[Fic] Antywy, Mythologie égyptienne, Seth/Horus [de Sally Ride, pour Byleth von Riegan]

Aug 31, 2020 13:01

Titre : Antywy
Auteur : Sally Ride (Participant 6)
Pour : Byleth von Riegen (Participant 20)
Fandom : Mythologie égyptienne
Persos/Couple :  "Pairings officiels" en fond et Seth/Horus
Rating : PG
Disclaimer : La mythologie est dans le domaine public ! Youhou !
Prompt : Seth a toujours des plans tordus dans sa manche pour obtenir le trône et celui-ci n'est pas en reste. Il décide de se déguiser/morpher en femme pour prouver aux yeux de tous qu'Horus n'est pas bon juge de caractère et peut se faire manipuler par n'importe qui. Sauf que son plan marche un peu trop bien...
+ Se passe sur plusieurs jours, voire mois.
++ Horus est loin d'être aussi niais que son oncle le pense et le reconnait, même si pas immédiatement.
+++ Seth ne sait pas quoi faire parce qu'au final, il apprécie vraiment l'attention et l'influence qu’il a sur son neveu de cette manière.
Notes : J’espère que cela te plaira, même si je n’ai pas pu intégrer tous les éléments de ton prompt. La phrase en italique sur la fin est issue de la Pierre de Chabaka (Traduction de Claire Lalouette).

***

Le sourire de Seth s’élargit. Cette fois-ci, il en était définitivement fini d’Horus et de son insupportable mère…

***

- Neith, quel plaisir de te voir parmi nous, s’exclama Isis. Cela faisait bien longtemps que tu n’avais pas quitté ton sanctuaire de Saïs.
- Il y a tant à créer et ordonner… Je n’ai pas le loisir d’abandonner mon temple n’importe quand, pour faire n’importe quoi.
Isis la regarda, hésitant entre la colère et l’espoir. Neith n’avait jamais caché qu’elle était supérieure aux autres dieux. Avec Ptah, ils étaient les seuls à pouvoir donner vie par de simples mots, quand elle devait recourir à la magie ou, plus vulgairement, au coït. Elle prenait prétexte de l’importance de sa mission et d’elle-même pour ne jamais se joindre aux divinités. Son fils Sobek avait parfois l’honneur de sa visite, mais cela était rare et douloureux pour le dieu-crocodile.
En somme, Isis avait face à elle, la seule déesse qu’elle ne pouvait pas contrarier, la maîtresse de l’univers, cette plaie de Neith. L’unique avantage de la situation était que si elle devait rester charmante et ne pas comploter contre elle, c’était aussi le cas de Seth. Ce dernier ne pouvait pas s’en empêcher, ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’il mette Neith dans une colère noire.
- Es-tu là pour participer au jugement entre mon fils et Seth ?
Neith la regarda de bas en haut, avant de répondre.
- À ton avis, Isis ? Est-il nécessaire de gâcher autant de paroles pour ce qui est évident ?
Isis pinça les lèvres, retenant les noms d’oiseaux qui lui venaient à la bouche. Elle ne devait surtout pas contrarier la déesse. Si elle avait le malheur de trancher en défaveur d’Horus, tous les dieux la suivraient.
- Bon, où est ce divin rejeton ? A-t-il au moins l’âge de paraître dans un tribunal ? Car tous les récits qui m’en font parlent surtout de ta dispute avec Seth, plus que de leurs échanges à tous les deux ! Et pendant que nous y sommes, je veux le voir en tête-à-tête tous les jours. Pour juger de son caractère !

***

Les choses se passaient mieux que tout ce que Seth aurait pu espérer. Isis s’était laissé prendre, quant à Horus… Cela faisait bientôt une semaine qu’il le menait en bateau. L’idiot n’avait rien remarqué et lui racontait tout ce que Seth aurait pu désirer, voire même plus !

***
- Le sujet de ma discorde avec Seth, Ô Vache du paradis ?
La déesse les avait menés sur une barque au milieu du Nil pour profiter de la fraîcheur relative du lieu, au milieu de cette journée étouffante.
- C’est bien ma question, Horus. Es-tu donc incapable de répondre ?
- C’est que tout le monde le sait, Dame de Saïs.
Il était sorti de l’adolescence, prêt à être un homme, bientôt fiancé à Hathor du bruissement des dieux, mais il gardait des manières d’enfant. À toujours rajouter une de ses très nombreuses épithètes à la fin de chaque phrase, il trahissait surtout les consignes d’extrême politesse ordonnées par sa mère qu’un esprit obséquieux.
- Justement, tu devrais pouvoir répondre par toi-même, vu que tout le monde le sait.
- Seth a tué mon père, Osiris, Ô Neith au nord du Mur, avant de réclamer le trône de mon père, au prétexte que j’étais trop jeune.
- Quel âge avais-tu, Horus, à la mort de ton père ?
- Je n’étais pas né, encore, Dame d’Esna. Ma mère, Isis, a reconstitué le cadavre de mon père après sa mort et c’est alors, dans ses premières bandelettes qu’ils m’ont conçu.
- Donc, si je comprends bien, si ta mère n’avait pas usé de magie, tu ne serais pas là et Seth aurait été le légitime héritier de ton père. Est-ce bien cela ?
Le jeune dieu n’eut pas de réponse, semblant décontenancé par ce que la déesse venait de lui faire remarquer.

