[Fic] 5 fois où Reynir..., Stand Still Stay Silent, Onni/Reynir [Silhouette à Elément déclencheur]

Aug 30, 2023 21:34

Titre : 5 fois où Reynir a été gentil avec Onni, et une fois où Onni l'a été aussi
Auteur : Silhouette (Participant.e 4)
Pour : Elément déclencheur (Participant.e 12)
Fandom : Stand Still Stay Silent
Persos/Couple : Onni x Reynir
Rating : K / tout public
Disclaimer : j'aimerais bien qu'ils m'appartiennent, mais hélas...
Prompt : Fic - Stand Still Stay Silent : Onni x Reynir - 5 fois où Reynir s'occupe discrètement d'Onni, et une fois où Onni le rembourse au centuple - soit en lui sauvant la peau, soit en étant un peu gentil (mais toujours bougon), soit en faisant un geste considéré comme romantique, c'est toi qui voit
Notes : ils sont stupides, votre Honneur.


1.

- Onni, Onni ! Attends !

Comme à chaque fois qu'il entendait cette voix, les épaules d'Onni se crispèrent, et il dut faire un effort pour les baisser. Enfin, ce n'était pas sûr que Reynir ne remarque quoi que ce soit. Il n'avait certainement rien dit quand Onni avait réagi exactement de la même façon les quatorze autres fois (non pas qu'il ait compté, bien sûr). Ou peut-être qu'il l'avait vu et n'osait pas lui faire la moindre remarque, de peur de faire face à sa colère. Non pas qu'Onni ne se serait laissé aller à hausser le ton. La présence de Reynir était agaçante, mais il fallait se rappeler que toutes ces attentions venaient d'un bon sentiment. Il ne *voulait* pas être irritant. C'était simplement sa nature.

La longue silhouette apparut à côté de lui, ses cheveux brillant d'un éclat presque surnaturel dans la lumière basse. Onni se remit à marcher, le visage à moitié caché par son écharpe et les mains profondément enfoncées dans ses poches. Ce qui ne sembla pas déranger Reynir, qui se mit à marcher au même rythme sans aucune difficulté. Normal, avec ses longues jambes. Onni n'allait pas pouvoir le semer. Non pas qu'il ait le moindre espoir. Il n'était pas vraiment sûr que l'Islande était assez grande pour échapper à Reynir.

Du coin de l'oeil, il vit quelque chose bouger. Les mains de Reynir, qui tenaient une petite boîte. Le couvercle se souleva, et même d'où il se tenait, Onni put sentir l'odeur sucrée s'en échapper. L'eau lui en vint à la bouche, et il s'en mordit la langue. Malgré tous ses efforts, il réagissait toujours ainsi à la moindre pâtisserie. Non pas qu'il fut gourmand, bien sûr, mais grandir dans des baraquements militaires ne l'avait pas vraiment habitué à avoir des sucreries quand il le voulait.

Un petit pain roulé apparut soudain devant son nez. Avant même qu'il ait pu formuler une pensée complète, il s'en empara et mordit dedans. Le goût délicieusement sucré de la pâte encore tiède emplit sa bouche, et il retint à grand-peine un bruit de satisfaction. Par chance, Reynir n'avait rien remarqué, tout occupé qu'il était à tenter de lui raconter la dernière lubie de Lalli tout en avalant une bouchée de pâte. Onni le laissa bavarder tandis qu'ils avançaient sur le chemin, savourant la douceur de la pâtisserie.

2.

S'il y avait bien une chose qu'Onni n'arrivait pas à accepter avec l'Islande, outre Reynir, la fascination de ses habitants pour les moutons, leurs maisons bizarres, l'insistance des parents de Reynir à l'accueillir et leurs plats traditionnels, c'était le climat. Depuis qu'ils avaient mis le pied sur l'île, la température n'avait cessé de dégringoler et la pluie de tomber. Reynir avait beau l'assurer que ce n'était que temporaire, qu'il ferait beau bientôt, Onni était de plus en plus sûr qu'il ne verrait pas le soleil tant qu'il resterait sur cette île.

