Fandom : Original
Personnage(s)/Pairing(s) : Artémise, Nathalie, Elise, mention d'Oreste
Rating : PG - 13
Titre : Après coup
Claimer : Ils sont à moi.
Note : Ecrit sur le prompt "Moi en général je réponds 'merde'... ça colle avec tout" [Kaamelott] lancé par
oximore pendant le marathon prompt du 14/05/2016.
« Artémis, reviens ici tout de suite !! »
La porte de la chambre claqua au nez de Nathalie qui resta interdite devant la violence du geste. Sa fille avait beau être d’un naturel explosif et sanguin, il n’empêchait que se retrouver devant cet état de fait lui laissait toujours un arrière-goût saumâtre. Nathalie avait une sainte horreur de la violence. Probablement autant qu’elle détestait les situations de conflit. Il lui en coûtait donc de quitter le pas de la porte de sa fille mais elle n’était pas en mesure de tenir l’affrontement. Celui-ci ayant toutes les chances de se révéler infructueux, elle se résigna, tourna les talons et retourna à ses occupations.
Artémise souffla, excédée. Elle en avait plus que ras-le-bol de ce sale petit gnome qui lui servait de frère cadet. Treize ans, toute la vie à apprendre et il se croyait déjà plus malin qu’elle. Sa dernière trouvaille ? Se moquer de son prénom en hurlant « Artémis le pénis ! » en courant dans toute la maison. Un vrai bonheur. Il avait le don de lui mettre les nerfs en pelote presque par sa simple présence. Et après c’était elle qui se faisait engueuler parce qu’elle lui avait retourné une gifle. Un comble. Après avoir asséné un coup de pied rageur mais vide de conviction dans le pouf qui traînait au milieu de sa chambre, elle se laissa tomber sur son lit, attrapa son téléphone, hésita quelques instants devant la touche « appeler ». Le numéro d’Elise s’affichait en énormes caractères sur son écran, comme pour lui demander « Tu es sûre ? Tu veux vraiment faire ça ? »
Artémise soupira de nouveau. Elle appréhendait. Elise avait beau être sa meilleure amie depuis le collège, Artémise avait toujours des scrupules à l’appeler au moindre souci avec sa famille. Elle avait peur qu’un jour sa précieuse amie lui dise qu’elle n’avait qu’à se débrouiller toute seule et qu’elle était un poids pour elle. Pourtant, son besoin d’être rassurée et d’entendre une voix bienveillante surpassa sa crainte d’être rabrouée et elle finit par enclencher l’appel. Chaque sonnerie dans le vide ancrait la peur dans son ventre et l’envie de raccrocher dans sa tête. Cinq tonalités plus tard, Elise décrocha, visiblement essoufflée :
« Artémis ? »
L’interpellée grinça des dents. Elle allait devoir trouver une solution à ce problème de rime à la fin de son prénom. Elle réfléchit à toute allure, prit le risque de laisser passer un blanc de quelques secondes et Elise appela de nouveau :
« Artémis ?
- Ouais… Désolée, je réfléchissais à un truc.
- Oh. Ça a pas l’air d’aller.
- Mon frère est un petit con, asséna-t-elle avec humeur.
- Jusqu’ici rien de nouveau, souligna son interlocutrice d’un ton légèrement amusé.
- J’l’ai tapé.
- Sérieux ?
- Il m’a saoulée.
- Qu’est-ce qu’il t’a fait ? »
Artémise se lança dans le récit de la dernière incartade d’Oreste. Elise l’écouta sans l’interrompre, ponctuant juste l’histoire de son amie de quelques soupirs ou rires étouffés.
« Du coup, conclut la jeune fille, je pense que je préférerais que maintenant, tu m’appelles Artémise.
- Je comprends. Je vais essayer, mais faut pas m’en vouloir si je dois me reprendre au début.
- Pas de souci. Merci Elise.
- De rien ma puce.
- Je sais vraiment pas comment tu fais pour supporter tes deux sœurs toi.
- C’est facile. J’ai une botte secrète. Un truc imparable.
- Ah bon ? demanda Artémise soudainement intriguée. C’est quoi ?
- En général je leur dis ‘‘merde’’. Ça colle avec tout.
- Et c’est tout ?
- Ben oui. Tu devrais essayer avec ton adorable petit frère, succès garanti. Bon, faut que je te laisse. On se voit demain ?
- Sauf si t’as prévu de sécher encore le lycée pour aller fumer avec Aude.
- Non pas cette fois, répondit-elle sans remarquer la pointe d’aigreur dans le ton d’Artémise, on a les bacs blancs bientôt, j’ai pas envie d’avoir des emmerdes. Ah, faut vraiment que j’y aille, ma mère m’appelle. Essaie de te détendre et de passer une bonne soirée, d’accord ? A demain ! »
Artémise raccrocha et reposa son portable sur la table de nuit, rassérénée par sa discussion avec son amie. Elle était contente d’avoir quelqu’un à qui elle pouvait tout dire. Enfin, presque tout dire.
« Faudra vraiment que je lui explique un jour que je suis lesbienne… »
Fin
*****