"Mais qu'est-ce que t'es chiant la courgette !"

Jan 09, 2012 10:58

Avec seulement 48h de retard sur le planning, première review de l'année : Autobiographie d'une Courgette de Gilles Paris.

Résumé : Icare, alias Courgette, est un petit garçon de 9ans comme les autres ou presque : sa mère boit un peu trop, a la main un peu trop leste, et regarde trop la télé…
Et un jour qu'elle est une fois de plus imbibée devant son écran, Icare fouille, pour passer le temps et trouve…
Ce n'est qu'un banal accident mais en voulant "tuer le ciel", Courgette a bel et bien tué sa mère d'un coup de révolver.
Et de là, tout bascule…

Ressenti : Pour qui ne suit pas twitter, petite explication, pour les autres, confirmation : j'avais une collègue, pas vive (et qu'on a pas gardée d'ailleurs) que j'avais surnommée "Courgette". Idiote, une courge, mais pas méchante et avec de la bonne volonté : Courgette. Et c'est pour ça que Daenis m'a offert ce bouquin à Noël.
Et je suis très heureuse de pouvoir déclarer aujourd'hui "Courgette aura au moins fait un truc de bien".
D'entrée de jeu : j'ai tout simplement adoré ce bouquin. Il est juste… je sais pas. Juste.
Il me faudrait peut être l'aide de Boris et Antoine, les frères qui n'ont jamais mal et leur jeu du dictionnaire pour trouver le mot juste. Ou bien celle du doudou lapin de Ahmed, qui fait pipi au lit (pas le doudou hein, Ahmed).
A moins que Béatrice, toujours les doigts dans le nez, ne sache mieux répondre. Ou encore Alice, qui se cache derrière ses longs cheveux bruns. Ou tout simplement faudrait-il demander à Simon, qui sait tout sur tout le monde, mais rien sur lui…
On rencontre tous ces enfants, et leurs histoires avec, par les yeux de Courgette…
On vit avec eux, on découvre les raisons qui les ont amenés là et malgré l'innocence avec lesquelles elles sont présentés, on imagine, forcément…
Mais ce n'est jamais, jamais malsain.
Simplement touchant. Très touchant.
Pourtant ils sont tous cassés quelque part, ils ne seront jamais vraiment comme tous les autres enfants. Pas après ce qu'ils ont vu, vécu, simplement ce qu'ils savent de leurs parents…
Et on nous présente à travers ces bouts de choux une galerie de personnages hauts en couleurs…
Il y a donc les 2 frangins, Antoine et Boris, qui ne ressentent rien, et qui jouent au "jeu du Dictionnaire". Simon, qui sait toujours sur tout le monde, sans qu'on ne sache trop comment. Ahmed, qui fait pipi au lit, et qui pleurniche beaucoup. Julien dit "Jujube" qui aime les gâteaux et faire soigner ses bobos, qu'ils soient bien réels ou imaginaires. Camille, qui débarque en cours de route. Béatrice, qui rêve du soleil de son chez elle. Alice qui ne dit pas grand-chose.
Et pour chapoter tout ce petit monde il y a les zéducs (avec un "z" dans le texte, vi vi XD ) : Geneviève la directrice, Pauline, Rosy, le chauffeur du car, crâne d'œuf, monsieur Paul…
On vit l'histoire de Courgette et de celles et ceux qui l'entourent par ses yeux à lui, comme des Gimini cricket perchés sur son épaule, ou plutôt caché dans un coin de sa tête. On est dans ses baskets et on marche dans les pas de ce môme de 9ans qui, contre toute attente logique, découvre la vie après la mort de sa mère.
Il avance, comme il peut, fait ses découvertes, se pose des questions, trouvent les réponses, les improvisent un peu au besoin, tout en faisant son petit bonhomme de chemin.

Alors oui, forcément, dit comme ça on pourrait penser "ah oui mais non, une histoire de gosses en foyer c'est triste".
Au contraire !! \o/
Ce bouquin est plein d'optimisme certes enfantin mais terriblement contagieux, je trouve ^^
Ces gosses ont justement toutes les raison d'être au fond du trou, le sont parfois, mais jamais pour bien longtemps : les copains veillent, tout autour…
Et puis tant qu'il y a des bêtises à faire et des expériences nouvelles à tenter, ou simplement un grand à observer dans les parages, ça finit toujours par aller mieux ! ^^

A noter : le style est particulièrement simple, forcément. C'est un enfant qui pense et nous raconte, donc pas de longues envolées ni de mots trop compliqués. Ca se dévore lit vite du coup, et histoire de vous donner un aperçu et du style, et de la grande sagesse de cette petite Courgette toute choupie :

"Les adultes, des fois, ça dit des trucs stupides à cause de la peur qui leur dévore le cœur. Ils feraient mieux d'écouter le silence." p116

"Des fois, les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l'enfant qui dort à l'intérieur." p164

En bref : Pour le premier bouquin de 2012, ça roxxe. Méchamment. J'ai eu un coup de coeur pour ce bouquin, pour Courgette, pour Camille, Simon, Ahmed, et tous les autres. Parce qu'ils sont plein de vie. Parce qu'ils ont des gros bobo au coeur mais on peut pas y mettre de sparadra, comme surl es obos imaginaires de Jujube. Alors faut faire avec. Les soigner comme on peut. Et avancer. Surtout avancer. Toujours.
Et rien que pour cette leçon d'optimisme, ça fait plaisir à lire ! ^^

*o*, lecture, lecture!re, drole, chou

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