. Voyage(s) en Utopie . JLG . deuxieme .

Aug 10, 2006 21:48

24 Mai



"Godard revient parfois sur les lieux et ajoute quelques mots. Dans la salle 1, «Aujourd'hui peut-être», on lisait au début sur un mur ces mots de Degas, lorsqu'il apprit la naissance du téléphone : «Je vois, on vous sonne et vous y allez !» Plus tard, sur des bouts de bois, Godard a ajouté : «Pire : vous y êtes déjà» ; «Pire encore : vous dites "je ne suis pas là."

10 Aout



24 Mai - 10 Aout




" Près de la sortie, il y a un sommier avec un vieux matelas sur des débris : c'est le grabat de Godard veillant sur la fin du cinéma, du monde peut-être. On imagine une lampe tempête, un tremblement de terre, une extinction, et quelque chose comme un personnage de Dickens enchanté par l'enfance et accablé d'une solitude qu'il entretient, malgré lui peut-être. A la tête du lit, cette inscription en espagnol : «La luz es el primer animal visible del invisible. La lumière est le premier animal visible de l'invisible.» 
«C'est un vers du poète cubain José Lezama Lima.
Ñ Ah bon ? Je l'ai lu dans un livre de Juan Goytisolo.
Ñ Ce vers a beaucoup circulé. Et puis, ce n'est pas «del invisible» . C'est : «de lo invisible.» C'est plus matériel, plus concret. C'est tiré d'un livre qui s'appelle la Mémoire matérielle.» 
Il prend un feutre, s'agenouille, corrige lentement, et c'est comme si l'exposition, soudain, appartenait enfin, quels qu'ils soient, à ceux qui la visitent. "
Previous post Next post
Up