En ce moment, la pluie était en train de battre contre les fenêtres, dégoulinant en une multitude de minuscules rivières argentées. A travers, on pouvait à peine distinguer le vert de l'herbe et le brun de la clôture. Pour ne même rien dire du ciel. Onni n'était même pas sûr qu'il y en avait encore un. Derrière lui, Lalli et son drôle d'ami suédois se pressaient contre la cheminée. Ces deux idiots n'avaient pas fait attention au temps, et ils avaient bien sûr été trempés jusqu'aux os. Onni avait bien sûr fait remarquer à Lalli que c'était très stupide de sa part et qu'un éclaireur qui aurait attrapé un rhume ne serait pas très utile. Mais Lalli s'était contenté d'un haussement d'épaules avant d'aller s'enrouler dans une couverture. Décidémment, ce Suédois avait une mauvaise influence sur lui. Il faudrait qu'il se penche sur la question.... Mais c'était un problème pour un autre jour.

Onni tourna à nouveau son attention vers la fenêtre. Non pas qu'il y ait quelque chose à voir dehors. A travers les gouttes d'eau, une tache blanche qui devait être un mouton s'aventura au-dehors de son abri, sembla considérer que le jeu n'en valait pas la chandelle, et rejoignit ses camarades blottis sous leur abri. Ils avaient l'air bien installés, quand même, dans leur petite bergerie, les uns serrés contre les autres, bien au chaud...

Quelque chose atterrit sur sa tête, masquant sa vision. Immédiatement, il attrapa l'objet pour le jeter loin de lui, sa main volant à son couteau. Il s'arrêta à temps, avant que sa lame ne se fraye un chemin dans des épaisseurs de... laine. De laine épaisse, tricotée, sentant légèrement le suint. Il prit la chose, la tendit devant lui. C'était un pull d'une vague couleur beige indistincte, avec de larges torsades quelque peu irrégulières.

- J'ai pensé que tu risquais d'avoir froid, à rester près de la fenêtre. Et comme Emil et Lalli ne veuilent pas s'écarter de la cheminée...

Lui-même avait enfilé une de ces créations, très récemment. Ses cheveux pointaient encore dans toutes les directions. A en juger par les manches inégales, il devait être l'oeuvre d'une tricoteuse assez peu douée. Et à voir le grand sourire de Reynir...

- Je l'ai fait moi-même ! précisa celui-ci.

Ah. Onni aurait pu s'en douter. Mais après tout, il avait froid, et ce pull tombait à pic. Il ne restait qu'à espérer que Reynir avait pensé à faire une ouverture pour qu'il puisse sortir la tête. Mais oui, le pull, s'il était un peu déformé, était parfaitement fonctionnel. Et très chaud. Parfait pour ce genre de temps. Satisfait, Onni reprit la tasse qu'il avait posé sur la table à côté de lui et savoura son thé, écoutant d'une oreille distraite Reynir lui raconter ses mésaventures au tricot à grands renforts de gestes.

3.

Il aurait fallu deux semaines, mais le temps s'était enfin suffisamment calmé pour permettre aux habitants de sortir de la maison sans être immédiatement trempés de la tête aux pieds. Le soleil ne brillait pas encore, loin de là, et les branches et les herbes étaient encore chargées de gouttes. Mais Onni n'allait pas laisser un peu d'humidité l'arrêter. Après deux semaines bloqués dans une maison à entendre se disputer Emil et Reynir, Emil et Sigrun, Sigrun et Mikkel... il était prêt à affronter un troll pour avoir un peu de paix.

Paix qu'il n'allait pas avoir, à en juger par le bruit de pas qui retentit derrière lui. Un bruit de pas qu'il commençait à bien reconnaître. Très vite, trop vite, une forme orange apparut dans son champ de vision, tranchant très nettement sur les gris et les verts qui l'entouraient. Avec un soupir, il se prépara à devoir faire face à un barrage de bavardages pêle-mêle. Mais contrairement à ce à quoi il s'attendait, Reynir se contenta d'attendre qu'Onni se tourne vers lui, lui fit un petit signe de la main, et dit :

- Si tu veux, je connais un endroit où la vue est exceptionnelle.

Onni pensa pendant une seconde à refuser. Il n'avait pas besoin de compagnie, et encore moins de celle de Reynir. Mais l'attitude de l'Islandais était quelque peu... inhabituelle. Au lieu de sauter dans tous les sens, sa tresse rebondissant au moindre de ses mouvements, il marchait d'un pas égal, presque... las ? Son ton restait guilleret, mais il y manquait quelque chose, une sorte d'étincelle. Peut-être commençait-il à comprendre qu'il ennuyait Onni. Ce qui, bizarrement, ne lui faisait pas autant plaisir qu'il le croyait. Alors qu'il aurait dû sauter de joie à l'idée d'être enfin entièrement tranquille, il se sentait bizarrement... un peu moins heureux que prévu. C'est sans doute pour ça qu'il accepta la proposition. Pour ça et rien d'autre.

