Titre : Business as Usual
Auteur : Lester Rain
Type : Fanfic
Genre : General
Fandom : Trainspotting
Personnages : Renton, Sick Boy
Défi : Non-Baiser
Rating : R
Disclaimer : Irvine Welsh est l'inventeur exclusif de cette fantastique ribambelle de tarés.
Note : N'allez pas croire que je cautionne un couple quelconque, ce serait carrément improbable.
Le rad est plein à craquer, et Renton nous fraye un passage en poussant les gars qui titubent déjà entre les tables ; l'un d'eux tente bien de protester mais je lui colle mon poing sous le nez à la Begbie et le type laisse tomber aussi sec. A croire que la violence de ce connard m'inspire. Rent repère finalement Chezzie au fond de la salle et nous nous installons à sa table sans demander la permission, mais ça n'a pas grande importance parce que Chezzie est le genre de types qui ne supporte pas d'être seul très longtemps.
« Les gars ! » s'exclame-t-il comme si cela faisait dix ans qu'il ne nous avait pas vu, et Renton lui serre la main alors que je me contente de prendre place en face de lui. Ce crétin va nous chercher à boire, et j'adresse au rouquin un regard rempli d'affliction. Si quelqu'un s'amusait à prendre une photo de nous à l'instant même, il pourrait facilement la comparer à un cliché pris dix ans plus tôt, à cette même table, avec ce même con de Chezzie et ce même gros connard de Renton. Il s'allume une clope et je ne peux pas m'empêcher de grimacer en regardant ses sales doigts de rouquin traître manipuler le tube de nicotine. Je n'ai jamais pardonné à Rent, oh que non. Ce coup de partir avec le fric.. Même dix ans après, je compte encore le lui faire payer, et peut importe si dans un futur proche je gagnerai mieux ma vie que lui , grâce à cette histoire de film porno. On arnaque pas délibérement Simon David Williamson sans se retrouver avec une tonne de représailles au cul.
« Alors, Chezzie, quoi de neuf ? » demande Renton en prenant la bière que lui tend l'autre connard, et Chezzie sourit de toutes ses dents pourries.
« Pas grand-chose. J'ai croisé Spud hier.. »
Aah, Spud. Ce bon vieux con de Spud. On vient m'en rabacher les oreilles jusqu'ici, dis donc.
« Spud est un perdant. » je clame alors que Mark me jette un regard en coin. Je sais qu'il a donné à sa part à Spud avant de se barrer avec la mienne et celle de Begbie. C'est Spud lui-même qui me l'a dit il y a quelques temps, et ça a réveillé en moi toute la colère qui était née le jour où cet enculé est parti. Je lui rend son regard avec éloquence et il détourne le sien pour plonger dans sa bière. Typique de Mark Renton.
« C'est un perdant et tu es encore pire que lui, Chez. » je continue, et lui explique ensuite point par point pourquoi son existence est aussi inutile. Ce connard mérite de comprendre, non ?
Chezzie perd son sourire, et m'ignore pour demander les résultat du dernier match à Renton, pendant que j'éclate de rire. Quelle bande de pourris. Et c'est qu'il lui répond, en plus.
« 3-1 pour eux. Les Hearts ne sont plus ce qu'ils étaient. »
« Tu peux le dire. » renchérit Chezzie, et j'écarquille les yeux devant autant de mauvaise foi ; non pas que leur sujet de discussion m'importe de quelque manière que ce soit, mais il faut vraiment arrêter de se foutre du monde à un moment donné.
« Chezzie, nous sommes là pour parler affaires. » lui rappellais-je gentimment, ou presque, mais il doit saisir la nuance car il grimace aussitôt, l'air très concerné.
« Ecoute Sick, ça me.. »
« C'est Simon. Pas Sick. » je grince sans pouvoir m'en empêcher, et je suis certain que Renton se marre et que c'est la raison pour laquelle il met autant de temps à sortir de sa pinte. Putain ce mec, j'ai vraiment envie de l'éclater.
« J'ai besoin de ton fric Chezzie. Je t'ai laissé deux semaines, et j'en ai besoin maintenant. Moi, je monte une affaire sérieuse. Je suis un gagnant. J'ai autre chose à foutre que de croupir comme toi dans ma sueur, alors file-moi mon putain de blé. »
« Laisse-le.. » marmone Rent en regardant Chezzie se mettre à flipper, mais je n'ai pas l'intention d'écouter les injonction de cet enfoiré de roux.
« Je l'ai pas.. » soupire finalement Chezzie en tapotant sur la table.
Je le savais, mais la perspective laborieuse de devoir lui expliquer à nouveau de A à Z pourquoi il est un pourri me fatigue incroyablement. La cocaïne me donne plutôt envie de lui mettre une bonne droite. Ca me paraître à la fois possible et réalisable, eh, et si facile aussi.
Mark Renton a pourtant l'air d'avoir d'autres projets.
« Fais pas chier, Simon. » il dit en avalant une gorgée de Guiness. « On est là entre potes, pas question de parler de fric ce soir. »
« Mais est-ce que.. »
« Tu nous fais chier. Ferme-là. Et arrête la coke, putain. » marmone-t-il de plus belle de sa sale voix crade, sa voix grinçante et maladive de pauvre chien prolétaire moyen, de pauvre type ordinaire qui ne s'en sortira jamais à cause de son absence totale de jugement et son incapacité à respecter la propriété d'autrui. Ce que je lui explique aussitôt.
Je sais que je ne crains rien car Renton est une lopette. Il ne se risquerait jamais à me frapper, sachant que je pourrais prévenir Begbie à tout moment de son retour à Edimbourg. Je ne me priverai pas de le faire d'ailleurs, mais j'attends le moment le plus adéquat.. La langue de Renton sort pour lécher pensivement le bord de son verre alors qu'il s'amuse à m'ignorer, et cette vision me répugne au plus haut point. J'aimerai.. oui, j'aimerai attraper sa langue avec la mienne, et avec mes dents, la serrer fort, incroyablement fort, jusqu'à la couper complètement. Je le laisserai se noyer dans son sang, ce serait un genre de « baiser de la mort » version Simon David Williamson. Une belle façon de mourir pour un salaud pareil.
Renton finit par s'appercevoir que mon regard est résolument braqué sur ses lèvres, et il laisse échapper un reniflement nerveux. Chezzie et lui ont reprit leur discussion stupide comme si de rien n'était, mais je n'oublie pas. Je l'aurai ce con. Je lui arracherait sa saleté de langue, avant que Begbie ne le réduise en cendres.