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hana_no_ko September 6 2015, 17:18:52 UTC
C'est amusant comme tu dis que certains de tes proches ne te reconnaissaient pas à travers ta passion trouvée pour la course, je trouve au contraire que c'est une évolution logique de tes goûts, de ton besoin de simplicité et de communion avec la nature. Gravir une montagne, en courant en plus, doit apporter non seulement une joie mais un rapport plus intime avec sa puissance. Je remarque surtout ceci avec tes photos ; j’ai toujours beaucoup apprécié ton œil de photographe, et je trouve que les images que tu montres avec cet article dégagent quelque chose de rayonnant, de profondément vivant et joyeux. Les poster en parallèle de ton témoignage lui donne encore plus d’impact ! En tout cas je suis ravie que tu aies trouvé une si belle source d’épanouissement.
Critiquer l’engagement sportif est une facilité, je trouve, comme si la bien-pensance se raccrochait à l’image du footballeur blindé de thunes pour avoir quelque chose sur quoi cracher, en oubliant que regarder les sportifs est certes une chose, mais que vivre le sport en est une autre ! C’est fou comme l’effort physique, aujourd’hui, est considéré comme moyen (avoir un corps plus beau, un mode de vie plus sain) mais jamais comme fin. Autant on s’esbaudit sur l’art pour l’art, autant le sport pour le sport semble stupide. Quel dommage que de critiquer une culture au détriment de l’autre, nous sommes tout autant formés d’esprit que de chair !

Bref, ton article m’a beaucoup touchée, je te souhaite de belles courses ! Je continuerai à suivre tes photos sur Instagram avec plaisir, tout comme je lis chacune de tes publications avec entrain. J'espère pouvoir te retrouver bientôt autour d'un verre (à smoothie ! ^^) pour discuter un peu, surtout avec tous les changements qui semblent s’être produits dans ta vie dernièrement ! Je t'embrasse, jolie Nok.

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nokturnalclash September 6 2015, 21:20:48 UTC
Coucou Rebecca!

Merci pour ton commentaire, qui me fait très plaisir! :) Tes mots sur mes photos et sur ce qu'elles dégagent me comblent d'aise: on est jamais très objectif sur son propre travail, alors je suis ravie si c'est l'écho qu'elles trouvent en toi. La nature, la lumière, les nuances de vert, le ton des roches, la puissance des sommets... tout ça ne cesse de m'émerveiller, je suis ravie si je transmets un peu de cet enthousiasme!
Pour la réaction des proches, je pense que cela vient en partie aussi de la peur que je me fasse mal, qui est surmontée au bout de quelques mois. Pour d'autres, c'est juste l'incompréhension, et comme tu l'écris, je n'ai pas l'impression d'avoir pris un virage à 180°, donc la conclusion est claire: on ne se comprend pas. Tant pis!

Je trouve ça très vrai ce que tu écris sur le sport comme "moyen": je pense que c'est aussi pour ça que les salles de sport me dégoûtent autant. Quand j'ai recommencé à courir, je n'ai pas eu l'impression de "faire du sport": c'est je pense, que j'y mettais une dimension tellement péjorative, à ce mot. Oui, il y a une forme de beauté: je trouve la foulée les coureurs d'élite tellement belle, précise, la perfection esthétique du geste, en somme, qui est commune à toutes les disciplines, artistiques, artisanales comme sportives (la beauté du geste d'un grand cuisinier, d'une danseuse, d'un peintre, d'un potier ou d'un forgeron a quelque chose de commun: la quête de la perfection).

Je ne sais pas si "j'aime le sport", par contre, c'est clair que "j'aime le trail": c'est une discipline dans les valeurs de laquelle je me reconnais. Je ne sais pas si il y a un sport plus proche de la nature que celui-ci, à part peut-être le ski de rando ou l'escalade/l'alpinisme. C'est ce rapport très charnel à la racine des choses qui me fait accepter la douleur induite par l'effort, je crois. Suer sur un barre ou dans une salle, je ne peux toujours pas. Et tu as raison aussi: on est envahis par des images sportives, on ne nous a jamais autant matraqué qu'il FALLAIT en faire (je crois que c'est aussi pour ça que pendant un temps, j'ai mis un point d'honneur à ne surtout pas en faire: je bougeais bien assez dans ma vie quotidienne sans devoir faire exprès d'aller transpirer en plus!). Et pourtant... je ne sais pas si les valeurs de la société ont jamais été assez point plus éloignées de ce qu'est le sport, en réalité.

