Aujourd'hui, j'ai revu ce vieil homme qui croise si souvent mon chemin. C'est un vieillard à la barbe blanche, qui marche les épaules courbées en s'aidant d'une canne. Je me suis demandé, depuis le nombre d'années qu'il m'arrive de le voir, s'il avait toujours eu cette canne. Il me semble que non, mais je n'en suis pas certaine. Chaque fois que je le vois, je suis prise d'une grande mélancolie. Il me semble si seul, à errer dans la ville, sans jamais personne à ses côtés. Il n'a pas l'air d'être un sans-abri, mais je l'ai souvent remarqué alors que j'attendais le métro. Il est là, assis sur un banc, à regarder la foule qui passe, les gens qui grouille autour de lui, qui vont de leur demeure à leur travail ou vice-versa, avec l'attention de quelqu'un qui contemple un spectacle.
Aujourd'hui, il se promenait dans le centre commercial. Il errait, sans avoir l'air d'avoir de destination précise. Je me suis demandé pourquoi il faisait ça. Est-il seul chez lui? A-t-il seulement un chez-lui? Cherche-t-il à s'entourer de gens inconnus pour meubler sa solitude? Pour se sentir encore vivant? Son visage me semble si malheureux, si triste. Suis-je la seule à le remarquer, le reconnaître lorsqu'il croise mon chemin?
Pourquoi ne vais-je pas lui parler. Peut-être aimerait-il prendre un café avec quelqu'un?
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Sur une autre note, j'ai aujourd'hui pris le métro avec Dave Hilton. Vous savez, le boxeur qui sort tout juste de prison? Enfin, je ne l'ai pas pris AVEC lui, mais il était dans le même wagon que moi, et nos regards se sont croisés à deux ou trois reprises. Je le trouvais laid lorsque je voyais sa tronche dans les journaux ou à la télé, mais en vrai, c'est franchement pire. Ouep, pas de quoi se vanter donc...