Je suis en visite chez mes parents, ce qui n'est pas forcément très original, mais du moins ça aide Pascale à dormir entre ses quarts de nuit à l'hôpital en fin de semaine. Je suis donc dans le sous-sol à relaxer pendant que les enfants écoutent un film avec ma mère.
Comme j'ai plusieurs jours libres, j'ai décidé de profiter de l'occasion pour sortir ma vieille brique de tôle galvanisée de manière à cesser de sacrer après ma merde roulante de Corolla. Le projet était dans l'air depuis un bout de temps et je comptais sur le climat normal pour que la neige soit passablement fondue lorsque j'arriverais devant la bagnole. Fatale erreur ! Un détournement des intentions météorologiques durant la dernière semaine fit en sorte qu'il neigea plutôt que pleuvoir et que la température resta loin, loin sous les normales de saison.
Qu'à cela ne tienne, j'ai pris pelles et barres de fer en mains pour extraire ma précieuse Volvo de son linceul de glace. J'y ai mis l'avant-midi de vendredi, et j'estime avoir déplacé autour de trois tonnes de neige et de glace, mais je l'ai eu !
La voiture a démarré en un demi-tour de moteur et est restée à un ralenti régulier jusqu'à sa température d'opération, moment où je lui ai fait turbocompresser son chemin hors de là. Le côté mécanique se porte à merveille, cependant la suspension et les pneus sont, conformément à mes attentes, complètement incompatibles avec l'idée de conduire la voiture. On peut dire, en fait, qu'on navigue avec. Je ne suis pas trop mal pris pour autant, car j'ai tout ce qu'il me faut sur la familiale beige qui traîne à côté. L'étape suivante, remise au lendemain car j'ai été chercher du bois à Rouyn avec mon père, était donc le dépeçage de cette ruine beige...
En soirée, j'ai pris parti de vider quelques bouteilles de vin en famille, ce qui m'a tenu au lit plus longtemps que prévu et m'a forcé à retarder la suite des opérations le lendemain. J'ai quand même pu prendre quelques clichés nocturnes.
En milieu d'après-midi, après m'être enfin tiré du lit définitivement (un essai, un peu plus tôt, m'a forcé à désirer me recoucher pour cause de céphalée sévère), on m'a informé qu'un voilier de bernaches s'était installé autour de l'île devant l'hôtel de ville. Je me suis rendu sur place pour faire un petit National Geographic de moi-même...
Après cet interlude, je me suis remis au travail, mais ça n'a pas été aussi bien que je pensais. J'ai entres autres cassé un tuyau d'acier dont je me servais pour amplifier l'effet de levier de mon ratchet. Je ne sais pas qui a fixé cet écrou, mais il était vraiment, vraiment fâché.
Mais après moult obstination, j'ai vaincu.
Chaque écrou restait coincé dans mon ratchet, ce qui explique qu'une tâche de vingt minutes m'a pris une heure et demie.
Aussi : mes lentilles européennes à haute intensité sont arrivées.
La suite demain, ou lundi.