***

La séance au tribunal divin avait été savoureuse. Isis ne semblait pas décolérer et cela était le plus beau des cadeaux que la journée pouvait faire à Seth…

***

- Chers dieux, chères déesses, je me demandais une chose… commença Horus, avant même que sa mère n’ait le temps de l’en empêcher.
Seth était évidemment en retard et cela arrangeait les affaires de tous. Avec un peu de chance, il se ferait aussi discret que depuis l’arrivée de Neith. Il semblait fuir la déesse. Certains juraient que cela avait tout à voir avec le fait qu’il craignait la déesse de la guerre qu’elle était, capable de combattre le chaos qu’il faisait régner, quand d’autres assuraient qu’elle avait repoussé ses avances d’une manière brutale et sans délicatesse pour son ego. Dans tous les cas, tous étaient ravis de ne pas avoir le trouble-fête avec eux.
- Qu’il y a-t-il, Horus ? demanda Neith qui siégeait le tribunal, ce jour-là.
- L’utilisation de la magie est-elle juste ?
La déesse avait dardé son regard sur Isis, semblant chercher quel crime avait fait celle-ci pour que son fils pose cette question.
- Bien sûr, s’écrièrent presque à l’unisson Isis et Thot.
Cela faisait plus de quatre-vingts ans que Seth avait pratiqué la ruse qui avait donné naissance à ce dernier. Sans la magie d’Isis, Thot ne serait pas là, fils des deux rivaux, alors personne ne s’étonna de leur réponse. Après tout, l’une était une grande magicienne, quand l’autre était le dieu de l’écriture, permettant de fixer les formules magiques, leur devant la vie.
- Thot, un greffier se contente d’écrire les minutes du procès, il n’y participe pas. Quant à toi, Isis… Depuis quand fais-tu partie de ce tribunal ? questionna avec courroux Neith. Rê, toi, réponds à ce garçon.
Cela faisait depuis longtemps que le dieu se demandait si Horus était bien assez âgé pour gouvernement l’Égypte. Être le fils de son père ne suffisait pas.
- La magie n’a rien d’honorable.
Isis s’était servie de celle-ci pour lui extorquer son nom secret, si bien qu’elle avait un pouvoir non négligeable sur lui, aujourd’hui. En prenant ainsi l’ascendant sur lui, Isis s’était surtout fait un ennemi mortel en la personne de Rê.
Le sourire satisfait de Neith passa inaperçu au milieu de la cacophonie ambiante, tout comme l’air dépité d’Horus.

***

Cela faisait près de trois semaines qu’il avançait lentement ses pions et Seth était certain : il touchait au but. Horus, bientôt, serait trop faible et les dieux lui donneraient la double couronne avec soulagement.

***

- Je crois que vous aviez raison, Ô Dame de Saïs.
Neith releva les yeux du papyrus qu’elle tenait à la main, pour découvrir Horus, piteux devant elle.
- À quel sujet ?
- Si ma mère n’avait pas usé de magie, alors Seth serait l’héritier légitime d’Osiris, mon père. Elle s’est déloyalement servie de magie. Rê est d’accord avec cela.
- Pourquoi avoir cet air malheureux ?
- Je pensais être du bon côté, être un bon dieu, face à mon oncle de la ruse. Pourtant, c’est moi qui ai apporté le chaos dans notre univers, en naissant.
Neith regarda le jeune homme. Celui-ci semblait parfaitement abattu, au point de lui faire mal au cœur. C’était exactement le but recherché, mais face à sa réalisation…
- Tu n’as pas décidé à venir au monde. C’était le choix de ta mère. C’est elle qui a pris cette décision sans en mesurer les conséquences.
- Je saisis mieux pourquoi mon oncle me hait tant… Il est la légitimité quand je suis la traîtrise.
- Je ne crois pas que Seth te haïsse, intervint presque brusquement Neith.
Horus la regarda surpris. Neith pensa un instant que cela venait de son manque soudain de calme, qu’elle s’était trahie, avant de comprendre que ses paroles en étaient à l’origine.
- Sobek, fils de Seth, a aidé à ce que tes mains te soient rendues par le passé. Crois-tu réellement qu’il aurait laissé son fils agir ainsi s’il te haïssait ? Vous avez donné un dieu ensemble. A-t-il un jour comploté contre Thot, alors que celui-ci l’a bien souvent contre lui avec ta mère ?
- Non, c’est vrai. Je comprends pourquoi tous les dieux t’appellent « Grande de sagesse ». Tu vois mieux que nous tous.
Neith regarda le jeune homme, avant de soupirer.
- Allons au tribunal.

***

Avait-il perdu la main à ce point pour en être arrivé là ? Seth n’était même pas en colère contre lui-même. Juste terriblement lasse de tout cela. Il se faisait trop vieux pour consoler les jeunes dieux et les ridiculiser aux yeux du monde.