Reynir le conduisit sur un chemin qui grimpait à flanc de montagne. La présence d'Onni avait eu l'air de le mettre de meilleure humeur, et il commentait régulièrement ce qui les entourait, pointant une plante, un rocher de forme bizarre ou un élément du paysage. S'il avait eu assez de souffle, Onni aurait certainement répondu, mais l'escalade était plutôt difficile. Il en venait à envier Reynir, qui bondissait de pierre en pierre comme un de ses moutons.

Enfin, alors qu'Onni commençait à se demander s'il n'allait pas devoir déclarer forfait et se laisser rouler en bas de la montagne, Reynir se tourna vers lui et annonça :

- Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

Onni prit le temps de reprendre son souffle, mains sur les genoux, puis se redressa. Et le panorama qui s'offrait à lui le lui coupa à nouveau. A cette hauteur, il n'y avait plus aucune végétation. La roche nue descendait face à eux en un cratère aux parois irrégulières. Le fond en était rempli d'une eau dont la couleur oscillait entre le turquoise et le vert. Elle était complètement opaque, comme si le gouffre avait été rempli de verre ou de porcelaine. C'était magnifique, et terrifiant en même temps.

Reynir le regardait, attendant certainement une réaction de sa part. Onni fit de son mieux pour trouver comment formuler ses pensées, malgré les mots qui persistaient à lui échapper.

- Impressionnant, finit-il par dire.

C'était bien loin de ce qu'il voulait exprimer, mais il ne parvenait pas à faire mieux. Cela sembla suffire à Reynir qui lui adressa un large sourire.

- Oui, hein ? C'est un ancien volcan qui s'est endormi depuis longtemps. Je pensais bien que ça te plairait.

Onni contempla encore un instant le paysage, puis une question lui vint à l'esprit.

- Et pour redescendre ?

Pour toute réponse, Reynir s'engagea sur le chemin qu'ils venaient d'emprunter. Cette fois, le bruit étranglé qu'Onni émit traduisit parfaitement son avis sur la situation.

4.

Avec précaution, Onni écarta une branche qui lui barrait le passage, attentif à ne pas faire bruisser les feuilles pour ne pas donner l'alerte sur sa position. Rien ne bougea dans les sous-bois, à part un oiseau, loin au-dessus de lui. La petite silhouette bleue fila sur sa gauche, zigzaguant entre les troncs, puis revint faire son rapport : rien à l'horizon, ni ours, ni renards, ni ces étranges boeufs qui avaient failli le piétiner au milieu de la nuit. Tant mieux.

Onni posa son sac au pied de deux arbres qui formaient un abri suffisant. Il tira d'une poche sa bobine de fil et entreprit de placer ses leurres. Une fois satisfait du résultat, il s'autorisa enfin à s'asseoir pour un instant. Il n'aurait pas dû, il devait rester en mouvement autant que possible. Chaque minute était précieuse, il ne pouvait pas en gaspiller une seule. Mais même le plus acharné des mages avait parfois besoin de faire une petite pause. Il appuya la tête contre l'un des troncs et ferma les yeux, laissant la lassitude s'emparer de ses membres. Ce serait beaucoup plus difficile de se lever, il le savait, mais il avait besoin de ces quelques minutes. Il tira un biscuit de sa poche et entreprit de le grignoter, éparpillant les miettes dans un geste qui devait tout à l'habitude. Ce n'était pas comme si les fantômes pouvaient manger, n'est-ce pas ? Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Le chiffon pris dans son gant s'en échappa, et il le ramassa. Il allait vraiment falloir qu'il le mette quelque part d'autre, ou il allait le perdre une bonne fois pour toutes. Non pas qu'il y tienne tellement, mais c'était un cadeau, et on ne jetait pas un cadeau. Il le déplia, le lissa, vérifia que la rune peinte dessus était toujours correctement écrite. L'encre avait à peine bavé sur l'un des traits, mais ça n'avait pas l'air d'avoir affecté son fonctionnement. Onni n'était pas tout à fait sûr d'ailleurs de ce qu'elle était censée faire. Reynir le lui avait glissé dans son gant au moment de son départ, alors que la passerelle reculait déjà, et Onni n'avait pas pu lui rendre. Il aurait pu le jeter à l'eau, bien sûr, mais quelque chose avait retenu sa main à la dernière seconde. Après tout, un chiffon pouvait toujours servir.

