D'abord un lien, uen émission, simple et courte, où vous aurez la joie de découvrir un de mes prof de première année. De plus le sujet de l'émission l'Amitié, est bien traitée, du moins traitée de manière à ouvrir un champ de questionnement, c'est beau la philo.
www.arte.tv/fr/Videos-sur-ARTE-TV/2151166,CmC=2356112.html Depuis quelques temps je renoue avec mon esprit, c'est sympa cette impression de pouvoir de nouveau comprendre et voir les choses d'un étage au-dessus. Je n'ai plus peur de ce que je peux voir, de ce que la réflexion amène comme doute, car le doute est redevenu acceptable, c'est cool. J'ai de nouveau cette tension automatique vers une manière de pensée philosophique, sans m'encombrer de prétentions, je me fais ma cuisine et essaye de la réévaluer chaque fois qu'il est nécessaire, en gardant bien à l'esprit la finalité que j'ai donné à ma vie. Une vie simple (dans mes rapports aux choses, aux gens et à moi-même) et intègre, avec ses écarts, ses erreurs, ses imperfections, cela surtout pour ne pas me diluer et perdre de vue la richesse qu'il y a devant moi, dans les autres et en moi. Un retour à la simplicité en opposition à une une complexité compliqué, car être compliqué, nous le sommes tous. De là à se complaire dedans et en faire une sorte d'étendards, il est vite fait de tomber dans une sorte d'arrogance où l'égo complexe est roi, et où justement la simplicité devient une sorte de monstre menaçant.
J'ai trés souvent l'impression qu'il y a une confusion entre simplicité et simplisme (j'ai moi-même souvent été dans cette confusion), alors même qu'il s'agit de deux choses très différentes aux visées assez opposées. Je vois dans la simplicité une manière d'être au monde pure, c'est se mettre dans une perception non polluée, pleine et entière où les choses s'impriment en soi, de manière évidente. C'est recevoir sans condition, pour par la suite mieux regarder, mieux déconstruire et reconstruire. En fait la simplicité telle que je l'entend est la clé de voûte de l'analyse, c'est la condition nécessaire pour avoir une pensée plus comlexe, où l'appréhension, la réception, la compréhension de la chose simple ouvre la porte de la compléxité qu'il y a derrière. Là j'ai l'expression "c'est l'arbre qui cache la forêt qui me vient en tête" la simplicité c'est voir l'arbre, mais voir la forêt, être dans un état qui permette de saisir intuitivement cette forêt. Car en fait c'est là le truc l'intuition, j'ai l'impression que l'intuition ne peut s'exprimer dans un rapport complexe au chose, car il se retrouve brouillé et parasités par des problèmes et surotut par des non problèmes, qui ne font que faire se dilater l'arbre cachant encore plus la forêt.
C'est se coller de trop près aux choses, se laisser envahir par les affects, par des affects inutiles et encombrents, où l'insignifiance prend une proportion incommensurable, et zappe l'essentiel, essentiel qui souvent est d'une enfantine simplicité, et c'est cette enfantine simplicité qui la rend si insaisissable et si non évidente. L'évidence a cela de paradoxale de ne pas l'être. Cela m'amène à voir certaines conduites, certains comportements (que j'ai pu avoir notamment) portant aux nues la compléxité et la vie complexe comme un mensonge existenciel, mais aussi comme un manque de respect cruel envers la vie elle-même. D'ailleurs ce qui m'ennuie de plus en plus est cette espèce d'assimilation entre cynisme, pessimisme, torture interne, souffrance mentale et lucidité, je prend ça comme une falsification de la lucidité. Car la lucidité demande justement une vision limpide des choses, et cette vision n'est possible qu'en l'extrayant de nos affects qui sont de mauvais juges. Je ne condamne pas les émotions, elles sont là, et heureusement, juste qu'il faut s'en méfier, savoir s'en séparer et voir les choses end ehors de leur filtre. C'est ardu, clairement.
Enfin bref tout ça pour en venir au fait que je supporte de plus en plus difficilement l'arrogance naive de ceux qui pensent qu'avoir une émotionnalité intense signifie faire preuve d'épaisseur et confère une sorte d'impératif qualitatif, que la lucidité provient de la souffrance, que la vie pour être riche doit être vécu comme une torture mentale, et que certains critères arbitraires font la qualité d'un individus. C'est, je trouve, très incomplet comme vie, et surtout normatif dans son rapport à l'autre, à la réalité (cad le monde) et à soi.
Fin bref faut que j'aille travailler...