Titre : Le Dragon sous le Château
Auteur : Arwen00710
Personnages : Arthur, Merlin, Kilgarrah (ma modo d'amour, y'a pas de tag Kilgarraaaaah ToT)
Défi : Spécial n°2 - Prompt numéro 5
Type d'œuvre : Fanfic
Rating : K
Spoilers : Se passe quelque part vers la fin de la saison 1
Disclaimer : Pas à moaaa ! A la BBC !
Note : Février est trop court ==' Le deuxième arrive, peut-être un peu après minuit :p
Rappel du prompt : Une nuit où Merlin sort pour parler à Kilgharrah, Arthur le suit et écoute ce qui se dit.
Lorsque Merlin repart, Kilgharrah, qui sait qu'Arthur est là, reste. Dès que Merlin est hors d'oreille et de vue, Arthur s'avance pour parler à Kilgharrah. Que se disent-ils ?
Le Dragon sous le Château
Arthur lança un regard à Merlin, un regard lourd de sous-entendus.
« -Quoi ? » demanda le serviteur, tandis qu'il ramassait les affaires que sa royale majesté n'était pas fichue de mettre seule dans le panier à linge.
« -Quoi quoi ? »
« -Vous me fixez. »
« -Arrête de te croire le centre du monde, Merlin, je pensais en regardant dans le vide. »
« -Vous pensiez ? Ciel, c'est la fin du monde. »
Avec expérience, Merlin esquiva l'oreiller lancé vers lui et, avec grande maturité, tira la langue au prince qui se couchait. Dit-prince qui le menaça d'un second projectile.
« -Susceptible. » grogna le brun.
« -Tu n'as donc rien d'autre à faire que de dire des bêtises ? »
« -Et bien, si, en fait. Je dois aller manger. Parce qu'il se trouve que toute ma soirée a été passée à m'occuper d'un certain Prince Arthur, ça vous dit quelquHEY ! C'est dangereux de me lancer ça à la tête ! »
« -File, abruti. »
« -Oui, sire ! » s'amusa le jeune homme en mimant une révérence avant de sortir.
Arthur attendit calmement qu'il fut dehors avant de crier.
« -MERLIN! »
Le prince de Camelot pouvait presque entendre le soupir frustré de son serviteur à travers la lourde porte de bois qui se rouvrit.
« -Oui, Sire ? »
« -Ramène-moi mon oreiller. »
Merlin leva les yeux au ciel, rapporta l'oreiller, avant de sortir de nouveau. La porte se ferma derrière lui, mais le verrou buta contre la pierre et elle resta entre-ouverte. Dans l'entrebâillement, Arthur put voir l'ombre de Merlin s'éloigner, et il cacha un sourire. Son serviteur n'avait définitivement pas pris le chemin des cuisines. Depuis combien de temps était-il à Camelot ? Et il n'arrivait toujours pas à se repérer dans le château ? Non mais quel âne...
Arthur s'enfonça un peu plus dans les couvertures, alors qu'une pensée étrange lui venait. Et si Merlin n'allait pas aux cuisines ?
Ridicule, songea-t-il ensuite. Pourquoi Merlin aurait-il menti sur un sujet pareil ? C'était inutile.
En même temps, le jeune serviteur n'avait pas l'air de fonctionner de la même manière que l'humain moyen. Il agissait parfois étrangement, et si chacun avait ses moments de bizarrerie, chez Merlin, ils se multipliaient.
Arthur n'hésita que quelques instants avant de se rhabiller rapidement et de partir à la recherche du jeune homme. Il en aurait le coeur net. Dans le pire des cas, il pourrait toujours se moquer de lui pour encore se tromper dans les couloirs de l'endroit où il vivait depuis plusieurs mois.
Malgré l'avance de Merlin, Arthur finit par le rattraper et se mit à suivre, discrètement, le jeune homme qui n'allait définitivement pas aux cuisines.
Est-ce qu'il se rend aux cachots ? Mais, pourquoi ?
Rapidement, la curiosité du Prince se transforma en inquiétude. Non seulement les gardes en faction étaient endormis, mais Merlin continuait son chemin comme si de rien n'était, sans leur accorder un regard. En temps normal, n'importe qui aurait tenté de réveiller les gardes, ou serait allé prévenir quelqu'un... Merlin s'était juste emparé d'une torche et avait continué à descendre.
Arthur ne savait même pas où. Pourtant, il avait GRANDI dans ce château !
