Auteur :
cassidy_bTitre : Dichotomie [Prologue/~]
Fandom : Pocket Monsters (anime)
Disclaimer : l’anime Pocket Monsters n’est pas à moi, mais il appartient à Satoshi Tajiri, Tsunekaz Ishihara, Nintendo et/ou le studio OLM (pas certaine qu’une mention inutile).
Rating : G
Personnages : Satoshi, Dent, Iris, Pikachu, N
Nombre de mots : 10 700~ mots
Notes : … on va voir jusqu’où j’arrive à aller, mais (la première partie de) ce texte (qui était initialement un spin-off) en général (un spin-off, Cass) :
- Suit le canon de Best Wishes! jusqu’à la fin du
BW079, soit l’épisode de la septième arène (Hachiku). Il s’en sépare officiellement juste après.
- Contiendra de très lourdes allusions aux jeux Noir et Blanc (pas Noir 2 et Blanc 2) et suivra leur déroulement à l’occasion ; il y a donc risque de spoilers sur ce média.
- Prend implicitement en compte les anciens BW023 et BW024 déprogrammés suite au tremblement de terre de mars 2011, en partant du principe que les évènements qui auraient pu s’y dérouler et la première apparition du gang Plasma seraient relocalisés après la septième arène. Voici un
récapitulatif exhaustif (en anglais) de ce que l’on savait de ces épisodes ; j’ai brodé autour sans réellement m’y attarder.
- Frôlera potentiellement le PG-13 sans vraiment le toucher et ne le dépassera en tout cas jamais ; tout restera globalement à du G/PG, pas la peine d’espérer plus /o/
- Un bon nombre de personnages déjà rencontrés à ce point de Best Wishes! seront présents par la suite. Qui. Devrait. Faire quelque chose comme vingt chapitres ? Ça sera long. (Pour les plus anciens, il y a… autre chose derrière.)
- … je pense qu’il est nécessaire de le mentionner pour des raisons évidentes (>O>), mais : il n’y aura pas de couples effectifs. N’attendez particulièrement pas d’Iris/Satoshi (NegaiShipping) ou de Dent/Satoshi (CaféMochaShipping), donc. Ni de UnkNownShipping (N/Satoshi) - le mot idéal pour expliquer la narration bizarrement obsessionnelle de Satoshi serait « squish » (attirance passionnelle et platonique).
- Au moins jusqu’ici, tout est bêta par
azalee_calypso qui mérite tous les kudos du monde pour le temps qu’elle passe à me corriger.
- J’ai quand même envie de préciser quelque part que la vague idée de ce texte a commencé à naître en novembre 2010, et était alors résumée de la bouche du principal concerné par un « Il s’est passé des trucs. »
- Rajout : : … LJ trouve ça tellement drôle qu’il m’a sommé de découper l’(initialement) unique entrée. *SOB* L’en-tête englobe les deux morceaux postés aujourd’hui !
Prologue : Ataraxie
Il y a comme un marasme sombre qui l’a englué et refuse de le libérer.
Il se débat contre le sommeil qui veut le rattraper, cherche à chasser le vide oppressant qui l’entoure, voudrait se rassembler, tente de s’élever, de percer une ouverture, d’émerger hors de cette indécision, mais il se sent endigué et emmêlé, tiré en arrière et enserré, prisonnier et éparpillé, et son corps lui semble si lourd…
Satoshi souffle, se rappelle à lui-même, se force à essayer de se concentrer, s’oblige à ne pas lâcher prise, s’interdit de se laisser retomber dans l’inconscience et, en réponse, l’indétermination s’estompe peu à peu, se dissipe comme un écran qui l’empêchait jusqu’ici de se retrouver. Ses perceptions le picotent à mesure qu’elles reconnaissent des morceaux d’informations : il se focalise sur elles, tend vers l’extérieur pour comprendre son état.
Il est allongé.
Il peut respirer.
Tout est noir - ses paupières sont closes.
Il ne se sent pas particulièrement bien.
Remuer la tête l’enfonce légèrement dans son support. Sans attendre, Satoshi insiste mais un courant le brûle aussitôt, insupportable, tranchant, suivi par un crépitement de douleurs qui commencent à battre par salves aussi lancinantes qu’interminables à l’arrière de son crâne. Elles se recouvrent les unes après les autres, le font vaciller alors qu’il se tient pourtant de nouveau immobile, s’étendent et restent fermement accrochées à ses os, frottent les unes contre les autres en crissant cruellement-
Il entend, comme un écho encore étouffé, la plainte qui vient racler sa propre gorge et le fait expirer plus tôt qu’il ne le souhaitait.
