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Le mois d'août est finalement entamé depuis deux jours, et j'aimerais pouvoir
continuer à
fonctionner sous mode auto pilote. Être un automate qui n'a pas
conscience des heures qui file trop rapidement. Une poupée de porcelaine qui ne
dit mot à personne. Maintenant que je suis sortie de ma torpeur, je ne sais pas
comment faire face aux changements qui vont bientôt s'effectuer dans ma p'tite
vie bien banale. Je n'ai jamais aimé les changements, ils ont souvent rimé avec
« dérangement » et « craintes ». J'essaie de rester calme, cloîtrée entre mes
quatre murs (en fait, je les aie pas vraiment comptés), à penser positif
comme les grands preachers de cette génération s'efforcent de me le répéter,
mais cela ne fait que m'empirer.
Je me réveille d'une humeur encore plus
massacrante que d'habitude (si, c'est possible), j'agresse la première
personne qui a le malheur de me dire quelque chose de vraiment moche ou de
complètement stupide (ma mère remporte la palme d'or) et, par-dessus tout
ça, j'ai envie de brutaliser tout et n'importe quoi.
Le fait que je vais bientôt commencer ma formation entourée de gens que je ne
connais pas et que je n'aie pas envie de connaître est très loin de me
réjouir. Contrairement à la personne moyenne en société, je ne vois pas là une
opportunité de créer des liens amicaux entre « camarades ». J'ai dix-neuf ans et
je ne m'entends avec presque personne. J'essaie d'imaginer combien de «
camarades » vont crier en hystérique fangirl like avec moi quand je vais
cité Kaya ou parler de yaoi et le seul scénario plausible que j'ai en tête c'est
une petite Poisoned qui délire dans son coin. J'avais les mêmes angoisses
lorsque j'avais commencé très précocement ma formation l'hiver passé, mais à mon
soulagement les gens semblaient plutôt normaux à part cette fille qui me
regardait comme si j'étais une meurtrière en série (elle a pas tout
faux). Par contre, je ne crois pas avoir cette même chance deux fois de
suite. Au début, je croyais que c'était de faire ma formation qui me semblait
être un fardeau, mais plus j'y songe et plus c'est le fait de devoir fraterniser
contre mon gré. De toute manière, je n'ai jamais fait de choses qui sortaient de
l'ordinaire, je pourrai pas aller me la péter avec eux. Je n'ai pas d'amis en
chair et os à leur présenter pour faire des sorties jouasses. Non, je n'ai rien
de tout pour eux. Je n'ai même pas un parcours de vie très édifiant à valoriser
en public. Ce que je voudrais, moi, c'est de pouvoir faire ma putain de
formation, minding my own bizness en poulette que je suis, et en finir au
plus vite. Étudier comme une déchaînée, taper des notes de la mort qui tue pour
chaque examen et pour les épreuves finales, trouver un stage qui me plait pour
les 105 heures de gloire non rémunérées qui m'attendent et puis me caser avec
mon boulot. Après, oui, je crois que je serais prête à ouvrir ma porte aux
autres. I really need to get my life together.
Pourtant, je me dis
qu'avoir une complice pour passer à travers ces 1 800 heures de bourrage de
crâne d'infographie me ferait du bien. Seulement, je doute fort de trouver une
complice... Mais bon, si un adolescent américain survit à passer ses pauses en
solitaire et à manger avec son nez planqué dans son bouquin, pourquoi pas une
Canadienne semi-adulte de mon genre.
- Bah voilà, après des heures à fixer ma page blanche comme une conne, j'ai réussit à sortir ce qui me tracassait.
- Ça y est. Mon père a une pierre aux reins a accoucher après deux ans de bonne conduite. Ah, ces hommes, tous pareil!
Humeur:
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angoissée x100
Bande-son: Tegan and Sara - The Con
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