Qu'est-ce que fabriquait son serviteur ? Aussi déplaisante que soit l'idée, ceci n'étaient pas les actes d'un habitant ordinaire de Camelot. Merlin cachait quelque chose, et Arthur avait maintenant peur de découvrir quoi.
Lorsqu'il se retrouva en face d'une gigantesque caverne, il se figea, juste à temps pour ne pas avancer plus et être découvert.
Pas par Merlin. Par le Dragon. Le... grand, très réel et très vivant DRAGON. Sous le château.
Un Dragon. Un vrai Dragon.
Un Dragon très très vivant, très très méchant, très très magique... très très entrain de parler à Merlin.
Merlin était venu parler au Dragon sous le château. Le DRAGON. Sous le CHATEAU. Avec MERLIN.
« - Ca suffit, maintenant ! » fit la voix agacée du jeune homme. Je ne suis pas votre laquais, à force de m'appeler toute la journée, j'en ai des maux de crâne, moi !
« - Il te suffisait de descendre me voir au premier appel, jeune sorcier... »
« - Premier appel, premier appel, il était vers midi, votre premier appel. J'ai du travail, moi, si je m'absente, on le remarquera. Et je peux difficilement dire « tiens, vous m'excusez, j'ai un Dragon impatient sur le feu, je reviens ! » La tête d'Arthur serait comique... »
**Je suis mort de rire...** songea amèrement le prince.
Merlin savait qu'il y avait un Dragon sous Camelot. Bon, techniquement, tout le monde savait qu'il y avait un Dragon sous le château. Cela faisait parti de la légende. Mais UN, c'était sensé être exactement ça, une légende, et pas une vérité, DEUX, s'il y avait un Dragon, il n'était pas sensé être vivant et TROIS, on était pas sensé aller lui taper la discute !
Arthur se sentait trahi. Il avait commencé à faire confiance à Merlin... Non, ne nous voilons pas la face, il faisait totalement confiance au jeune homme, et lui avait accordé assez d'importance pour le voir en proche, presque en ami.
Et lui, il pactisait avec le Dragon. L'ennemi de Camelot, une créature de Magie, l'ennemi de son père. Est-ce que les démons de l'Ancienne Religion n'avaient pas fait assez de mal comme ça ? Il fallait que Merlin s'associe avec eux ?
Le Prince n'écoutait que distraitement la discussion entre les deux mais dû rapidement quitter ses pensées : sur une note apparemment assez peu amicale, Merlin avait clôt la discussion et faisait demi-tour. Et Arthur était dans le passage.
Précipitamment, il remonta les marches et se dissimula dans la première alcôve, peu avant les cachots, toujours occupés par des gardes ronflants.
Ce fait prenait une autre tournure : Merlin n'avait pas du se soucier d'eux puisqu'il était probablement la source de leur assoupissement. Arthur ne s'en sentait que plus amer.
Dès que le serviteur l'eut dépassé et se fut éloigné, le Prince redescendit dans la cave. Le Dragon n'était pas en vue mais sa chaîne était là. Il était prisonnier et lui, Arthur Pendragon, était le descendant de son geôlier. La bête mystique aurait intérêt à lui répondre !
« - Dragon ! » appela-t-il, tentant de paraître imposant, alors qu'il se sentait, honnêtement franchement ridicule.
Le gigantesque animal fut annoncé par un puissant battement d'ailes, alors qu'il se posait sur le rocher en face du promontoire, son effrayant faciès à quelques mètres seulement d'Arthur.
Maintenant, le Prince ne se sentait plus ridicule, il se sentait tout petit.
Une lueur étrange brilla dans les yeux du Dragon alors qu'il reconnaissait son vis-à-vis. Il n'avait pas prévu qu'un jour le Prince de Camelot descendrait le voir.
Arthur, de son côté, se demandait à quoi la bête pensait. Il espérait simplement que ce n'était pas à son repas, ou que du moins, il n'était pas au menu.
« - Et bien, quelle intéressante soirée... » fit la voix rauque du Dragon. « Le Prince Arthur, rien de moins... »
Arthur se retrouva incapable de parler pendant quelques instants. Nom de Dieu, c'est vraiment très très grand, un Dragon.
« - Que me veux-tu, Prince Arthur ? » interrogea la bête.
« - Pourquoi avoir appelé Merlin ? » demanda Arthur.
C'était la première question à peu près sensée qui lui était venue à l'esprit.
