Pokémon (anime) - Perce-neige - G
Auteur : cassidy_b
Titre : Perce-neige
Fandom : Pokémon (anime)
Personnages : Langley, Emmy (Iris, Dent, Satoshi) ; Langley->Emmy.
Rating : G
Disclaimer : Pokémon ne m’appartient pas.
Nombre de mots : 1 000 mots
Notes : 10 x 100 mots, shipping nevermet qui n’a même pas de nom sur la liste. (Scandale !)
Emmy (Eva en VF) est le personnage du jour du BW027 ; Langley (Juliette), la rivale autoproclamée d’Iris. Le titre pourrait tout aussi bien être « Tsun vs. Moe ».
Avoir pour objectif d’écraser spécifiquement les dresseurs du Village des Dragons ne signifie aucunement que Langley tolère les dresseurs du type concerné tout court. Le menu fretin n’a pas grand intérêt mais, même facile, elle ne va pas fuir de l’entraînement.
Seulement, aujourd’hui, Tunbear démolit leur adversaire en deux attaques et Langley ne goûte pas sa victoire.
« C’était pitoyable, rien à sauver, by~e~
- Vous m’aviez demandé si j’étais originaire du Village des Dragons », s’accroche l’incompétente, sans s’offusquer.
Langley suspend son départ, se retourne, la voit sourire.
« Seriez-vous une amie de mademoiselle Iris ? »
Comme première impression, Langley n’avait jamais connu pire.
*
Il n’y a qu’un seul Centre Pokémon sur plusieurs kilomètres ; évidemment, elles s’y recroisent le lendemain.
« Eh, toi- comment c’était, déjà ? »
La dresseuse s’arrête une seconde de caresser son Crimgan pour lui répondre, naturellement.
« Un conseil gratuit : choisis un autre type. Les Pokémon dragons sont agressifs, violents, et conviennent uniquement aux sauvages sans cervelle. Et aux coupes de cheveux atroces », se rappelle-t-elle d’ajouter.
Avant de se reprendre.
« Par précaution : je ne complimentais pas tes cheveux. »
(Si Langley devait la complimenter, ce serait probablement pour le sourire calme, légèrement amusé, à faire fondre n’importe quelle neige, qu’Emmy lui envoie en retour.)
*
« Problème de stabilité au lancement », relève Langley.
Kirikizan, les bras également croisés, observe les fragments d’attaque retomber sur le terrain d’entraînement du Centre sans les esquiver.
« Le Draco Météor de Crimgan n’est pas encore parfait », concède Emmy. « Il l’a appris récemment.
- C’est toi. Si tu manques d’assertivité, ton Pokémon ne foncera pas !
- Mademoiselle Iris m’avait elle aussi conseillé d’être plus déterminée », signale Emmy en riant. (Langley déteste-) « Dites… après ce match, accepteriez-vous de m’enseigner ce que vous savez ? »
Puisque Langley n’a rien d’autre à faire… (Pas question de laisser une écervelée qui accepterait la compagnie de n’importe qui seule.)
*
« Vous ne les appréciez pas, mais vous êtes une experte… ?
- Je suis une Dragon Buster », rappelle Langley dans un rictus joyeux. « Bien forcée de connaître ces aberrations pour mieux les ruiner.
- Ils valent la peine que l’on se donne pour les comprendre », tempère Emmy, assise à ses côtés.
Langley est déjà couchée dans l’herbe.
« Tu ne comptes quand même pas devenir Dragon Master ? »
Emmy secoue doucement la tête ; ses lourdes boucles d’oreille ne tintent pas.
« Pour l’instant, progresser avec Crimgan nous suffit. »
Langley hausse les épaules, rabaisse sa visière d’une pichenette, croise ses bras derrière elle et ferme les yeux.
*
À l’aurore comme à l’aube, la lumière du soleil transforme l’acajou des cheveux d’Emmy en un roux plus brillant.
Malgré sa faute de goût fondamentale qui la distingue par principe, elle n’a aucun trait notable. Voyager avec elle n’apporte rien d’extraordinaire. Elle se montre aimable, mesurée et calme - ce que Langley n’osait plus attendre de ses congénères.
