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• Midnight in Paris. ★★★★
Vingt-et-unième film de Woody Allen, le quinzième depuis 1997 (soit un par an) et la magie romantique du septuagénaire reste inchangée. Comme un bouquet de fleurs qui ne fane jamais. Owen est Woody, riche et fiancé à une femme magnifique. Mais l'argent ne fait pas le bonheur. Owen est Gil, écrivain qui rêve de poser ses valises dans le passé. Années 20, les années folles toquent à sa porte, freinent au bon trottoir. Minuit, et en un battement de cils, en un mouvement de tête, Gil traîne avec Fitzgerald et Zelda, discute papiers avec Hemingway, dispute art avec Gertrude Stein. Gil tombe amoureux d'un souvenir mais devra comprendre que le bonheur nostalgique ne peut s'installer que dans le présent. De très belles discussions sur la vie, l'amour du passé, la peur du présent. Allen touche juste, parle vrai, peint un tableau touchant et profondément humain. 16/20
• Beginners ★★★☆
Beginners c'est l'histoire romancée de la vie de Mike Mills (ex "Mad-Men", comme Gondry, Jonze ou encore Romanek), qui apprit l'homosexualité de son père alors que ce dernier était âgé de 75 ans. Comment vivre avec l'homosexualité de son père, telle n'est pas vraiment la question de ce film. Non, le film pose des questions, des problèmes plus larges et plus intimes sur la solitude, la peur de s'engager, la peur de vivre, d'avancer. Ça peut paraître lourd (et le film l'est parfois, malgré lui, mais pour de différentes raisons) mais il laisse finalement un message très positif et optimiste sur la joie de vivre et le fait qu'on puisse naître n'importe quand, à tout âge. Le père ne s'épanouit, ne naît qu'après 44 ans de mariage et à 75 ans. Le poids de son union venant du fait qu'il a compris qu'il était gay à l'âge de 13 ans. Il se sent alors libre de vivre, lorsque sa femme meurt. Le fils tombe lui amoureux pour la première fois à l'âge de 36 ans -d'une très jolie française, d'ailleurs- et ne commence à vivre véritablement que lorsqu'il arrive enfin à se libérer du poids de la mort de son père. Ce schéma se répète pour lui aussi et c'est à la toute fin qu'il regarde l'amour naissant dans les yeux et se dit: bon, comment on fait ? Comment on fait pour marcher ? Pour vivre notre amour pleinement ? The Beginners c'est l'histoire de deux êtres dépourvus de repères qui apprennent à vivre après 30 ans. Et Mills nous montre ça avec tellement de finesse. On sent tellement qu'il nous dévoile la son intimité que ça en est forcement touchant, et beau. Et puis Ewan McGregor est un acteur tellement vrai que ça rend l'histoire encore plus touchante. En bref, je commence à comprendre que les ex Mad-Men sont de très grands romantiques qui montrent leurs sentiments d'une manière tellement originale que ça me touche forcément puisque cela me ressemble. 14.5/20
• The Tree of Life. ★★★☆
Palme d'Or surprise au dernier Festival de Cannes, The Tree of Life est l'un de ces films épuisant mais beau, qu'on ne peut pas décrire comme un chef d'oeuvre mais qui est à voir absolument pour tout cinéphile digne de ce nom. Un peu comme 2001 de Kubrick, auquel le film est beaucoup comparé -de par son ambition et sa beauté métaphysique. Il alterne entre le réalisme et le contemplatif. D'un côté, on touche à quelque chose de très concret et quotidien (relation père/fils), et d'un autre côté à quelque chose de très symbolique, presque religieux, impalpable (images métaphoriques). On s'émerveille devant la délicatesse et la prose de Malick, et on s'ennuie profondément devant la messe imagée qu'il propose. On subit son ambition artistique -un peu comme on a tous subi le voyage final dans 2001. Les acteurs magnifiques et l'ultime noblesse de cette histoire pardonneraient presque les excès du soliste et bizarre Terrence Malick. 13.5/20
• X-Men: First Class ★★★☆
Onze ans après le début de la saga, Matthew Vaughn décide de revenir aux sources des X-Men. Difficile d'oublier les deux derniers épisodes foirés, même si la fraîcheur et l'ambition du réalisateur de Kick-Ass peut rassurer les sceptiques (comme moi). L'action se passe dans les années 60, quand la Russie et les Etats-Unis sont en pleine Guerre Froide et quand Professeur X et Magneto ne s'appelaient encore que Charles Xavier et Erik. Ce prequel utilise très bien l’intérêt qui se résume à raconter le pré-devil. C'est en effet très juteux de découvrir ce qu'était Magneto avant de devenir un dictateur mutant comme c'était passionnant de savoir ce qu'a fait Anakin Skywalker pour devenir l'horrible Dark Vador dans Star Wars III. Vaughn, grâce à son punch et à sa beauté visuelle (je parle des effets spéciaux, hein) arrive à humaniser ces monstres du quotidien comme l'avait fait Bryan Singer dans les deux premiers. Même si c'est un peu bavard, et que ça manque un poil d'auto-dérision, X-Men 5 arrive à effacer les deux précédents et à devenir, officieusement, X-Men 3, le vrai ! 12.5/20