« - Ah, je me disais bien que j'avais senti quelqu'un, plus tôt. Tu nous as entendu, n'est-ce pas ? »
« - Ne détournez pas la question ! »
Le Dragon paru amusé par l'air bravache d'Arthur.
« - Je prévenais simplement Merlin que les récents évènements n'étaient pas le fruit de malheureuses circonstances et coïncidences, et qu'il ne devait pas attendre plus longtemps avant de chercher le sorcier responsable... »
Arthur en resta estomaqué. Le Dragon insinuait-il que les accidents à répétition dans les murs de Camelot étaient dus à la magie ? Gaius avait bien relevé qu'ils étaient anormalement fréquents et graves mais...
« - Mais... pourquoi en parler à Merlin, entre tous ? Je veux dire... mon père serait plus à même de... »
Le reste de sa phrase s'éteignit dans sa gorge devant l'air cruel du Dragon.
« - Moi ? » fit l'animal mythique d'un ton mordant. « Prévenir Uther ? »
« - … J'imagine que si les histoires ont un fond de vérité, c'est très peu probable, en effet... » raisonna Arthur à voix haute.
« - En effet. » confirma le Dragon d'une voix glaciale.
« - Mais pourquoi Merlin ? »
La bête resta quelques instants silencieuses.
« - Car c'est à lui de s'occuper de la menace magique contre Camelot, comme il le fait à chaque fois. » finit-il par lâcher.
Le sens de la phrase pénétra lentement dans l'esprit d'Arthur, assemblant les pièces d'un puzzle qu'il avait délibérément ignoré. Merlin, toujours là où les choses se passaient. Merlin, toujours impliqué. Merlin, toujours là pour lui donner une explication convenable quand les évènements semblaient se résoudre d'eux mêmes. Merlin, toujours Merlin.
Merlin était un sorcier. Merlin ne parlait pas avec le dragon, Merlin travaillait pour le dragon. Merlin faisait de la Magie.
Merlin mentait à tout le monde. Trompait tout Camelot.
Merlin. Etait. Un. Sorcier.
Arthur recula d'un pas, comme si le choc de la révélation l'avait frappé en plein visage.
« - Non... »
Le Dragon se contenta de lui envoyer une œillade savante.
« - Vous mentez. Merlin n'est pas un sorcier. »
« - Balivernes. Tu as très bien compris la vérité, jeune Prince, et se voiler la face ne mènera à rien. »
« - Merlin n'a jamais attaqué Camelot ! »
« - Tout les sorciers ne veulent pas la chute de Camelot... »
« - La Magie est mauvaise ! » hurla Arthur, furieux.
La Magie était mauvaise. C'était ce qu'on lui avait toujours dit. C'était ce qu'il avait pu constater lui-même au fil des années, au fil des derniers mois. La Magie était aussi mauvaise que... que Merlin était bon ! Le jeune homme n'était peut-être pas très dégourdi, ou très adroit, mais il était profondément bon, Arthur refusait d'en douter.
Il ne pouvait simplement pas associer Merlin et magie.
Il devait y avoir autre chose... Le Dragon était une créature de l'Ancienne Religion. Plein de Magie.
Le Dragon avait appelé Merlin.
Ca devait être lié.
Plutôt que d'admettre que son serviteur puisse être un sorcier, admettre qu'il avait été trahi, l'esprit d'Arthur lui fournit une autre explication.
« - Vous... je ne sais pas comment, mais tout ça, c'est de votre faute. Merlin n'est pas un sorcier, c'est votre magie, votre... fait. Je vais prévenir mon père et bientôt, nous serons tous libres de vos enchantements. Personne n'aura à souffrir ou à passer sur le bûcher à cause de vous. »
La simple idée de voir Merlin sur le bûcher ? Impensable. C'était le Dragon. Tout était de la faute du Dragon.
Merlin ne pouvait pas tous les trahir.
Arthur fit demi-tour, s'élançant vers l'escalier avant que la Bête n'ait l'idée de le manger pour l'empêcher de prévenir Uther.
Il ne sentit pas le souffle chaud emplit de Magie l'entourer alors qu'il montait les marches quatre à quatre.
Dans la cave, le Dragon secoua la tête. C'était trop tôt, le lien entre Merlin et Arthur était tout jeune, la confiance était récente.
Arthur n'était pas encore prêt. Un jour, oui, mais pas aujourd'hui.
Dans les cachots, devant des gardes groggy qui tentaient de faire bonne mesure, un Prince de Camelot confus retournait vers ses appartements.
Sans souvenir de ce qui s'était passé.