Avec soin, il replia le chiffon et le glissa dans sa poche. Il n'avait pas besoin de rune, bien sûr, un mage n'avait pas besoin de tours de passe-passe. Mais il n'avait pas vu de fantômes ou de créatures dangereuses depuis un bon moment, à part celles qu'il poursuivait. Peut-être qu'il ne s'agissait que de chance. Ou peut-être qu'il y avait autre chose.

Onni se redressa, reprit son sac et se remit en marche vers la ville, la petite silhouette bleue translucide volant au-dessus de lui, et le chiffon marqué d'une rune bien à l'abri dans sa poche.

5.

Onni s'appuya sur sa pelle pour reprendre son souffle. Cela faisait maintenant deux heures qu'il pelletait de la neige, et il avait l'impression qu'il n'en verrait jamais le bout. Il avait été vraiment stupide d'accepter de rendre service à Sigrun et de se joindre à eux pour leur service de nettoyage. Mais à force de se coucher dans la neige, Lalli avait fini par tomber malade. Et bien sûr, il refusait catégoriquement de l'accepter. A l'heure actuelle, il était certainement coincé dans son lit à l'auberge, sous trois couvertures et leur chat qui tirait toujours la langue. Le connaissant, il avait déjà dû tenter de se lever au moins trois fois. Onni n'enviait pas trop la position de garde-malade dont Emil avait hérité. Le seul moyen de garder Lalli dans son lit, quelqu'en soit la raison, c'était de l'attacher. Ou de s'asseoir dessus.

Onni se remit à pelleter avec davantage d'énergie pour chasser cette idée de son esprit. En tsou cas, Sigrun n'avait plus de Finlandais sous la main, et elle s'était rabattue sur le plus proche. Comment elle avait réussi à le convaincre, il n'en était toujours tout à fait sûr. Mais il avait dit oui, et il s'en serait mordu les doigts s'ils n'étaient pas déjà frigorifiés.

Des pas firent crisser la neige derrière lui. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que c'était Reynir, accompagné de son chat. S'il avait espéré que le froid aurait le même effet sur le mage que sur Lalli, c'était raté. A croire que la neige et le vent lui redonnaient des forces.

- Qu'est-ce que tu veux ? bougonna-t-il sans le regarder.

- C'est bientôt l'heure de manger. Tu en as encore pour longtemps ?

Onni regarda la longue étendue de neige qui s'étalait encore devant lui et soupira.

- Oui, répondit-il, j'en ai encore pour longtemps. Ne m'attendez pas.

Il s'attendait à entendre les pas de Reynir s'éloigner, mais ce fut le bruit d'une pelle mordant la neige qui lui vint aux oreilles. Onni se remit au travail, lui aussi. Il dut vite admettre que Reynir faisait du bon travail. Il n'était pas bien précis, mais il compensait par son enthousiasme. A eux deux, il ne leur fallut pas longtemps pour arriver au bout de l'allée. Satisfait, Onni rassembla les pelles et les ramena vers l'auberge, Reynir et le chat derrière lui. Déjà, il pouvait sentir l'odeur de tarte chaude qui s'échappait d'une fenêtre ouverte, un délice après avoir mangé pendant aussi longtemps sur la route ou la cuisine de Mikkel, et il accéléra le pas.

+1.

Onni regarda la pendule suspendue au-dessus de sa tête. Cinq minutes depuis la dernière fois. Ca ne l'avançait pas à grand-chose, puisqu'il n'avait aucune idée de l'heure à laquelle le petit groupe était censé revenir de sa mission. Mais ça lui donnait une sorte de repère, et ça l'empêchait de penser aux papillons qui semblaient avoir pris place dans son estomac. Ce qu'ils venaient y faire, il n'en savait rien. Ce n'était quand même pas une raison pour être nerveux, après tout ! Il n'allait pas combattre un troll, ou un ogre, quand même !

