Titre : Le Roi est mort, vive le Roi !
Auteur/Artiste :
l_booz Type : fanfic
Genre : romance
Fandom : est-ce qu'il existe un fandom Edward II ? si oui alors Edward II de Christopher Marlowe
Personnages(s) : Edward II, Piers Gaveston
Défi : Fruit défendu
Rating : G
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas mais appartiennent à l'histoire (comme c'est beau ce que je viens d'écrire). Je m'inspire ouvertement des pièces de Théâtre de Marlowe et de Brecht.
N/A : Oyez Oyez ! Après maintes et maintes tentatives je suis enfin parvenue à poster cette histoire ! J'aime LJ !
*** Le roi est mort, vive le roi ! ***
Depuis des semaines les frisons me parcourent. Ce soir, mon père va mourir. De même que son trépas, ma délivrance est proche, aussi mes tremblements n’ont eu de cesse de s’intensifier ces jours derniers.
Sa respiration n’est plus que le râle d’un mourant et nul ne reconnaitrait en lui le roi qu’il fut jadis tant sa peau est flétrie et ses yeux éteints. Dehors je sais le peuple en pleurs, accompagnant de ses prières les dernières heures de son souverain, comme, dès le levé du soleil, il accompagnera de ses chants les premiers instants de mon règne ; mais cela m’importe peu.
Dans sa chambre, mon père tente de retarder son inévitable fin tandis qu’assis à ma fenêtre je ne cesse de l’attendre, comptant les heures qui le séparent de la mort, qui me séparent du trône, qui me séparent de toi. Tu ne peux savoir combien ces années furent longues et combien fut pénible ton absence, même si l’éloignement déchira ton cœur comme il transperça le mien.
Ton départ ne déclencha en ma personne que tristesse et accablement et seule l’arrivée du printemps parvenait à apaiser quelque peu cette douleur. Parfois, je retournais dans la lande. Les fées venaient à ma rencontre m’apporter de tes nouvelles et je me laissais bercer par leurs voix, adossé à l’arbre qui abrita nos délassements. Pendant ces brefs instants où le temps semblait suspendu, je pouvais presqu’entendre, dans mon esprit, ta voix se mêler au chant des fées. Alors je pensais à ton prochain retour et rentrais le cœur moins lourd vers le trône et mes obligations, faisant aux fées la promesse de te ramener à elles, de te ramener à moi.
***
L’heure est proche à présent. Sur la table, que dissimule l’alcôve de ma chambre, une lettre repose. Je l’ai écrite le soir de ton départ et depuis ce funeste jour, jamais elle ne quitta ma poche.
Combien de fois mon père blâma mon amour pour toi ? Combien de fois les Lords tentèrent d’atténuer ton souvenir ? Combien de nobles renouvelèrent leurs médisances à ton égard espérant amoindrir mon attachement ? Je ne le sais. Ma seule certitude est couchée sur cette lettre : qu’importe les Lords, qu’importe mon rang, qu’importe le peuple, toi seul m’est nécessaire.
Cette nuit mon père passera de vie à trépas, demain verra venir le jour de mon avènement, mais tous ces événements me paraitront secondaires parce que cette nuit, lorsque la lune sera au plus haut dans le ciel ma lettre partira. Peu m’importe que tu deviennes la cause de ma perte ou la cause de la chute du royaume, obéis à mes mots, obéis à ton roi et reviens moi !
`My father is deceast, come Gaveston,
And share the kingdom with thy deerest friend ' (1)
Fin
(1) Il s’agit des deux premiers vers de la pièce.
Merci d'avoir lu :)