• Limitless. ★★★☆
Limitless est un bon film. Si, si, je vous jure. Limitless n'est pas une daube commerciale dans laquelle joue le play-boy à la mode. Limitless est à comparer à des films comme Source Code plutôt qu'à Paycheck. Ca montre un peu à quoi s'en tenir. Non, le scenario n'est pas aussi poussé que le film de Duncan Jones, et oui, c'est parfois un peu tiré par les cheveux à la manière de John Woo. Mais le film de Neil Burger va au bout du truc sans jamais s'égarer (il aurait pu, à de nombreuses reprises, comme le moment où sa copine apprend l'existence de la drogue, ou durant la bataille finale) et montre de nombreuses bonnes idées de cinéma. Notamment à la réalisation (plongées vers l'avant au ralenti/accéléré, couleurs). Bradley Cooper n'est pas qu'un playboy -qui parle français- c'est aussi un acteur. 12.5/20
• Fast Five ★★☆☆
Inutile de dire que ce cinquième opus est loin d'être indispensable, un peu comme toutes les suites et les prequel qui ont et vont marqué cette année 2011. Mais cet épisode est-il pour autant une bouse à fric ? Pas vraiment. Même si la saga a appris à cibler son public pour faire son bénéfice, le film n'est pas qu'un amas de muscles, de grosses voitures qui font du bruit et de bombes en bikini. Bon si, un petit peu, mais bizarrement, c'est ça qui fait la réussite du film. Ça reste fidèle au premier opus, ça ne déçoit jamais le public ciblé, et ça fait l'effort de construire des scènes d'action de haute volée et ça tient une base scenaristique correcte. Après, le bas blesse toujours pour les mêmes raisons: faiblesse des acteurs, pauvreté des dialogues, la too-much attitude, bref, toujours le même refrain. Fast Five est un film de genre, pour habitués, honnête et parfaitement huilé. Mais c'est tout. 10.5/20
• Pirates des Caraïbes 4: La Fontaine de Jouvence ★★☆☆
Quatre ans qu'on attendait ça ! Le retour de Jack Sparrow et de sa bande de joyeux pirates sans âme et sans coeur. Quatre ans qu'on attend que, là encore, la saga reprenne là où elle s'était réellement arrêté, après le 2. Le 3 ayant été complètement gâché par un duo Knightley-Bloom arriver au paroxysme de leur irritabilité. Retour à la case départ, adieu la Chine et le bout du monde, adieu les joyeux-zozo-relous et place au spectacle, place aux pirates, aux vrais, place à la jambe de bois et aux cartes aux trésors. Et bien nous voilà quatre ans plus tard, et finalement, on se dirait bien: tout ça pour ça ! Cet opus veut tellement ressembler au premier qu'il plagie ses propres scènes (fameuse première scène de bataille contre Will dans le 1, combat final) et en devient terriblement prévisible -celui qui n'a pas prévu le twist final avant la fin, lève la main ! Reste le Jack Sparrow Show, et Johnny Depp, qui même un peu usé par le rôle, réussit à divertir tout le monde et tenir le film sur ses épaules. Et puis ça fait quand même du bien de revoir une aventure, une vraie, avec Barbosa, Barbe Noire et tout le tralala. Ça passe. Mais stop, maintenant. C'est fini ! Promis ? 10/20
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Films ratés (et à voir) : La Conquête, Le Chat du Rabbin, Le Complexe du Castor, The Prodigies, London Boulevard, Insidious, Blue Valentine, Cesar Rapids, Une Séparation, Pater, Omar m’a tuer.
Films ratés (volontairement) : Une folle envie, Priest, L’aigle de la neuvième légion, Monsieur Papa, Low Cost, Kung-Fu Panda 2, Pourquoi tu pleures ?, L’élève Ducobu.
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Films à voir cet été : Case départ, Chico & Rita, J’ai rencontré le Diable, Hanna, Harry Potter, M.Popper et ses pingouins, Bad Teacher, Cars 2, Super 8, Bridesmaids, Melancholia, Horrible Bosses, La Piel que Habito.
Films à se coltiner cet été : Transformers 3, Green Lantern, Les Schtroumpfs, La Planète des Singes, Captain America, Zookeeper, Bienvenue à Monte-Carlo, Destination Finale 5.