Enfin, après avoir parcouru trente-sept fois la longueur de la place, trois silhouettes apparurent à la grande porte. Onni se dirigea vers eux d'un pas qu'il espérait tranquille. A en juger par leur attitude, ils n'étaient pas blessés, juste fatigués. Ce n'était pas leur genre de cacher une blessure, de toute façon. Lalli lui adressa un signe de tête quand il arriva à leur hauteur, et Emil fit de même. Ils attendirent à peine qu'Onni leur réponde avant de disparaître pour les dieux savaient où. Tant mieux. Non pas qu'il ait envie de voir son cousin s'enfuir, mais pour ce qu'il voulait faire, il préférait n'avoir aucun spectateur.

Une fois Emil et Lalli partis, Onni se tourna vers Reynir, qui n'avait pas bougé et le fixait, la tête penchée sur le côté. Il devait se rendre compte que son comportement n'était pas habituel. N'importe qui aurait pu s'en rendre compte. C'était peut-être pour ça que Lalli et Emil avaient décampé, ils devaient s'imaginer qu'Onni était en colère pour une raison ou une autre, et ils ne voulaient pas être là pour être témoins de ce qui allait se passer. Peut-être imaginaient-ils qu'il allait transformer Reynir en appât pour troll.

- Ca va ? demanda soudain Reynir.

Son ton était prudent, comme s'il s'attendait à ce qu'il se mette en colère. Onni répondit d'un signe de tête. Il savait qu'il aurait dû dire quelque chose, mais les mots semblaient avoir un peu de mal à venir. Reynir se mit à danser d'un pied sur l'autre, embarrassé. Il devait chercher un moyen de s'en aller sans le vexer ou sans se faire sauter à la gorge. Oh et puis pourquoi s'embarrasser ? Il n'avait jamais pris de pincettes avec lui, ce n'était pas le moment de commencer.

Reynir sursauta quand il tendit la main vers lui, ses yeux alternant entre le petit paquet qui s'y trouvait et le visage d'Onni. Qui finit par grogner :

- Prends-le.

- C'est.... pour moi ?

- Je te dirais pas de le prendre, sinon.

Reynir lui jeta un regard qui, chez n'importe qui d'autre aurait été méfiant, mais obéit et prit le petit paquet. Onni fourra immédiatement les mains dans ses poches, et fit de son mieux pour paraître détaché tandis que Reynir défaisait le chiffon noué à la hâte. Il finit par l'ouvrir, et contempla la petite figurine qui se tenait maintenant dans sa main. C'était une parfaite représentation de son fylgja, jusqu'aux boucles de la fourrure sur la queue. Elle mesurait environ dix centimètres de long. Sa surface blanche et dorée brillait légèrement. Onni avait passé des heures à la polir pour obtenir ce résultat, et maintenant que la figurine reposait dans la main de Reynir, il devait avouer qu'elle était encore plus belle qu'il ne l'avait pensé.

Et Reynir ne disait rien, il se contentait de la regarder sans rien dire. Voilà qui commençait à rendre Onni nerveux. Reynir silencieux, c'était un très mauvais signe. Au bout d'une longue minute, Onni n'y tint plus.

- Si tu n'en veux pas, ce n'est pas grave, grogna-t-il.

- Comment ça ? demanda Reynir, surpris. Elle est magnifique ! C'est toi qui l'as faite ? On dirait ton hibou !

Au compliment, Onni sentit ses joues se mettre à le brûler, et il s'empressa de cacher son visage dans son col pour que Reynir ne s'en rende pas compte.

- C'est rien, marmonna-t-il. C'est juste un truc de mage. Chez nous.

Un large sourire apparut sur le visage de Reynir. Il replia soigneusement le chiffon autour de la petite figurine et la rangea dans une poche de son manteau.

- Merci beaucoup, dit-il. J'en prendrai grand soin.

Onni hocha la tête, le visage toujours enfoncé dans la fourrure de son col, afin de cacher son sourire cette fois-ci. Reynir entreprit de lui raconter leur aventure, à grands renforts de gestes tandis qu'ils revenaient vers l'auberge. Onni se surprit à écouter et même à lui répondre. Pas grand-chose, un mot ou deux, mais c'était suffisant pour faire sourire Reynir encore davantage. Et quand celui-ci lui posa un bras amical sur l'épaule pour mieux lui expliquer, Onni ne le repoussa pas.

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