« Chh, chh. »
Un geste qu’il n’a pas eu le temps d’identifier cesse, et Satoshi réalise que des doigts sont posés sur son front.
Il chavire, s’agite pour répondre au vertige qui l’emprisonne, se glace lorsqu’il sent la main descendre et se poser sur ses yeux encore fermés, cherche vainement à battre des cils, voudrait l’enlever, mais ses bras peinent à se décoller du sol.
Une autre série de sons.
On tente de lui parler, on lui parle trop vite, les mots filent, courent, bondissent, sont insaisissables, l’étouffent, le déstabilisent, le malmènent, clapotent à l’intérieur de lui, le font basculer, font enfler son malaise : Satoshi veut chasser la nausée qui remue sa tête, sa gorge et son ventre, veut la sortir hors de lui, mais se débattre contre elle ne fait que la renforcer. Il tente d’ouvrir les paupières et une ligne lumineuse le transperce en entraînant après elle un son qui lui vrille les tympans, trop aigu, trop violent, trop agressif.
Lorsqu’il gémit, la voix (‘Ralentis’, se rappelle-t-il lui avoir déjà signalé, plusieurs fois, avant, comme si cette demande devait être un automatisme ; il connaît cette voix, il la reconnaît presque, son débit est souvent trop rapide) s’arrête avant de reprendre, suffisamment lentement pour qu’il puisse saisir les vocables.
« Garde pour l’instant les yeux fermés. Tu t’es cogné la tête, la lumière va te faire mal. »
Remontant son visage, la main glisse contre sa peau pour retourner jusqu’à son cuir chevelu, repousse quelques mèches, opère mécaniquement quelques cercles du bout des doigts. Elle est fraîche, reposante, apaisante.
La nausée se tasse, partiellement domptée.
Satoshi inspire, ouvre la bouche, cherche comment former ses mots, la referme, réessaie.
« Pikachu est complètement guéri », reprend doucement la voix, comme si elle savait ce qu’il voulait prononcer avant que Satoshi n’ait pu en agréger l’idée.
En confirmation, un ‘Pikapi !’ dynamique résonne à sa droite. Un museau se frotte contre l’extrémité découverte de ses doigts, posés sur son ventre ; Satoshi réalise, enfin, qu’un poids chaud et familier était déjà pressé contre ses côtes. Il expire, soulagé.
Tout commence enfin à redevenir ordonné et vivable.
« Dent et Iris ? » marmonne-t-il, les syllabes mâchonnées malgré lui. Il déglutit à défaut de déterminer comment reparler plus efficacement.
Doucement, petit à petit, le miasme est en train de disparaître.
« Ils vont bien. Ils sont allés chercher les autres Pokémon. Ils ne devraient plus tarder. »
Quelque chose d’autre est pressé contre sa tête, plus loin derrière son oreille droite, comprend Satoshi. Et l’endroit sur lequel il est allongé n’est pas régulier, pas assez dur pour être de la terre.
Un souvenir revient : il se rappelle le sol, oui, après le bras qui l’a repoussé. Il se rappelle-
Satoshi entrouvre les paupières et les soulève progressivement. La lumière lui semble toujours un peu hostile mais, à présent, elle l’aide à se réveiller davantage. Répondant faiblement aux caresses de Pikachu en le tapotant à son tour, il tourne la tête sur sa gauche, la renverse précautionneusement (la main sur son front le laisse faire, suit son mouvement) et voit, en contrejour, le visage qui le surplombe et le regarde calmement, sans hostilité.
C’est sa main qui se trouve sur son front, assimile Satoshi. Et il se trouve lui-même sur ses jambes.
« Tout va bien, maintenant », lui affirme-t-on dans un souffle posé.
Les doigts arrêtent de bouger le long de sa peau, la pressent délicatement, sans chercher à le brusquer ni à l’effrayer, sans lui vouloir de mal - il le sent sans pouvoir l’expliquer.
Ça n’est qu’une impression, Satoshi sait très bien qu’elle n’a rien de vrai, mais il lui semble qu’ils ne se sont pas vus depuis des mois, lorsque leurs yeux se retrouvent enfin.
« … Et merci », murmure N en souriant.