J'ai été aussi assez dégoûtée d'une récente expérience: ne pouvant pas courir des distances pareilles, j'ai choisie d'être bénévole sur un ultra-trail qui se passe autour de Grenoble. Je voulais nourrir ces gars (et ces filles!) qui courent 160 km, pour lesquels j'ai une profonde admiration, parce que j'imagine ce que ça a du leur coûter comme effort, comme abnégation et comme douleur. Malgré tout, il y a une telle beauté dans leur geste, dans cet effort surhumain! Bref.

Et parmi les bénévoles et le public, nombreux sont les gens qui n'ont jamais couru: les réflexions m'ont tuée. On était postés à un ravitaillement situé sur la fin du parcours (genre au bout de 145km) et les gens y allaient de leur commentaire "oh, celui-ci ne court plus très vite", "oh ceux-là, c'est plus très intéressant: les premiers sont loin devant". Est-ce que les gens se rendent compte du dixième de l'effort?! Mais jusqu'au dernier de la course, c'est une performance folle! Bien sûr qu'ils sont fatigués, et non, ils ne courent pas pour vous!

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nokturnalclash September 6 2015, 21:21:10 UTC


C'est la culture de la télé, les gens sont dans un rapport de consommation. Faut que ça ai l'air entrainant, que ça aille vite, et fort et que tout ait l'air beau. Voir des hommes s'écrouler d'épuisement dans la nuit, comme c'était le cas à ce poste de secours, ça ne les intéresse pas: ce n'est pas ce coté-là du sport que les gens veulent voir. Moi, ça m'a bouleversée de recueillir ces gens qui avaient à peine la force de parler, de leur donner une soupe chaude et de parler 10 minutes: pour certains, qui venaient de courir plus de 7h, seuls, dans la nuit, c'était un vrai soulagement, une vraie pause, je pense. *commentaires derrière: "ouh, il parle beaucoup celui-là, mais on l'a pas vu beaucoup courir!" "- tu crois qu'il va repartir? - ça m'étonnerait, il a l'air cramé."

Mais de quel droit les gens se croient autorisés à commenter les efforts des autres?! Ont-ils idée de l'impact de leurs mots cruels sur l'effort de quelqu'un qui est au bout du rouleau, alors qu'il accomplit quelque chose que pas un d'entre eux serait capable d'envisager? C'est fou comme les gens prennent tout pour un spectacle qui leur est destiné: je crois que je n'ai jamais compris le principe du badaud, en somme. Par définition, cet être mou, qui regarde mais qui ne fait rien, les bras ballants devant la vie des autres qui défile devant lui.

Bon, j'arrête de m'étendre! Je serais ravie de te revoir moi aussi: je reste très inspirée par ton univers et l'évolution esthétique qui est la tienne. Fascinée par ces photos où tu dégage une aura si belle... et si différente à chaque fois! Fascinantes facettes de personnalité que l’œil d'un photographe sait révéler chez toi. Et je me retrouve toujours dans tes considérations, et dans tes lignes, même si je ne prends que rarement le temps de commenter. Tu écris si bien! Je devrais être amenée à repasser sur Paris pour des formations, d'ici la fin de l'année: je en manquerais pas de te faire signe (pour un smoothie ou... un angel cake chez Ciel! Une routine pour toi, mais une insatisfaction à combler encore pour moi!). Si d'ici-là, un nouveau WE grenoblois te tente, tu es la bienvenue, toujours: j'espère que tu le sais!

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nokturnalclash September 6 2015, 21:22:26 UTC
Première fois que ça m'arrive: trop de caractères dans un seul commentaire, j'ai du spliter celui-ci en deux! Je suis d'un bavard aujourd'hui... Il faut que je me taise! A bientôt.

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