Sherlock BBC - La cage familiale - Extra (Ligne double)

[anadyomede]

Titre : La cage familiale
Auteur : anadyomede
Thème : Comment ça on est de la même famille + Captivité
Fandom : Sherlock BBC
Personnages : Mycrof et Sherlock
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à Mark Gatiss et Steven Moffat.



La première fois que Mycroft avait senti tomber sur lui ce qu’il appela plus tard « la cage Sherlock », il avait huit ans et Sherlock avait décidé de se révolter contre le monde entier. Ce n’était pas tellement nouveau, hein, Sherlock était constamment révolté depuis qu’il était né, mais jusque là, il se contentait de regards hautains.

Et puis un beau jour, il avait dû en avoir assez et avait démontré la stupidité d’un élève de dix ans qui était beaucoup, beaucoup, beaucoup plus grand que lui. Plus fort aussi. Mycroft n’arrivait plus à se souvenir du nom de ce garçon. Mais il se souvenait parfaitement qu’une fois Sherlock à terre, il s’était tourné vers lui, pauvre innocent, et l’avait envoyé valser à l’autre bout du préau « parce que j’emmerde toute sa famille de pauvres cons ». Soit.

Mycroft avait gardé une éternité le bras dans un plâtre.

La deuxième fois, il avait quatorze ans et il était fou amoureux de cette merveilleuse fille aux yeux verts et aux longs cheveux bruns, parce que c’était la plus jolie du collège, parce qu’elle avait un sourire adorable, que sa voix était comme un grand diamant, qu’elle riait beaucoup, souvent, et qu’elle était donc parfaite.

A la Saint-Valentin, Mycroft avait donc pris la décision existentielle d’aller lui déclarer sa flamme, parce que toute sa vie, ce serait elle ou personne, il le savait, il le sentait. Il avait même acheté une rose. Tenté un poème, évité de justesse. Et il y était allé.

« Tu très mignon, avait été la réponse tant attendue, mais tu es le frère du taré.

- Je…

- Crois-tu vraiment que je sortirai avec le frère du taré ?

- De qui ? Non, je…

- Tu es Holmes ou pas ? s’était-elle impatienté en tapant du pied.

- Peut-être ?

- Donc, tu es le frère du taré et ma réponse est : non.

- … »

L’école entière avait eu vent de l’affaire. Même Sherlock l’avait apprise et il avait levé très haut un sourcil :

« Tu es sûr qu’on est de la même famille ? S’abaisser à quelque chose d’aussi laid, Mycroft, enfin, on n’a pas idée ! »

***

Maintenant, il a bien vieilli, n’est pas marié, pas d’enfant, ne s’intéresse pas à grand monde et il se dit que finalement, entre lui et Sherlock, il doit au moins y avoir ce point en commun : ils ne sont pas fait pour vivre avec quelqu’un. Mais à chaque fois qu’il y pense, ça lui troue la gorge et il ressent une haine profonde envers ce petit frère qui a toujours tout gâché et qui continue à le regarder de ses grands airs.

Et au même temps, il ne peut pas s’empêcher de le surveiller. Le protéger, un peu, parfois. Mycroft, dans ces cas-là, se sait emprisonner d’un drôle d’amour qu’il n’arrive pas à éjecter.

« Tu m’en veux toujours pour cette fille, avait fait remarqué Sherlock il y a quelques jours.

- Isabel.

- Peu importe. Professeur en maternelle, mariée à un alcoolique, trois enfants. Vie minable. Personne minable.

- Rappelle-moi ce que tu fais ici ? Un service à me demander ?

- Je m’ennuie.

- Dehors.

- Remercie-moi de t’avoir évité une vie pareille.

- Dehors.

- Et j’aurai besoin de… »

Sherlock était une cage. Il l’avait toujours été. Une jolie cage bien huilée, fascinante pour les petites idiotes comme Molly, exaspérante pour tous les autres, surtout pour Mycroft qui a toute son enfance eu l’impression de vivre en captivité. Et maintenant qu’il est plus âgé, c’est presque pire parce que ce foutu gamin est plus grand que lui mais qu’il doit toujours lui courir après pour le protéger.