Titre : Un coeur de métal fragile
Auteur : Crêpe Dentelle (Participant 4)
Pour : Intelligence Service (Participant 5)
Fandom : One Punch Man
Personnages : Genos/Saitama
Rating : NC-17
Disclaimer : Rien ne m’appartient
Prompt : One Punch Man - Saitama/Genos - A propos du fait que Saitama ne peut pas avoir de rapport sexuel parce qu'il a peur de « briser » son partenaire s'il perd le contrôle de sa force. J'aimerais bien quelque chose soit en couple établi, soit en couple en train de se former, et Genos qui se montre rassurant et investi dans sa relation avec Saitama.
- Scène de porn tout à fait acceptée, mais optionnelle. L'important, c'est vraiment les sentiments de Saitama et la façon dont Genos est confronté aux inquiétudes de son maître (pour sa sécurité physique, alors que lui-même n'en a rien à faire)
Quand Genos a demandé "Je vous en prie, prenez-moi comme disciple.", il avait l'impression de vivre le moment le plus important de son existence. Cela l'était sans doute, puisque tout le reste a suivi. Il a supplié. Il s'est acharné. Il aurait fait n'importe quoi pour que Saitama accepte.
C'était pour gagner les armes nécessaires pour assouvir sa vengeance - non, c'était pour être jugé digne, parce qu'il avait donné le droit à Saitama de déterminer sa valeur, depuis qu'il l'avait vu se battre - non, c'était pour rester avec lui, peu importe s'il n'était pas digne, s'il devait tricher, s'imposer...
Saitama, à cet instant, était l'être le plus important pour lui, et pourtant Genos n'avait pas pensé à ce qu'il éprouvait. Il n'avait pas pensé à ses tristesses, à ses faiblesses. Il ne lui en imaginait pas du tout.
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Quand Genos a réalisé ses sentiments pour Saitama, son besoin d'être plus pour Saitama, il n'a pas supplié. Il ne s'est pas acharné. Il n'a pas tenté l'impossible. Il n'a même rien demandé.
"Je vous aime." a-t-il dit. Pas "Je vous en prie, donnez-moi un rendez-vous." Juste ça.
Et si Saitama le repoussait au point de le chasser - et s'il l'embrassait... Non. C'était juste une question de ne pas lui mentir, ce n'était pas pour avoir quelque chose.
"Oh." a répondu Saitama. Son visage inexpressif. Un peu surpris, peut-être, pensait Genos, qui croyait le connaître mieux que personne. Un peu hésitant.
Et puis Saitama a posé sa main sur sa joue, et Genos aurait pu jurer qu'il en ressentait la douceur avec ses sentiments, au-delà de ses capteurs.
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Saitama prend sa main de métal, trop froide pour exprimer toute la ferveur de ses sentiments. Il le fait même en public, à l'épicerie, devant les autres super-héros, et si Genos ne le ressent pas vraiment, il sait ce que cela signifie. Il n'a pas de coeur pour battre plus vite. Mais cela n'empêche pas d'être heureux, n'est-ce pas ?
La première fois que Genos l'a embrassé, il a posé sa main sur la joue de Saitama à son tour. Il s'est approché lentement, pour lui laisser le temps de refuser.
Sa bouche, son visage - c'est ce qui en lui est presque humain, qui en a l'apparence, qui ressent le mieux aussi. Les lèvres de Saitama - et puis, alors qu'il ouvrait la bouche, le goût de sa langue, la pression de ses lèvres. Son avidité, qui faisait chavirer le coeur de Genos - il le voulait vraiment, il ne le faisait pas pour lui...
Les bras de Genos se sont noués autour du cou de Saitama. Une main s'est refermée sur l'épaule de Genos. Et alors, il y a eu un bruit de métal.
Rien de grave, rien de cassé, même. Une simple articulation très simple à remboîter. Mais Saitama a reculé brusquement, a regardé le spectacle d'un air honteux, et le moment était fini.
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Ils n'ont pas cessé de se prendre les mains. Et parfois, les lèvres de Genos effleurent les doigts ou les joues de Saitama. Mais cela ne va pas plus loin.
Et cela ne suffit pas.
Ce n'est pas ce que Genos a le plus de mal à dire. Son existence ne dépend pas de la réponse. Mais justement, parce qu'il choisit de le dire quand même, la honte lui brûle les joues.
"Je voudrais..." Il se retient à grand peine de prendre une position subalterne, de poser son front à terre. Il reste juste à genoux, le visage en face de celui de Saitama qui mange de l'autre côté de la table. "Je voudrais vous satisfaire... vous donner du plaisir..." Il se force à le regarder dans les yeux. "Si vous le voulez, bien sûr. Il m'avait semblé..."
Le front de Saitama se plisse.
"Je viens de me rappeler que j'ai quelque chose d'urgent à faire." dit-il avec un tout petit sourire gêné.
