Pokémon (anime) - Équilibre (PG) + Sur le fil (PG-13)
Auteur : cassidy_b
Titre : Équilibre
Fandom : Pocket Monsters (anime)
Personnages/pairing : Satoshi(->Shinji)
Rating : PG
Disclaimer : Pokémon ne m’appartient pas.
Nombre de mots : 500 mots
Satoshi sait que lorsque Takeshi et Hikari semblent préoccupés pour lui, ils ne s’inquiètent pas de ce qu’il pourrait faire (et ne fera jamais) aux autres. Ils craignent qu’il se perde, ils craignent de le perdre, d’une certaine façon, et Satoshi ne peut leur donner aucune garantie ; ne peut que les enjoindre à avoir confiance en lui alors qu’il continue de progresser tout droit sur son fil, parfois lentement, parfois en bondissant, parfois en se forçant à avancer, parfois en menaçant de tomber.
Satoshi voit d’autres volontés autour de lui, d’autres perceptions du monde, d’autres manières de procéder, et il n’est plus certain d’en être réjoui. Il ne peut pas en faire abstraction, il ne veut pas en faire abstraction, il voudrait pouvoir leur trouver un sens et justifier des paroles et des gestes qu’il désapprouve, il ne peut plus essayer de ne pas y penser, et il ignore s’il est en train de trébucher ou s’il est poussé, tiraillé, tiré, malmené ; si ce sont ses propres jambes qui menacent de s’emmêler ou s’il est entraîné - consciencieusement - vers le gouffre.
Shinji a ses propres expériences, ses propres raisons, sa propre détermination qui l’a mené jusqu’ici et le fait toujours fonctionner. Shinji est en vérité un peu plus éloigné chaque fois que Satoshi pense l’avoir rattrapé, Shinji ne disparaît jamais réellement, reste discernable ou bien s’arrête pour l’observer, et c’est comme s’il privait Satoshi de toute liberté ; comme s’il voulait le regarder s’écrouler et chuter et perdre un combat enfoui sous leurs duels usuels, comme s’il s’amusait de voir Satoshi risquer de briser son propre système juste en l’ayant rencontré.
Satoshi déteste ses méthodes, déteste qu’il ait entraîné ses Pokémon et les compagnons de Satoshi dans leur désaccord, déteste la peine qu’il a causée à Hikozaru même si celui-ci a réappris à sourire ; Satoshi déteste ses provocations, déteste le gâchis que Shinji commet sur lui-même alors qu’il vaudrait pourtant mieux, mais, plus que tout, Satoshi déteste l’engrenage implacable qu’il a su créer : Satoshi lui en veut de l’inciter chaque fois davantage à abandonner sa façon d’être, sa nature (son équilibre instable, qu’il n’arrive plus à affermir malgré ses bras qui gesticulent dans le vide et lui rappellent qu’il refuse, qu’il ne veut pas, ne veut pas-) ; de l’inciter à céder, à détester Shinji en tant qu’individu.
Satoshi veut rester celui qui pardonne et distingue les personnes des actes qu’elles commettent. Satoshi tient aux petites et grandes joies partagées entre partenaires de longues durées. Satoshi aime les sourires échangés entre eux et entre les adversaires d’hier devenus amis aujourd’hui. Satoshi veut rester prêt à accueillir Shinji comme un allié. Il a confiance en ses méthodes. Il a confiance en ses espoirs. Même s’il n’est toujours pas capable de l’expliquer de bout en bout, Shinji et lui ne sont pas pareils mais ça ne les condamne en rien.
Tant que Satoshi ne l’aura pas prouvé, il n’arrivera plus à courir sans avoir l’impression que, malgré tout, une chaîne reste accrochée à son pied.
Titre : Sur le fil
Fandom : Pokémon (anime)
Personnages/pairing : Shinji/Satoshi
Rating : PG-13
Disclaimer : Pocket Monsters ne m’appartient pas.
Nombre de mots : 500 mots
Notes : réponse à un prompt de delicious_hime, ComaShipping dans l’ambiance de “I Hate Everything About You”.
Satoshi n’anticipe pas le coude qui jaillit et vient se ficher dans son estomac ; le souffle coupé, il s’étrangle, tente d’inspirer une autre fois, mais le choc de ses épaules percutant le sol l’étouffe à nouveau et sa trachée reste vide malgré sa bouche vainement ouverte.
« Tu ne vaux vraiment rien », crache Shinji, et Satoshi entend, sent cette jubilation venimeuse et tranchante sous le mépris, comme un tissu asphyxiant pressé contre son visage pour l’emprisonner et le tuer un peu plus, comme si Shinji ne le faisait pas déjà en endiguant ses coups de genoux, en matant ses saccades pour le marteler avec un peu plus d’élan contre le sol, en faisant semblant d’ignorer les frappes que Satoshi dispense sans discontinuer.
Comme si, au lieu d’annihiler la résistance que Satoshi oppose à ses contraintes, il s’amusait à la nier.
Comme si Satoshi n’était ou pouvait n’être qu’un pantin malléable fait pour être secoué, tordu, jeté sans crainte de le voir riposter.
« Toi », renifle Shinji (et Satoshi, avec une pointe de satisfaction, entend par cette voix étranglée que ses propres coups portent leur fruit, que Shinji a mal à cause de lui, que Shinji est obligé de reconnaître que Satoshi n’est ni docile, ni faible, ni dépassé), « tu crois toujours que tu sers à quelque chose ? », mais sa voix furieuse et acide est entrecoupée et fragile, lorsqu’elle glisse le long de la joue de Satoshi, malmenée par les entrechocs et poings que Shinji n’arrive pas non plus à esquiver.
Satoshi renâcle ou rit, sans entrain, rapide, sec, amer, rit de sa victoire arrachée, rit du corps de Shinji qui reconnaît sa fatigue, rit du corps de Shinji contre lui qui dément toute indifférence (lui aussi), rit de Shinji qui ne vaut pas plus que Satoshi en ce moment ; Satoshi brûle et combat et proteste, incruste sur Shinji toute sa rage, même celle d’oublier les raisons qui l’ont originellement créée, même celle de ne plus arriver à penser comme il le devrait aux êtres chers que Shinji a blessés, à cette attitude que Satoshi abhorre, à ce fonctionnement qu’il exècre ; Satoshi frappe pour sa conscience de lui-même que Shinji amplifie, pour l’égocentrisme qu’il fait enfler en lui au détriment des autres ; Satoshi continue sa rébellion sans capituler, pour lui (se) prouver que même plaqué au sol pendant les quelques secondes précédant sa reprise de contrôle, il ne se laissera pas maîtriser.
Satoshi ne s’arrête pas, n’arrête rien, veut mordre plus fort et plus agressivement que Shinji pour ne pas simplement embrasser, veut griffer plus profondément pour ne pas simplement toucher, veut cogner plus durement pour ne pas simplement réclamer les frictions qui deviennent un besoin : Satoshi fait mal pour chaque douleur qu’il reçoit, fait mal pour chaque goutte de dégoût qu’il ressent, fait mal parce que, s’il déteste se retrouver enchaîné, déteste que l’on cherche à l’empêcher de bouger, il hait, au-delà des réclamations stupides et nauséeuses de son corps, que Shinji l’ait rendu si obsessionnel jusqu’à le priver de sa liberté.