Langley a l’habitude de s’adapter ; sa compagnie ne la dérange pas particulièrement.
« Ohoh ? Ne serait-ce pas cette tête de pioche de mauvais genre ? »
… ou la fatigue plus que ce qu’elle croit puisque, au Centre suivant, ça n’est exceptionnellement pas elle qui surprend Iris.
*
« … tu veux savoir comment s’occuper d’un Pokémon dragon ? »
La tête d’Iris aurait été hilarante dans d’autres circonstances.
« Voyons, dois-je louer la révélation qui t’a fait changer de bord, ou m’offusquer que tu poses tes sales pattes sur mon fier et noble type ? »
Mentionner Emmy ne les rend pas plus compréhensifs. Sales enflures.
« T’essayes de l’aider ? » chantonne, goguenarde, cette peste d’Iris. « Mademoiselle découvrirait-elle donc l’autre extrémité de sa bipolarité ?
- Non ! Ça m’énerve juste de voir des faiblards pareils sans défense !
- Et tu aimerais lui offrir une protection rapprochée, mm~ ?
- Langley voudrait devenir l’amie d’Emmy ?
- It’s confession tiiiiime~
- JE VOUS DÉTESTE TOUS. »
*
Le pas d’Emmy, distrait et nonchalant, ni ferme ni hésitant, coule sur les routes comme si elle se promenait au lieu de voyager.
Elle écoute calmement les critiques (les entend-elle vraiment ?), acquiesce poliment aux propositions d’itinéraires (a-t-elle un avis ?), s’arrête et sourit chaleureusement en direction de Langley lorsque celle-ci se laisse distancer (pense-t-elle que Langley regarde les mouvements de son dos ?), joue à s’entraîner (compte-t-elle réellement s’améliorer ?), ne triture jamais ses cheveux courts (Langley n’observait p-) : la moitié de ce qu’elle fait finit inévitablement par irriter Langley.
(Jusqu’ici, elle ne s’était jamais demandé quel goût pouvait avoir un sourire.)
*
Les beaux jours, Emmy s’assoupit dos à Crimgan ; une petite tige indolente expirant l’apaisement et la tranquillité.
S’installer à même le sol suffit à Langley, mais Emmy se méprend, l’imagine dégoûtée du contact de son Pokémon. Juste pour la contenter, Langley accepte de dormir contre lui, elle aussi.
Emmy déplie largement sa couverture et les en recouvre toutes les deux.
« Vous aurez plus chaud ainsi », explique-t-elle.
Emmy lui dédie un sourire solaire, jovial et réconfortant, glisse sa main douce, précautionneuse et assurée dans celle de Langley, puis, sans se rapprocher, se cale davantage contre Crimgan - et Langley serait incapable d’objecter.
*
« Pourquoi dites-vous les détester ? »
Langley n’a pas grand-chose à cacher (… pas ça, du moins).
« Un jour, quelqu’un du Village des Dragons m’a écrasée en combat. Puisqu’ils mettent tant leur unité en avant : le tort de l’un est celui des autres, donc je rendrai à ces abominations ce qu’elles m’ont fait subir. Au centuple. Et avec les intérêts. »
Langley laisse une de ses canines poindre avant d’accrocher le regard de Crimgan.
« C’est aussi valable pour toi, grosse bébête. »
Par jeu, il lui répond en expirant de la fumée, et Emmy rit en caressant ses ailes, et Langley se sent stupidement parfaite.
*
« Choisis un type plus accessible », conseille (n’abandonne pas) Langley.
« Je ne voudrais pas me séparer de Crimgan », avoue Emmy, tout simplement. « Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre, mais les voyages ne sont-ils pas précisément faits pour cela ? »
Emmy ne devrait pas pouvoir sourire ainsi.
« Les dragons ressemblent à des glaciers, vous ne trouvez pas ? » continue-t-elle. « Parfois abrupts et menaçant, mais aussi merveilleux et accueillants lorsqu’ils se laissent atteindre. »
Emmy ne devrait pas pouvoir la regarder ainsi.
« Certaines choses nécessitent juste du temps pour bien se construire », achève-t-elle doucement.
Et, évidemment, Langley serait incapable de protester contre cette chance-là.