est-ce que les droits de l'individu priment sur ceux de la communauté ou de la société en général?
c'est le débat de la loi 101, en fait. Le multiculturalisme fait primer l'individu sur la communauté. ce qui rend anticonstitutionnel la loi 101, puisqu'au détriment du choix individuel, elle définit la communauté dans laquelle l'individu peut évoluer.
Tandis que le multiculturalisme tend à détruire les pôles d'identification, les repères de la société, puisque l'individu a préséance sur elle.
c'est ainsi qu'une nation au sein du Canada ne peut simplement pas exister. en fait, la nation canadienne se définit donc par la négation de la nation.
Tout ça est terriblement absurde.
je discutais d'indépendance avec quelqu'un qui est parti du Québec, tout à l'heure, qui me disait que la raison pour laquelle elle est contre la séparation, c'est que le Canada avait un message de paix à offrir au monde, qui est inestimable et qui s'appelle le multiculturalisme.
Philosophiquement, il n'y a aucun moyen de concilier la loi 101 et le multiculturalisme.
en fait, le multiculturalisme biffe toute l'historicité d'un endroit ou d'un peuple. je suis content d'avoir exploré le Canada pour m'avoir permis de découvrir cela: c'est sur le multiculturalisme que se base l'identité canadienne. c'est-à-dire sur l'absence de culture. Pas étonnant donc de voir des sondages révélant que 47 des 50 émissions favorites des québécois sont produites au québec... et 47 des 50 émissions préférées des canadiens produites au États-Unis. En l'absence d'identité culturelle forte, c'est la loi du nombre qui gagne. entendre ici les États-Unis.
Tous les auteurs populaires ici (en évitant les gros noms, genre harry potter ou twilight) sont américains. pareil pour ce qu'on entend à la radio.
autre chose, c'est l'intégration des immigrants. Ici, ya pas de ça. Dans le Canada anglais, je parle. Étant donné qui a pas de communauté à laquelle s'intégrer. et que de toute façon, les immigrants, en arrivant ici, s'attende à ce que ce soit comme aux états-unis (continue a faire comme dans ton pays, en autant que tu baragouines l'anglais) sauf qui a des caribous, pas de service militaire et pas de patriotisme exacerbé commes aux States.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Interculturalismeau multiculturalisme, j'oppose cependant l'interculturalisme.
faut garder en vue que le multiculturalisme a été mis de l'avant au Canada sous prétexte qu'étant donné la diminution du taux de natalité et l'immigration toujours grandissante des pays non-occidentaux en amérique du Nord, le Canada deviendrait le premier état moderne a donné des droits spécifiques aux immigrants. des droits individuels, primant sur le reste de la communauté du Dominion. On voulait un arc-en-ciel pour le Canada.
Eh ben l'interculturalisme propose plutôt d'intégrer les immigrants à une masse mouvante et ouverte, au lieu de les intégrer à la «mosaïque», comme disait un premier ministre. donc au lieu de créer des ghettos étanches qui ne se parlent pas entre eux (résultat de l'individualisation que permet de multiculturalisme), comme au Canada, le Québec est sur la bonne voie pour créer un état qui permettrait plutôt la pleine intégration des communautés culturelles à la vie publique, culturelle et communautaire.
quelques faits historiques et culturels: le Québec a été le premier endroit en Occident à élire un député juif;
le Québec a été le premeir endroit du Commonwealth a élire un député noir;
il est fréquent de voir à la télé du Québec des animateur d'autres ethnies. Ici, ya que sur els affiches du gouvernement qu'on peut voir ça.
Faut garder en vue que le multiculturalisme donne une voix égale à chacun -- ce qui est louable en soi -- mais que nous vivons aussi dans une démocratie, en politique comme à la télé, et que culturellement ça reste la loi du plus fort qui gagne. De là le fait indéniable que tout ce qu'on retrouve ici (au canada anglais) en terme de «culture», mis à part quelques échos sentimentaux de ce qui reste des communautés autochtones, tout ce qui s'appelle culture n'est qu'un pâle sous-produit de la culture américaine.
et ce que la loi fédérale permet et encourage, en vertue de la clause disant que le Canada est bilingue (mais jamais -jamais!- binational), cest que la culture au Québec devienne un pâle sous-produit de la culture américaine... en français.
Mais tout ça reste théorique. en pratique, c'est évidemment pas ça qui se passe, faut pas jouer à l'autruche. Toujours est-il que la constitution canadienne ne reflète en rien ce qui se passe au Québec, surtout pas ce qu'on veut qui s'y passe. Et qu'est-ce qu'un état, sinon la manifestation physique des ordres de la constitution? Une constitution, c'est un état, et vice-versa. Le Québec, techniquement, n'a même pas signé la constitution du Canada: depuis 1982, on est dans un vide juridique qui fait que la constitution canadienne a préséance. c'est absurde.
Comme le prouve le Canada, l'identitification à l'état se construit: les canadiens n'étaient pas fiers de leur multiculturalisme avant que Trudeau leur dise qu'ils étaient officiellement multiculturalistes. même qu'à cette époque-là, avant les grosses vagues d'immigration quil y a eu dernièrement au canada anglais, la portée du concept était très nébuleuse. au Québec, surtout depuis la révolution tranquille, les québécois s'identifient déjà à l'état (hydro-québec, la loi 101, par exemple, sans compter les débats enflammés et infernaux de notre assemblée nationale, qui sont réellement fameux jusqu'au Yukon). C'est donc complètement ridicule de pas se donner de constitution. On dirait qu'on veut se faire accroire que notre état n'est qu'un écran de fumée, alors qu'il est bien plus réel que l'état canadien, qui promouvoie l'absence d'identification, et donc le flou identitaire. On veut se faire accroire que notre état n'est qu'un écran de fumée, qui n'a besoin d'aucune constitution pour fonctionner. Or, il fonctionne et mieux que dans le reste du Canada (Ici- entendre cette fois la Colombie Britannique, puisque comme il y a pas vraiment de nouvelles a proprement parler au Yukon, c'est les nouvelles du Sud qu'on a - on parle jamais de politique provinciale. C'est une tendance centralisatrice qu'on peut sentir partout ici, car dans le flou juridique, à savoir si une question relève du fédéral ou du provincial, c'est la fédéral qui l'emporte: alors, il est très fréquent que les gouvernements provinciaux ne légifèrent tout simplement pas, ce qui donne toujours plus de pouvoirs à Ottawa, car la constitution stipule qu'un pouvoir ainsi acquis reste dans son champs décisionnel... ) et je ne comprends donc pas pourquoi nous sommes trop frileux pour nous faire notre propre constitution. Probablement que la génération avant nous en ont trop parlé -- ya pas grand chose de joyeux à lire a propos de la nuit des longs couteaux, de Charlottetown, du lac Meech et autres beaux risques. Je crois qu'ils sont tous encore trop traumatisés... Ça me rappelle il y a quelques temps, quand l'ADQ a commencé a reparler de la constitution... tout le monde avait flippé ben raide. Pourtant, sans constitution, l'état n'existe techniquement même pas... c'est comme une grâce de la reine (ou de Michaelle Jean qu'on peut encore dire « Québec » et que ça signifie de quoi pour des gens...
En passant, bravo pour ceux qui ont pu se rendre jusqu'ici, je sais que je m'épanche... c'est l'effet de l'exil j'imagine.