Titre : Alter ego
Auteur : Douceur de Soie (Participant.e 14)
Pour : Lune d'Argent (Participant.e 1)
Fandom : Gaston Lagaffe
Persos/Couple : Fantasio, Gaston et son chat
Rating : K
Disclaimer : Gaston Lagaffe appartient à ses ayant-droits
Prompt : Un gag mettant en scène Fantasio et la poupée grandeur nature de Gaston, avec à la fin de la scène Gaston qui arrive en demandant à Fantasio pourquoi il s’énerve sur la poupée à son image et Fantasio, surpris, car il pensait vraiment avoir le vrai Gaston en face de lui.
Raison de l’énervement initial de Fantasio possible : les inventions de Gaston qui encombre le bureau et qui menace de s’écrouler à tout moment OU la présence des animaux de Gaston qui font une bêtise, gâchant le travail de Fantasio OU Gaston qui fait une énième gaffe mettant à mal un potentiel futur contrat de Fantasio (mais en voulant bien faire à la base) OU un mélange de toutes ses raisons
Fantasio pénétra dans son bureau, guilleret, le bras chargé de feuilles imprimées. Les dernières pièces étaient en place, le dossier était donc fin prêt. Signer ce contrat devrait être un jeu d’enfant, armé de tels arguments ! Enfin, c’était sans compter le cas Gaston dont il lui fallait désormais s’occuper afin de ne pas compromettre ses chances de succès. Le tenir éloigné du lieu de rencontre. Des locaux, même… Cette simple pensée dissipa un instant le sourire collé à ses lèvres. Fantasio la balaya d’un geste. Il n’était pas temps de baisser les bras, même si les contrats manqués à cause de Lui ne se comptaient plus ! Cependant, cette fois, il serait prêt. Sa vie se jouait en cet instant, après tout !
… Ou peut-être pas, et heureusement pour lui, d’ailleurs, mais dans son esprit, c’était tout comme.
Fantasio songea qu’il méritait bien un peu de réconfort avant l’assaut final - même s’il estimait qu’il était presque gagné d’avance. L’odeur de café qui emplissait la pièce lui rappela le gobelet qu’il avait abandonné sur son bureau. Il tombait à pic ! Il déposa la pile de papier sur le meuble et chercha des yeux le précieux récipient. Il le retrouva couché à un angle, en train de goutter sur le sol pour alimenter une petite mare sombre. Fantasio pesta.
- C’est bien ma veine, tiens ! Et puis-je savoir pourquoi tu es tombé, hein ?
Au temps pour le réconfort facile d’accès, il lui faudrait en chercher un autre. Cependant, Fantasio ne comprenait pas la raison de sa chute. La fenêtre n’était même pas ouverte, alors un coup de vent… !
Fantasio regarda l’heure sur sa montre pour constater qu’il lui restait un peu plus d’une heure avant le rendez-vous. Même s’il nettoyait les dégâts, il aurait l’occasion de se reposer ensuite. Jeter Gaston dehors ne devrait pas lui prendre des heures.
Alors qu’il avançait de quelques pas, ses yeux glissèrent sur le reste du bureau et s’accrochèrent à une image horrifiante qui le laissa glacé. La pochette du dossier qu’il venait de terminer était souillée de traces de café. Des traces dotées d’une forme bien précise - des coussinets de chat - dénonçant par la même occasion le coupable du méfait. Le type de coupable, du moins. Cependant, un seul représentant de cette espèce aurait pu avoir une telle opportunité. Cet animal. A Lui.
Fantasio ne put retenir un hurlement avant de se lancer dans une série d’invectives peu polies à l’encontre de la ‘stupide bestiole’ incriminée. Il n’eut pas à fouiller longtemps le lieu du crime pour en trouver l’auteur. Le chat noir et blanc était couché sur son siège, la truffe lovée contre son ventre et ses armes arrière bien en évidence, présentant de légères traces séchées compatibles avec du café. Seules ses oreilles couchées sur son crâne démontraient que les cris de Fantasio avaient eu un certain effet - il faisait bien trop de bruit.
Fantasio n’y tint plus.
- GASTON !!!!!
**
Fantasio s’introduisit dans le bureau de Gaston telle une furie. Le courant d’air provoqué par le claquement de la porte malmenée fit à peine ciller la silhouette avachie sur son siège.
- Gaston ! Qu’est-ce que je vous avais dit, à propos de votre satanée bestiole ?
Fantasio ne chercha même pas à savoir ce que son collègue faisait - ou pas, le connaissant - ni n’attendit de réponse. Il se planta devant lui, furieux, sans s’alerter de son manque de réactivité. A cause de Lui - encore -, par l’intermédiaire de son chat maléfique, il devait tout réimprimer !
Il n’avait certes pas réussi à attraper le coupable mais Gaston ne s’en tirerait pas à si bon compte, foi de Fantasio !
- Vos animaux, ils restent chez vous, leur place n’est certainement pas au Journal ! Et encore moins dans mon bureau !
Fantasio se lança alors dans un monologue animé où il s’épancha longuement sur les crimes attribués au chat de son collègue et sur le nombre d’heures ainsi gâchées par les pattes maladroites et mesquines de ce dernier - sans compter le café qui n’était pas gratuit, soit dit en passant ! Il entama ensuite une diatribe sur les impacts psychologiques qu’un tel incident aurait sur lui-même - bien sûr que devoir tout recommencer le démoralisait, tiens ! Et encore fallait-il prier pour que tout cela ne le mît pas en retard, au bout du compte ! - lorsqu’une silhouette aux pas trainants s’avança vers l’entrée de la pièce.
- Tiens, c’est ouvert ?
Gaston - car c’était bien lui - pénétra à l’intérieur, un sachet de croquettes pour chat à la main, et observa Fantasio avec perplexité. Ce dernier ne s’aperçut de rien et continua de gronder celui derrière le bureau, qui demeurait imperméable à ses indignations.
- Mais pourquoi t’engueules ma poupée ?
Fantasio sursauta au son de sa voix et se retourna brusquement. Il écarquilla les yeux à sa vue.
- Vous…
Confus, son regard oscilla entre un Gaston surpris et la silhouette demeurée inerte, qu’il pointa du doigt.
- Vous…
Enfin, il comprit. La poupée ! La poupée grandeur nature de Gaston à son effigie ! Comment avait-il pu oublier cette horreur ? Dire qu’il avait réussi à les confondre ! Gaston ne s’en était-il donc pas séparé ? Bien sûr que non, rien de mieux que cette chose pour masquer ses escapades !
Il devina aisément la nature de celle-ci lorsqu’il aperçut ce qui l’encombrait. Cela raviva ses griefs à son encontre et lui fit oublier un instant la question de la poupée. Alors qu’il tendit l’index vers Gaston - le vrai, cette fois - pour reprendre ses remontrances du début - puisqu’il avait tout manqué -, la voix de Gaston s’éleva de nouveau :
- Tiens, vous vous êtes renversé du café !... Mais c’est bizarre quand même, on dirait des traces de patte.
Puis, comme si de rien n’était, il se dirigea vers son alter ego en plastique pour poser le paquet de croquettes.
A ces mots, Fantasio baissa instinctivement les yeux pour constater avec horreur que Gaston avait raison ; sa chemise était barbouillée de café ! Un résultat de sa lutte âpre avec le chat dans le but de l’attraper mais qui s’était soldée par un échec.
- AAAAAHHHH !!
Comment allait-il réparer ce désastre à présent, en plus du reste ?