Défi "Regrets": Adieu, à jamais ? (Original)

Jan 07, 2010 00:30

 

Une larme cristalline, une seule.  La seule que je pleurerai.

La seule que je montrerai.

Elle bouleverse l’ordre établi de ma pupille, se faufile parmi mes cils et coule discrètement sur ma joue.

Cette larme au goût de sel, à l’arôme âcre et rassurant, a aujourd’hui les relents nauséabonds d’une trahison.

Tu es parti pour un autre. Un scénario déjà joué et usé.

Tu t’ennuyais, ce sont tes propres mots.

Alors c’est comme ça ?

Tu gâcherais 3 ans de bonheur parce que tu veux changer d’air ?

Pourquoi ai-je été assez idiot pour te croire différent des autres ?

Tu es comme eux. Tu m’abandonnes.

Si encore c’était par devoir ou par obligation, j’aurais moins mal. Mais là, c’est ton égoïsme qui parle.

Tu sifflotes… Cela ne te concerne plus. Je ne te ferai pas l’insulte d’une scène de ménage, tu l’écarterai de la main d’un geste dédaigneux.

Comme toutes les choses qui ne t’intéressent plus.

Pars. Vas-y. Qu’est-ce qui te retient encore ? Rien ? Eh bien…Pars !!!!

Pars et ne te retourne pas.

Va vers ce changement que tu désires tant. Va t’étourdir dans ses bras.

Tu cries que ce n’est pas ça ? Quoi d’autre alors?

J’en ai marre. Pourquoi est-ce que je t’écoute encore ?

Mon cœur est brisé en mille morceaux et toi tu joues encore avec.

C’est ton plaisir, hein… Ta manière de conclure notre histoire…

Tu te retournes enfin. Ton visage m’est caché. Je vois tes épaules se voûter. En un instant, tout est fini. Tu es parti.

Il n’y a plus un seul bruit dans cet appartement, à part des sanglots, mes sanglots qui restent coincés dans ma gorge. Et cette larme qui n’en finit pas de couler sur mon visage.

Il n’y a plus de trace de toi ici. Les murs sont vides d’expression.

Notre appartement me semble soudain si petit…si grand…

Mes genoux se dérobent sous moi et c’est l’antique table que nous avions acheté qui me soutient désormais. Celle dont je m’étais si souvent moqué.

Tu sais, je l’aimais bien cette petite table.

Tu savais que j’adorais tout ce qui avait du cachet. C’est pour cela que tu as chiné sans compter pour trouver ces multiples objets qui décoraient notre nid douillet.

Des objets aujourd’hui qui me semblent si fades, vieux et bons à jeter.

Est-ce que j’aurai le courage de m’en séparer ?

Je m’accroche à cette table comme un naufragé à sa planche de salut.

Je veux encore espérer et penser que « cette table de salut » guidera tes pas jusqu’ici.

Et je sais qu’en même temps, ton mépris et ton fichu orgueil ne te feront pas revenir sur tes pas.

Toi qui te moquais de tout, j’espérais au plus profond de moi que tu ne me ferais jamais le coup.

Mais la porte a claqué et avec elle, toutes mes illusions se sont envolées.

Comme ce vent qui claque et fait vibrer la fenêtre arc-boutée sur son passant, et décidée à tenir face à plus fort qu’elle.

Peut-être devrais-je faire comme elle, résister à la tristesse qui m’envahit jusqu’à ce que la tempête soit passée. Et mon chagrin apaisé.

Si je regardais par cette fenêtre, je verrais ton pas hésitant, ton regard inquiet, qui se tourne vers les fenêtres de notre appartement. Tu es troublé.

Ne te serais-tu pas trompé ?

auteur : elwan59, défi : regrets, fanfiction, original

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