Puis il va s'enfermer dans les toilettes. La porte claque.
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Genos attend qu'il ressorte. La porte est à moitié arrachée de ses gonds, et une partie de son esprit, pour lui éviter de paniquer, est en train de planifier la réparation. Il pourrait aisément entrer ; mais si Saitama a besoin d'intimité... il respectera cela.
"Genos ?" demande une voix depuis l'intérieur des toilettes. "Tu es là ?"
Le cyborg soupire de soulagement. "Oui."
"Genos, tu sais que tu es attirant, n'est-ce pas ? Aussi, cool. Tout le monde te le dit."
Genos ressent un plaisir inquiet. Bien sûr, cela se dit souvent, dans les classements de super-héros, mais rarement par des gens qui ont vu son vrai corps. Un corps mécanique qui n'est pas fait pour être aimé ; dur au toucher, et sans rien qui ressemble à des organes génitaux. Il n'appellerait pas cela attirant.
Seule l'opinion de Saitama-sensei compte. S'il le pense aussi, si ce n'est pas le prélude à un mais.
"Mais je ne pensais pas que tu avais ce genre d'envies." dit Saitama. Genos se demande s'il est aussi embarrassé que lui.
"Mon corps ne ressent rien, et ne demande rien." explique-t-il. Il peut expliquer cela, il s'est posé la question lui-même.
"Alors pourquoi ?"
"C'est juste moi. Je voudrais pouvoir vous faire ressentir." Pouvoir lui donner ce qu'il n'a pas. Il lui semble que cela serait aussi bon, même meilleur, tellement l'honneur et le privilège seraient grands. Ce sont ses sentiments qui parlent, pas ses hormones, comme quand il lui prend la main. Et son envie de le toucher encore plus. Il pense que les humains normaux, quand ils sont amoureux, ressentent cela aussi. Il n'y a pas que leur propre plaisir qui compte. Il lui reste une moitié de quelque chose.
Puis il ose se lancer. "Et vous ?"
"Je ne peux pas." répond Saitama.
"Mais si vous voulez !" s'exclame Genos, sautant sur ses pieds.
"Je te ferais mal." dit Saitama.
Peut-être est-ce le choc sur le plancher, ou peut-être Saitama-sensei a-t-il donné un petit coup de l'intérieur, mais la porte s'abat à ses pieds.
La voix de Saitama a cette touche fataliste qui lui est propre. "Dans certaines situations j'ai du mal à garder le contrôle. Et je suis très fort."
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Le premier réflexe de Genos est de lui dire qu'il s'en moque. Que Saitama peut le briser autant qu'il le faudra. Cela lui est déjà arrivé de nombreuses fois, et jamais pour une raison qui en valait autant la peine. Il ne ressent pas la douleur. Il peut toujours se faire réparer. Vraiment, ce n'est pas important.
Mais s'il a proposé cela c'est pour Saitama, alors si cela compte pour lui, il ne peut pas le négliger.
Puis, en essayant de se mettre à sa place, il réalise quelque chose.
"Cela veut dire que vous n'avez jamais... depuis votre entraînement... avec personne ?"
Le silence qui lui répond est assez éloquent. Et confirmé par un non désabusé.
Et Genos non plus n'a pas eu cette expérience, trop jeune au début, puis avec son corps de cyborg. Mais pour Saitama, il n'a jamais pensé...
Il aurait pu se douter qu'il n'était pas le seul à avoir eu sa vie sentimentale affectée par sa quête. Il aurait pu, peut-être, deviner que Saitama, malgré son indifférence affichée, veut toujours protéger les autres.
Il voit Saitama comme parfait, et cela ne change pas son opinion, au contraire. Mais il a l'impression de le comprendre mieux, dans les faiblesses qu'il se voit.
"Nous pourrions essayer." dit-il à haute voix.
"Genos..."
"Vous n'avez jamais blessé personne. Vos précautions vous honorent, mais rien ne prouve que... vous savez. Je ne sens pas la douleur. Je peux être réparé. Vous pouvez vous arrêter quand vous voudrez, dès que vous ne pouvez plus contrôler votre force."
"Je t'ai déjà fait mal." objecte Saitama.
"Mais non. Je ne savais pas. Je ne faisais pas attention. Nous pouvons faire cela. Ensemble."
"Mais tu le veux vraiment ?" demande Saitama, dubitatif
Il n'y a pas de mots pour dire à quel point Genos le veut. Cette marque d'intimité, de confiance... Genos pense à nouveau qu'il se briserait entièrement pour cela, qu'il connaîtrait la douleur à nouveau, sans hésiter. Mais il est là pour parler de joie partagée, pas de sacrifices. Ce n'est pas ce que veut Saitama, parce que c'est un modèle, parce que c'est un héros.
"J'aimerais beaucoup." répond-il simplement. "Quand vous voudrez, à la vitesse où vous voudrez."
"D'accord." répond Saitama.
