Demain soir, toute la famille s'embarque pour un regard honnête sur la ville où on pourrait passer les quelques prochaines années de notre vie.
Question de s'y perdre dans le trafic local, visiter les quelques lieux d'intérêt et simplement profiter d'une rare période où l'on arrive à avoir du temps ensemble.
Pour être honnête, ça fera plus de deux mois que je n'ai pas passé deux jours de suite avec les filles...
Alors bref, nous allons passer la nuit à l'Auberge Universel à deux pas du parc Olympique, donc les bestioles et végétaux d'usage seront sans le moindre doute visités en matinée. Ça et un tour d'horizon des quartiers que nous avions considérés comme habitation permanente là-bas.
Pour tout dire, embauche au CN ou non, on commence à considérer nous déplacer vers la métropole, question d'améliorer la situation professionnelle de Pascale et de changer d'environnement. Ça ne pourra jamais faire de miracles ou chambouler quoi que ce soit, mais ça ne peut pas être pire qu'ici, considérant que les loyers commencent drôlement à friser les moyennes montréalaises. J'ai fait un tour d'horizon, les emplois dans le transport routier sont assez rares, mais je pourrais avoir des chances dans la voirie municipale et Garda est à son apogée là-bas, donc un transfert est loin de poser problème a priori, pour commencer.
Dans un sens, étant malheureux et me sentant coincé dans un milieu urbain ici à Sherbrooke, ne sortant pas de mon appartement tant par manque de moyens que par manque de capacité à tolérer l'idée de prendre ce qu'on appelle une "marche tranquille" en croisant des gens. Dans mon esprit, ça ne se tient simplement pas debout et je n'arrive pas à apprécier ni à m'y intéresser. Même chose pour les sports que je pratiquais dans le village, la rame, le biathlon, la chasse, la pêche, je ne me sens pas à l'aise de pratiquer ça ici... Je n'ai presque rien qui m'attache ici, outre un ami et un emploi...
Autant partir.
Autant aller voir ce que cette pleine population peut faire pour mon plein potentiel !
Rien à foutre d'où je me trouve dans le monde si j'ai à vivre en dehors de mes terres gelées avec 15 kilomètres de pistes de ski de fond privées où je peux vider chargeur après chargeur sans déranger qui que ce soit...
C'est seulement dommage que j'aie à me placer dans cette situation.
Je pourrais acheter une terre là-bas en attendant...
Niveau CN, je commence à perdre espoir. Si demain en après-midi la responsable des dossiers ne m'a pas donné signe de vie, je vais essayer d'entrer en contact avec elle pour au moins avoir des nouvelles ou pouvoir négocier sur les réalités auxquelles font face l'entreprise et le monde en négligeant mon application.
J'ai l'impression d'avoir exprimé trop tôt un intérêt pour aller à un autre endroit que celui auquel on m'avait destiné.
Je dis que je vais tenter d'entrer en contact, mais l'attitude que les ressources humaines ont eu jusqu'à maintenant est sur le point de me rendre complètement parano. Ne pas appeler, ne pas déranger, ne pas parler, ne pas écrire. Les ressources humaines sont priées de ne pas entrer en contact avec les employés et inversement. Si possible, éviter toute communication avec les cadres aussi.
Seigneur...
Ils vont préférer des gens à qui il reste dix ans de carrière à un jeune homme fringuant et prêt à faire le travail pour les trente-cinq prochaines années.
...
OK, jusqu'à ce que j'aie mes ailes s'ils m'engagent à Montréal mais c'est à eux de ne pas me faire gagner autant d'argent aussi près d'autant d'écoles de pilotage.
Mais elles ne le savent pas, ça, les filles des ressources humaines...
J'ai réécouté un vieux film qui m'avait toujours plu, mais que je n'avais jamais vu en entier.
Je sais, il y a des années qu'on l'a en DVD à la maison.
C'est The Princess Bride.
Ça rend la bonne humeur.
"Do we have to hear the kissing bits ?!"
Hahaha.
Je pense de plus en plus déterrer ces cartables de notes et manuscrits. J'essaie de me ramasser le courage de rassembler tout ce fatras impertinent dans un document cohérent et de finalement, après cinq ans, l'envoyer chez un éditeur. J'en parle à chaque année (par ailleurs sensiblement à la même période), ça en devient pathétique, mais il faudrait vraiment que ça se fasse avant que mon esprit ne se laisse charmer par les concepts exposés quotidiennement par ce monde illettré.
Ça et...
...
... oui j'ai négligé ma tâche d'écrire depuis maintenant un bon deux ans.
Misère.
Je devrais prévoir un bureau personnel dans mon prochain logement. Un endroit où travailler tranquille. Je dois considérer que le temps où je pourrais travailler sur mes écrits tournent plutôt vers les fins de soirées, si possible lorsque je ne suis pas encore trop ivre ni lorsque du Genesis joue dans le tapis dans le salon, ni lorsque la vaisselle forme un monticule en équilibre précaire, ni lorsque le hall d'entrée ressemble à une entrée gravelée, ni lorsque X situation commune se présente et ne serait pas un problème si je ne travaillais pas déjà à plein temps....
Parlant de prévoir un espace de travail, je peux rêver d'un garage dans combien de temps ?
C'est que j'ai des Volvos à restaurer moi ! Pas juste ça à faire, dépasser des records de kilométrage.
Je ne voudrais pas faire le paon devant des gens qui tentent d'atteindre un idéal de poids, mais je suis passé de 162 à 150 livres au cours de la dernière semaine.
Oh et puis voilà ce que je pense de toute cette merde :
Damn.
J'ai la peau sensible et je développe des boutons d'irritation à force de me raser ces zones du menton.
Je le remarque là.
La photo ne ment pas.
P.S. : ET SI ON NE DÉMÉNAGE PAS JE ME SUIS FAIT EMBARQUER DANS UNE ESCAPADE D'UNE SEMAINE À CUBA. Mais où s'en va le monde ?