Titre : Mélopée au Crépuscule
Disclaimer : Changmin et Kyuhyun à mon grand regret ne m'appartiennent pas
Type : One shot à la base mais transformé ici en mini fiction
Genre : Romance -Yaoi - Tranche de vie
Pairing : Changmin x Kyuhyun ( ChangKyu )
Résumé : Deux jeunes hommes, deux camps différents, un seul destin
" Ces instants partagés étaient très précieux pour moi et je me doutais qu'ils l'étaient pour lui également. Je savais que ce que j'étais en train de faire était dangereux et mal. J'avais commencé à ressentir tout sauf du ressentiment et de la haine pour cet homme qui se tenait devant moi. C'était un ennemi et pourtant... pourtant... "
Lorsque l'amour soigne des âmes déchirés par la guerre.
Déclaration : Je reviens avec cette fiction, écrite il y a quelque temps, en collaboration avec ma très chère Mélodia. J'espère que cette fiction vous plaira.
Bonne lecture =)
☾♪ ♩♫☽ ☾♪ ♩♫☽ ☾♪ ♩♫☽ ☾♪ ♩♫☽
MÉLOPÉE AU CRÉPUSCULE
-"Faites le tour du camp et veillez bien à ce qu'il n'y ait aucun survivant ! Ces sales rouges doivent payer pour ce qu'ils ont fait !"
Je retiens ma respiration devenue hachée par mon récent sprint pendant que j'entends la voix du colonel qui gronde des ordres au loin. Immobile, les membres tendus et resserrés au maximum, mon instinct de survie régit mon corps et m'ordonne de ne faire aucun geste, même si ma position est quelque peu douloureuse. Des gouttes de sueur perlent sur mon front, sur ma nuque et dévalent les pentes de mon visage et de mon cou silencieusement et lentement. Même si certaines de ces grosses perles salées deviennent gênantes et brouillent ma vue, je m'interdis de faire un quelconque mouvement pour les faire disparaître. Dans cet endroit où la mort se complaît à tenir compagnie aux hommes, le moindre faux pas peut nous coûter la vie. Alors j'essaye d'être le plus prudent possible caché contre un arbre à l'orée de la forêt qui borde le campement. Ayant à peine eu le temps de m'enfuir alors que le camp se faisait attaquer, je n'ai pas eu d'autre choix que de me cacher et d'attendre que les choses se tassent.
Je n'ai presque jamais eu aussi peur de toute ma vie. J'ai toujours fait face à mon destin la tête haute et sans regret mais aujourd'hui ce n'est plus la même chose. Une épaisse brume rouge s'élève dans le camp et des cris déchirants percent les cieux de leurs horribles sonorités. L'odeur métallique du sang mélangée à celle de la poudre à canon agresse mes narines et viole mes poumons m'arrachant un haut le cœur. J'ai l'horrible sensation d'ingérer l'âme et boire le sang de ses soldats en inhalant ce mélange d'odeurs âcres. Malgré le tumulte au camp, même face à ce spectacle horrible, je préfère ne pas essayer de m'enfuir et m'enfoncer dans la forêt avec tous ces soldats aux alentours. D'aussi loin, avec cette brume sombre aux couleurs mortuaires, on pourrait facilement nous prendre pour des ennemis, vu que nous portons les mêmes vêtements. Nous faire tirer dessus ou avec un peu de chance nous faire capturer. Je ne peux me risquer à ce péril.
En soi, que le colonel me trouve ne me cause aucun problème, après tout c'est un grand ami de mon père. Mais qu'adviendra-t-il de Lui si on me retrouve ? Lui laisseront-il la vie sauve tout en sachant que c'est un soldat qui a fait partit du camp des rouges ? J'en doute fortement.
La haine des communistes est grandissante dans notre pays comme partout ailleurs. Ils ont divisé nos familles, déchirés notre Terre, apportant le chaos et faisant planer la mort au-dessus de nos têtes. Face à tant d'horreurs, les soldats de l'alliance deviennent sans pitié et n'hésitent pas à les tuer de sang froid. "Infliger la mort est la seule solution pour libérer nos nations de ce fléau du diable" telle est la devise des armés de l'Alliance. Je sais très bien comment se passe la capture d'un soldat rouge, puisque je fais partis des camps de l'Alliance de mon pays. Je sais très bien qu'ils n'auront aucune pitié à lui ôter cruellement la vie. Oui je le sais, je l'ai déjà vu, je l'ai déjà fait. Mais depuis, tout a changé, j'ai changé.
Je tourne la tête vers celui qui est la principale cause de mes peurs et resserre mon emprise sur sa main lovée contre la mienne pour tenter de le rassurer. Ses grands yeux marrons humidifiés par ses larmes refoulées se perdent dans mon regard. Je peux y déceler la peur et l'inquiétude. La peur d'être capturé, la peur d'être torturé malicieusement, la peur d'être tué de sang froid. Ce sentiment aussi je le connais très bien pour l'avoir vécu moi-même, même si je ne suis pas aussi expressif que lui. De plus, je doute que ça ait été aussi fort pour moi. Tout doucement et aussi discrètement que mon corps souffrant puisse me le permettre, je baisse le haut de mon corps et embrasse le haut de son crâne tout en le prenant dans mes bras épuisés et douloureux. Son corps rigide tremble comme une feuille abandonnée en plein hiver et ses bras frêles se pose sur mon buste pour s'accrocher désespérément au haut de mon treillis. Sa détresse me fend le cœur, je donnerai tout pour le protéger. Bien que cela paraisse bien inutile dans notre position, je tente de lui transmettre tout mon courage à travers mon étreinte. Tout peux arriver, mais je ne le laisserai jamais tomber, pas après tout ce qui nous est arrivé. Je ferai tout pour retrouver le jeune homme de mes souvenirs, la première fois où je l'ai vu.