Et Genos veut toujours, encore plus qu'avant, mais avec du bonheur en plus.
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"Voulez-vous que je me déshabille ?" demande Genos.
"Comme tu préfères." répond Saitama. Lui est assis sur le bord du futon, vêtu seulement de ses sous-vêtements. Il semble nerveux. Genos ne croit pas l'avoir jamais vu ainsi. Pour la nervosité. Il l'a déjà vu en sous-vêtements, mais les circonstances étaient différentes.
"Êtes-vous sûr que vous voulez ?" demande Genos. Il réfléchit à la question, et choisit de garder ses vêtements. Il sait qu'il semble plus humain de cette façon.
Saitama prend une grande inspiration. Si Genos ne le connaissait pas mieux, il lui semblerait qu'il tente de se calmer. "Oui."
Genos regarde entre ses jambes, voit son début d'érection qui tend son sous-vêtement, et quelque chose en lui tressaille. Pas du désir, plus une sorte de validation, de la fierté peut-être.
Il se met à genoux devant Saitama et l'embrasse.
Cette fois Saitama garde avec soin les deux mains en arrière, sur le lit, par sécurité. Ce sont juste leurs lèvres, leurs langues, qui se caressent de façon à la fois tendre et avide. C'est déjà bien suffisant pour que Genos ait l'impression d'atteindre un but tant espéré. De parvenir à quelque chose. Avant de rencontrer Saitama, il pensait que seule sa vengeance lui offrirait cela.
Une de ses mains caresse le sexe de Saitama, le saisit, et ses capteurs enregistrent qu'il durcit peu à peu. Il rompt le baiser.
"Est-ce que c'est bon ?" demande-t-il.
"Très bon." répond Saitama, qui respire très vite.
Genos regarde le sexe de son mentor, maintenant long et dur au point de sortir de son slip. Il fait glisser doucement le dernier vêtement, puis il se penche en avant et le prend dans sa bouche.
Saitama laisse échapper un cri ; Genos n'aurait jamais pensé que ce serait si doux à entendre. Avec sa bouche, il peut ressentir, il peut goûter. Il peut entendre les gémissements de son maître.
"Arrête !" lui demande soudain Saitama.
Il ne veut pas. Mais Genos ne peut pas désobéir à Saitama, et il lui fait absolument confiance. Il cesse tout de même, le regardant d'un air interrogateur.
"Je ne pourrais pas me retenir de bouger..." soupire Saitama. "C'est ton cerveau que je pourrais blesser et je ne prendrai pas le risque."
Quelque chose en Genos est frustré, même si Saitama a raison, bien entendu. Il reste un instant immobile.
"Touche-moi à nouveau." demande Saitama. Il ferme les yeux. "S'il te plaît."
Genos a l’impression qu’à ce “s’il te plaît” son âme frissonne. Même si ses mains métalliques articulées lui semblent décevants, disgracieux, ne lui dira certainement pas non.
“Oui, mon maître !” s’exclame-t-il avec un enthousiasme sincère.
Saitama, cette fois, ne se contente plus de frissonner, et se frotte contre sa main en violents coups de reins. Genos relâche le réservoir interne qui contient son huile lubrificatrice, parce qu'il ne voudrait pas... non, il ne lui ferait pas mal. Saitama est indestructible. Mais c'est plus doux, ainsi, la façon dont son sexe erratique glisse si aisément entre ses doigts. Il se penche sur lui, lui embrasse le cou.
Un coup de reins plus violent que les autres, et Saitama jouit sur ses doigts, avant de retomber sur le futon, haletant et grognant.
"Merci." dit-il, et Genos allait dire exactement la même chose, alors ce n'est probablement pas ridicule de parler en même temps.
Quand Genos se couche à côté de lui, Saitama passe son bras autour de sataille. Genos enfouit son visage contre sa poitrine, et se nourrit des petites mouvements de son torse, des vibrations de ses doigts, de l'odeur de son plaisir.
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Genos aurait préféré ne pas le dire. Mais il doit à son mentor l'honnêteté, avec quelques autres choses.
"Vous aviez raison, comme toujours" confesse-t-il. "Rien ne s'est cassé, mais le métal a plié." Il montre sa main. "Mais c'est déjà réparé."
Puis comme son bras est déjà levée, il lui semble tout naturel de poser ses doigts sur la joue de Saitama.
Saitama lui embrasse la jonction du poignet, à l'endroit qu'il a brisé, et Genos en a le souffle coupé.
"Dites-moi que cela ne vous arrêtera pas." demande-t-il. Il ne sait pas comment le dire. Il craint d'être trop autoritaire ; il craint de sembler supplier. "Dites-moi que ce n'est pas la dernière fois."
"Ce n'est pas la dernière fois." dit Saitama en souriant.
Et Genos se dit que son corps de métal, celui qui n'a pas été fait pour être aimé, a peut-être tout ce temps juste attendu la bonne personne.