire, lui fit un vague signe de la main en guise d'au-revoir.

oOoOoOoOoOo

- Tu veux parier ?
- Parier ? De quoi est-ce que tu parles ?
- De Job, bien sûr. Ça te dirait ?
- Tu veux parier sur l'issue d'un pari ? Ce n'est pas un peu stupide ?
- Mais non, c'est juste très amusant.
- Pour toi peut-être, mais je te rappelle que je suis prié de ne pas pécher, enfin, pas trop, tant que je suis sur terre.
- Oh, allez ! Imagine, tu sera si content si tu gagnes ! Tu pourras me rappeler ma défaite cuisante pendant des siècles !
- Je commence à comprendre Ève... Je me laisserais sûrement tenter, si je ne te connaissais pas un minimum, serpent.
- Eh, j'aime faire du bon boulot. Tu es sûr que tu ne veux pas parier, alors ?
- Je connais déjà l'issue !
- Je ne savais pas que tu étais prophète. Fais attention, c'est assez mal vu par ici...
- Bien sûr que non que je ne suis pas voyant ! Je sais juste que Le Bien Triomphe Toujours !
- Oh, je t'en prie, épargne-moi la propagande, tu n'en sais rien du tout, tout comme moi. Et puis j'ai trouvé un truc infaillible. Même toi, tu renierais n'importe qui.
- Et quel est-il ?
- Je ne te le dirai sûrement pas ! Je ne veux pas ruiner mes chances de victoire.

Aziraphale soupira et leva les yeux au ciel.

- Franchement, tu es ridicule, si tu crois pouvoir me tenter...
- Ah oui ? Même pas si je mets en jeu ces magnifiques rouleaux de papyrus récuperés je ne sais plus où, mais bref, ils sont très anciens et précieux et ils t'intéresseront sûrement ?
- ...
- Hm ? Pas de réponse ? Bon, je suppose que je les garderai pour faire démarrer un feu au cas où il ferait frais cet hiver...
- Bon, bon, d'accord ! Qu'est-ce que tu veux en échange ?
- Le Nord.
- Pardon ?
- Je veux que tu, hm, disons, que tu ignores mes activités dans le Nord pendant quelques siècles.
- C'est absolument hors de question !
- Je croyais qu'il n'y avait aucune possibilité pour que tu perdes ?

L'ange ne répondit pas, se contentant de prendre un air de réflexion intense (pour ne pas montrer qu'encore une fois, il s'était bien fait avoir).

- Et puis, qu'est-ce que ça peut bien faire, tu n'y vas jamais, et tu n'aurais aucune influence, c'est plein de païens, tout ce coin-là...

Toujours pas de réponse, mais cette fois, Aziraphale hésitait vraiment.

- Allez, ça sera rigolo !
- Bon, bon, d'accord, si tu y tiens, mais franchement...

Sur ce, Crowley partit d'un rire diabolique tout à fait approprié à la situation (mais pas nécéssairement au grand soleil qui brillait dehors) et s'en fut tenter ailleurs.

oOoOoOoOoOo

Ainsi furent plantées les graines de l'Arrangement entre Crowley et Aziraphale, qui devrait aboutir bien des années plus tard. Contrairement à ce qu'Aziraphale avait prévu, il ne gagna pas le pari, qui se termina par un match nul - ou plus exactement, un match de mauvaise foi, que Crowley gagna, bien évidemment. (Le match en question porta sur les divers sens que peut avoir le mot "renier", et toute l'excellente lexicographie de l'ange ne lui servit en rien contre l'entrainement du démon. La mauvaise foi avait son utilité au Paradis aussi, mais dans certaines limites.)

- Au fait, qu'est-ce que c'était, ta "botte secrète" dont tu te vantais tant ?
- Oh, beaucoup de bluff, principalement...
- Franchement !
- À quoi tu t'attendais ? Je ne suis pas supposé être honnête, je te rappelle !
- Je m'attendais à un peu plus, de ta part. Tu te relâches, en ce moment !
- Gna gna gna. J'ai dit "principalement", pas "seulement", tu saisis la nuance ?
- Je ne suis pas complètement stupide, je te remercie.
- Et puis je ne me relâche pas du tout ! J'ai quand même donné l'idée à mon camp de lui laisser sa femme !
- Pardon ?
- La femme de Job. Je savais que, déjà en temps normal, elle passait son temps à se plaindre. Tu aurais dû la voir après ! C'était assez merveilleux. À dégouter n'importe qui du mariage.

Crowley ricana tant et plus tandis qu'Aziraphale se lançait dans un discours contradictoire sur la Noblesse du Mariage et le Tout Aussi Noble (Mais Moins Effectif En Termes De Peuplement Du Monde) Célibat.

Comme le lecteur avisé l'aura probablement deviné, tout cela se termina comme toujours par une bonne cuite entrecoupée de débats philosophiques à la taverne du coin.

good omens, pour:alvin, auteur:tuning fork, fic

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