Dans mon dernier post (qui date du 10 janvier), je vous parlais de Valisar, une saga ô combien subtile.
Au moment où je vous en parlais, j'étais en train de lire le premier tome... puis j'ai attaqué le deuxième et j'ai décidé que c'était trop de navritude pour que je perde une seconde de plus de mon temps à lire ce... ce truc.
(non, le mot "navritude" n'existe pas, mais j'invente des mots si je veux !)
Je vous ai parlé dans mon dernier post des relents d'homophobie que j'ai cru sentir vu que l'autrice et ses gros sabots ont fait que le seul (le seul et l’unique) personnage homosexuel de cette saga (et pourtant il y en a un paquet de personnages !) soit aussi LE personnage le plus sanguinaire, le plus cruel, le plus affreux et le plus, tenez-vous bien, pédophile.
Quand je vous disais que c'était subtil.
Mais j’aurais pu passer outre (je l’ai d’ailleurs fait) car cette allusion conjointe à son attirance pour les hommes… surtout les très jeunes garçons, tient en un seul paragraphe fait au début de la saga et que depuis c’est silence radio sur la question.
Mais là-dessus sont venus se greffer des scènes dignes d’un Harlequin, d’autres dignes de romans fantasy pour ados (d’ailleurs, je me suis demandée si ce n'était pas ça le nœud du problème : est-ce que je n'étais pas en train de lire une saga fantasy destinée aux ados ?), des scènes qui tombent comme un cheveu sous la soupe (deux des héros sont transportés dans un monde… qui apparemment est notre monde... et pire notre monde actuel, ce qui rend ce passage totalement ridicule)… et malgré tout ça, je continuai à lire.
En fait, l’histoire en elle-même aurait pu être intéressante parce qu’il semblait y avoir une intrigue cachée sous l’intrigue qu’on nous présente de prime abord. D'ailleurs, ça s'est confirmé quand j'ai pioché des passages au hasard dans le reste de la saga après avoir décidé de laisser tomber... sauf que cette intrigue semblait finalement aussi pourrie que l'autre.
Mais ce n'était pas de ça dont je voulais parler. Non, je voulais parler du truc le plus WTF que j'ai rencontré dans mes lectures, tellement énorme que je m'étonne de ne pas l'avoir compris tout de suite. Je l'ai compris avec le début du tome 2 où j'ai posé le doigt précisément sur ce qui me mettait réellement en vrac depuis le début avec cette saga. Vous savez, le truc tellement gros, tellement énorme, le truc que vous avez tellement sous le nez… qu’en fait vous ne le voyez pas. Comme quand vous cherchez votre gomme alors que vous la tenez dans la main.
A 3 ou 4 près, tous les personnages principaux de ce livre sont des Mary Sue et des Gary Stu.
Ça semble dingue, mais je vous jure que c’est vrai.
C’est lors d’une description de la Reine Iselda (qui par bonheur est morte) que j’ai réalisé cela. En résumé, la Reine Iselda, elle était belle (d’une beauté à couper le souffle), elle était intelligente, elle était courageuse, elle était pleine de bonté, elle était charismatique, et tout le monde l’aimait, et même qu’une fois, dans une taverne, elle a bu un verre d’alcool super trop fort (et attention hein : une "dose d’homme"), hé ben, elle l’a bu cul sec et elle en a redemandé un autre. Comment qu’elle était trop forte la Reine Iselda !
Et des personnages comme ça, tu n’as quasiment que ça ! Le prince, son frère adoptif, sa sœur, les deux fils De Vis, le hors-la-loi Faris, Lily (la fille dont trois garçons tombent amoureux quasiment en même temps - oui, ça aussi c'était du grand nawak), et plein d’autres encore !
Et puis, quelques pages après avoir eu cette révélation, alors que je ne m'en étais pas encore remise, voici ce qui se passe :
Je vous la fais courte :
Freath se fait passer pour un traître (qu’il n’est pas) afin de sauver la vie du prince Leonel (un Gary Stu de premier choix).
Le prince ignore qu’il lui doit la vie et le prend vraiment pour un traître… et il se promet de le tuer si un jour il en a l’occasion.
Un jour leur route se recroise, le prince menace de tuer Freath, mais ne le fait pas car ses compagnons veulent entendre ce qu’il a à dire.
Freath en profite pour s’expliquer… et réussit à convaincre tout le monde qu’il n’est pas un traître, qu’il est de leur côté, qu’il l’a toujours été et que c’est grâce à lui que Leonel est vivant.
Leonel le tue quand même parce que bon hein oui certes je te crois, t’es pas un traître, tu l'as prouvé et tu m'as aussi convaincu que je te dois la vie mais j’ai promis que je te tuerai et il faut tenir ses promesses, donc paf t’es mort et c’est bien fait pour ta gueule t’avais qu’à pas me sauver la vie !
Voilà, là j’ai arrêté ma lecture du fait de l’absurdité totale de ce passage où un mec censé être intelligent tue son sauveur et un précieux allié pour sauvegarder un honneur sacrément mal placé (faudra un jour m’expliquer en quoi c’est plus honorable de tenir une promesse - faite sous le coup de la colère en plus - que de faire ce qui est juste).