***
- Ô, Neith, qu’as-tu à proposer au tribunal divin ?
- Un jugement, Rê. Je crois qu’avec lui la Mâât sera respectée et qu’il apportera satisfaction à toutes les parties.
Les dieux et déesses se misent à bruisser autour d’elle. Évidemment qu’une telle nouvelle était surprenante et paraissait impensable l’instant d’avant.
- Seule Isis protestera, certainement car son fils n’aura pas tout. Néanmoins, mes cousins, si vous souhaitez une paix durable entre Horus et Seth, alors, il faudra traiter honnêtement les deux dieux.
Thot sembla s’assombrir à cette remarque. Peut-être était-ce la décision la plus logique, mais elle ne faisait pas l’unanimité dans son cœur, déchiré entre ses deux pères et la loyauté qu’il vouait à sa grand-mère et tante.
- À Horus, la double couronne et les terres fertiles d’Osiris. À Seth, les terres du désert et infertiles.
Les dieux applaudirent ce jugement.
- Ce n’est point fini, car injuste envers Seth. Vous le sauriez si vous observiez la Mâât en vous. Habitué des lieux hostiles, il accompagnera mon petit-fils Rê tous les soirs dans le monde souterrain. Là, il combattra pour lui le serpent Apophis, le Chaos originel, et protégera ma Création.
Rê regarda Neith, stupéfiait. Elle avait toujours refusé qu’il soit aidé dans ce périple, rendant chaque voyage nocturne plus périlleux que le précédent.
- Enfin, Horus et Seth sont en paix et réunis. Ils fraterniseront désormais et cesseront leurs querelles en tout lieu où ils se rendront. À la dixième heure du Livre des morts, Horus et Seth seront réconciliés et un, face à Apophis.

***
Thot était venu, traînant les pieds jusqu’à la demeure de Seth pour l’informer de ce jugement. Il s’était attendu au pire temps possible, à l’orage, la grêle et le tonnerre, mais n’avait reçu qu’un « soit » en réponse, avec un sourire carnassier.
Comme si Seth en était… satisfait ?
Louée soit Neith pour avoir réussi.

***
- Vous allez repartir, Neith ? demanda Horus.
- Oui, j’ai une création à finir.
C’était la première fois qu’il osait l’appeler par son nom. Isis ne décolérait pas de la décision du tribunal, mais tous se félicitaient de sa justesse et de la facilité avec laquelle Seth l’avait accepté.
- Tu dois retenir une chose, Horus. Si tu veux que Antywy soit une réalité, que tu ne fasses réellement qu’un avec Seth, que vous soyez en paix et réunis, tel que le jugement l’ordonne, tu devras parler avec Seth.
- Voudra-t-il le faire ?
Neith le regarda.
- Ne t’ai-je pas déjà démontré qu’il ne te haïssait point ?
- Et s’il veut à nouveau être intime avec moi ?
- Cela t’a-t-il dérangé la dernière fois ou est-ce le courroux maternel qui a dicté tes actes ?
Était-ce une forme de rougeur qu’elle distinguait sur les plumes faciales d’Horus ? Voilà qui confirmait ce qu’elle soupçonnait de tout cela, pensa-t-elle en s’éloignant… avant de troquer progressivement son visage humain et sa lourde couronne rouge pour son long museau noir aux poils soyeux.
Ah, qu’il faisait bon de retrouver sa juste apparence.

***

« Seth, mon cousin,

Serais-tu assez aimable de m’expliquer pourquoi Isis vient de m’envoyer un long papyrus se plaignant de l’injustice faite à son fils, quand Rê applaudit en même temps, ma grande sagesse et qu’Horus me remercie de lui avoir suggéré des tête-à-tête entre vous sans sa mère ?
Plus encore, peux-tu m’expliquer comment j’aurais résidé plus de deux mois parmi les dieux et les déesses, quand je n’ai pas quitté mon sanctuaire depuis plusieurs centaines d’années ?

Neith

P.S. Ne nie pas. Tu es le seul dieu à être né volontairement, tout comme je suis la seule déesse à l’avoir fait.
P.S. 2 Ne fait pas de mal au petit. Tu ne voudrais pas que je vienne réellement, cette fois-ci. »

Seth sourit, avant de passer la main sur le postérieur dénudé d’Horus qui dormait profondément à ses côtés. Le lit ressemblait à un champ de bataille, après ce qu’ils avaient fait au retour de son voyage nocturne.
Peut-être aurait-il dû plutôt prendre l’apparence d’Anoukis… Non, s’il était insatiable sexuellement comme elle, il imitait nettement moins bien sa façon de parlementer. Puis, la fin lui convenait parfaitement.

« Ma chère Neith,

Je ne vois pas de quoi tu parles.

Horus t’embrasserait certainement s’il ne dormait pas,

Seth

P.S. Il est d’une taille tout à fait respectable et sait très bien s’en servir. »

Fin.

auteur:sally ride, fic, pour:byleth von riegen, mythologie égyptienne

Previous post Next post
Up