Questions matérielles
Ah le sentiment du vide! Comment écrire à partir du vide? Il suffit d'aller voir ailleurs si l'on y est. Je n'ai pas à m'inquiéter. Il y en aura bien d'autres moments de vide. Et de bien pire.
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Hier après-midi, Amélie et moi avons eu une intense discussion à propos de la reproduction, lors de laquelle Amélie s'exclamait avec son enthousiasme habituel - cet enthousiasme que j'aime tant chez elle mais qui devient une source d'angoisse lorsque je ne suis pas certaine de le partager - « C'est sûr que nous allons avoir des enfants! », puis où je répétais mon éternel « Oui, peut-être, mais ci et ça, puis l'homoparentalité, je ne suis pas sûre... (....) et l'adoption est peut-être préférable (...) tout le monde ne naît pas égal, il y a des enfants qui n'ont pas eu les meilleures conditions pendant la grossesse et après l'accouchement, ils ont déjà une histoire de souffrance, ce n'est pas une raison de ne pas en vouloir! (...) Tout le monde veut des enfants qui peuvent devenir ultra-performants (...) on ne peut pas grand chose au bout du compte à leur avenir, peut-être que nos enfants n'aimeraient pas la littérature, peut-être qu'ils la détesteraient juste pour nous faire chier, peut-être qu'ils deviendraient psychopathes, peut-être aussi qu'ils décideraient d'étudier aux HEC! (...) », et où je concluais par mon éternel « En tous cas, on verra. Non, ce n'est pas sûr... » Ce qui est étrange, c'est que je n'avais jamais eu l'impression auparavant de considérer la question autrement que dans le vide et que pour la première fois, ça me semblait plus concret. Des considérations à moyen terme, mais concrètes. Enfin, on verra bien. On ne sait pas ce que la vie nous réserve... J'ai d'autres préoccupations plus urgentes. Au moins deux, sinon trois ou quatre et même pas mal plus...
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Dans la catégorie On-ne-sait-pas-ce-que-la-vie-nous-réserve: jamais je n'aurais cru que je jubilerais un jour devant une batterie de cuisine... La batterie de cuisine que nous avions commandée en ligne nous attendait au bureau de poste hier. Bien que la marche du bureau de poste jusqu'à la maison avec le superbe support à casserole et, surtout, la batterie de cuisine - d'un poids assez considérable - avait été un peu pénible, nous ne contenions plus en déballant nos chaudrons hier. « Quel beau gris! Quel beau matériau! Ah la belle marmite! Ah le génial cuit-vapeur! Ah la sauteuse! Ah ci! Ah ça! » Ne reste plus qu'à les accrocher au plafond à l'aide de notre support à l'allure vaguement S&M et nous pourrons jubiler encore plus allègrement. Je suis profondément matérialiste. J'aime apercevoir autour de moi ce qui occupe ma vie intérieure. Il en était ainsi de la littérature et de nos bouquins, il en sera ainsi de la cuisine et de nos casseroles! De même que d'être entourée de bouquins me donne le goût de lire et d'écrire, de même qu'être entourée d'instruments de cuisine me donne le goût de cuisiner.
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Hier après-midi, Amélie et moi avons eu une intense discussion à propos de la reproduction, lors de laquelle Amélie s'exclamait avec son enthousiasme habituel - cet enthousiasme que j'aime tant chez elle mais qui devient une source d'angoisse lorsque je ne suis pas certaine de le partager - « C'est sûr que nous allons avoir des enfants! », puis où je répétais mon éternel « Oui, peut-être, mais ci et ça, puis l'homoparentalité, je ne suis pas sûre... (....) et l'adoption est peut-être préférable (...) tout le monde ne naît pas égal, il y a des enfants qui n'ont pas eu les meilleures conditions pendant la grossesse et après l'accouchement, ils ont déjà une histoire de souffrance, ce n'est pas une raison de ne pas en vouloir! (...) Tout le monde veut des enfants qui peuvent devenir ultra-performants (...) on ne peut pas grand chose au bout du compte à leur avenir, peut-être que nos enfants n'aimeraient pas la littérature, peut-être qu'ils la détesteraient juste pour nous faire chier, peut-être qu'ils deviendraient psychopathes, peut-être aussi qu'ils décideraient d'étudier aux HEC! (...) », et où je concluais par mon éternel « En tous cas, on verra. Non, ce n'est pas sûr... » Ce qui est étrange, c'est que je n'avais jamais eu l'impression auparavant de considérer la question autrement que dans le vide et que pour la première fois, ça me semblait plus concret. Des considérations à moyen terme, mais concrètes. Enfin, on verra bien. On ne sait pas ce que la vie nous réserve... J'ai d'autres préoccupations plus urgentes. Au moins deux, sinon trois ou quatre et même pas mal plus...
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Dans la catégorie On-ne-sait-pas-ce-que-la-vie-nous-réserve: jamais je n'aurais cru que je jubilerais un jour devant une batterie de cuisine... La batterie de cuisine que nous avions commandée en ligne nous attendait au bureau de poste hier. Bien que la marche du bureau de poste jusqu'à la maison avec le superbe support à casserole et, surtout, la batterie de cuisine - d'un poids assez considérable - avait été un peu pénible, nous ne contenions plus en déballant nos chaudrons hier. « Quel beau gris! Quel beau matériau! Ah la belle marmite! Ah le génial cuit-vapeur! Ah la sauteuse! Ah ci! Ah ça! » Ne reste plus qu'à les accrocher au plafond à l'aide de notre support à l'allure vaguement S&M et nous pourrons jubiler encore plus allègrement. Je suis profondément matérialiste. J'aime apercevoir autour de moi ce qui occupe ma vie intérieure. Il en était ainsi de la littérature et de nos bouquins, il en sera ainsi de la cuisine et de nos casseroles! De même que d'être entourée de bouquins me donne le goût de lire et d'écrire, de même qu'être entourée d'instruments de cuisine me donne le goût de cuisiner.