Traduction du OS
Forgive and Forget de
Faded-Lace Pardonner et oublier
- Oublie ça ! Claqua la voix de Kenjiro à travers la salle jusque dans le couloir.
Avant même d'atteindre la petite salle de repos à l'arrière du club, il se sentit au bord des larmes, la gorge serrée et la mâchoire crispée de colère et d'autres choses qu'il ne voulait pas admettre, mais qu'il savait être aujourd'hui de la douleur, il était blessé. Il détestait ça, il détestait se sentir de cette façon, mais il ne pouvait pas l'aider… Qu'est-ce qu'il était censé faire quand Jun était tout le temps, soit idiot, soit muet ? Après tout ce n'était pas de sa faute si Jun était le petit ami le plus horrible du monde. Et quand bien même, ce serait sa faute pour être sortit avec lui en premier lieu, Jun pouvait au moins essayer de ne pas être le gars le plus stupide sur terre.
Les choses allaient si bien là, tout à l'heure, si bien que Kenjiro était encore plus en colère en y repensant maintenant. Il donna un coup de pied dans la porte de la salle de repos pour la refermer derrière lui et se jeta dans le canapé archi-usée, qui avait probablement vécu plus de temps avec les Night que lui. Il avait baissé sa garde trop tôt, quand il ne restait plus que lui, Jun, Hiro et Erika et qu'ils s'étaient assis au bar alors que tous les autres étaient partis. Il avait baissé les armes, pensant que pour une fois, peut-être, que les choses iraient bien dans sa vie. Pour une raison inconnue, il se laissait toujours aller avec Jun, parce que même s’il est stupide comme pas possible, qu'il n'est jamais soupçonneux, qu'il est ennuyeux, il était toujours là, toujours à lui sourire, même lorsque que Kenjiro l'insultait. D'une certaine manière, il lui était plus fidèle que n'importe qui avant lui. Peu importe les caprices qu'il faisait, il l'obtenait. Et parfois, durant les bonjours, Kenjiro oubliait. Il oubliait que n'importe quand, en particulier dans sa vie, surtout s’il s'agissait de Jun, inévitablement, quelque chose allait de travers.
Mais il aurait dû s'y attendre, comme toujours, il aurait dû savoir que quand, plutôt, ils s'étaient assis pour boire et bavarder sur des choses banales qui leur étaient arrivé ; le dernier film qui était sorti, les examens finaux qui arrivaient et auxquels aucun d'entre eux, sauf occasionnellement Erika, n'allait participer. C'était tellement facile d'oublier, alors, quand les choses allaient si bien. Il était facile de plaisanter et de se moquer des autres quand ils n'étaient que tous les quatre. Facile de rire quand Jun avait perdu l'équilibre et qu'il avait failli tomber de son tabouret, ou lorsqu'Erika donna une claque droit dans le visage d'Hiro quand il avait mentionné par inadvertance qu'il avait l'intention de rencontrer une fille qui lui avait donné son numéro plus tôt dans la soirée. Juste être entre eux semblait facile, Hiro et Jun avec leur bière, et lui et Erika avec leur verre de vin blanc. Parce que plus que comme les membres au top du groupe, ils étaient des amis. Kenjiro se sentait chaud, en sécurité et heureux, et pas seulement à cause de l'alcool.
Le sujet de la conversation avait changé et c'était dirigé vers le nouveau restaurant de Yakiniku qui avait ouvert il y a quelques semaines au centre-ville et après avoir déterminé qu'aucun d'entre eux n'y était déjà aller, Hiro suggéra qu'ils y aillent tous les quatre ce week-end. Erika accepta, Kenjiro haussa des épaules en disant qu'il était occupé ce week-end et jeta un œil dans la direction de Jun pour qu'il dise la même chose. Seulement Jun l'avait juste regardé en lui demandant quels étaient ses plans pour le week-end.
Et peut-être que ce n'était qu'une petite chose et peut-être bien que c'était stupide, mais d'un coup Kenjiro avait senti comme si son estomac était passé au travers du plancher et avant même de savoir ce qu'il faisait, il était debout et avait donné une gifle à Jun. Malgré tout Jun n'avait pas réalisé, il n'avait pas l'air désolé, il lui lança juste un regard perplexe en lui demandant "Quoi ?". Évidemment, Kenjiro ne pouvait pas lui répondre même si il l'avait voulu.
- Oublie ça!
Voilà ce qu'il s'était passé.
Et maintenant, il était là, roulé en boule dans le coin d'un vieux canapé pas confortable dans la salle de repos pleurant, pleurant comme un faible petit enfant et il se détestait pour ça. Il devrait mieux agir que de se laisser aller de cette façon, il aurait dû savoir que de laisser quelqu'un avoir la main mise sur ses émotions n'était pas recommandé, mais encore une fois pour une quelconque raison, avec Jun, stupide, maladroit et idiot, il se laissait toujours aller. Jun avait creusé son chemin dans le cœur de Kenjiro, Jun, qui malgré tous ses défauts, avait fini en quelque sorte comme son petit ami… C'était tellement stupide et alors qu'il voulait détester Jun, vraiment et plus encore, il se détestait d'être aussi faible, de s'être laissé blesser. C'était le pire sentiment au monde, et ici, tout seul dans le noir, Kenjiro ne pouvait plus tout retenir pour lui.
Il savait qu'il avait besoin de se calmer, mais c'était difficile de trouver la volonté quand tout ce à quoi il pouvait penser, était qu'il était devenu une fois de plus une victime. Quand tout ce qu'il peut goûter et la piqûre amère dans sa gorge, quand il pense au fait que personne ne se soucie de lui, pas même le gars qui était censé le faire, quand tout ce qu'il pouvait entendre étaient ses propres pathétiques sanglots. En effet, il était tellement concentrer sur ses pensée et pleurait si fort qu'il n'entendit pas la porte s'ouvrir et ne remarqua pas quelqu'un se glisser dans la pièce jusqu'à ce que la voix hésitante de Jun ne le surprenne dans son apitoiement.
- Kenjiro… ?
Kenjiro sentit son cœur lui remonter dans la gorge, parce que, personne n'était censée le voir comme ça, pas même Jun, surtout pas Jun. Pas maintenant, pas alors que c'était lui qui l'avait mis dans cet état. Pris de panique, Kenjiro essuya ses yeux, essayant se ressaisir en fronçant les sourcils, mais il avait le sentiment qu'il ressemblait à un chat noyé malgré ses meilleures tentatives pour paraître menaçant.
- Qu'est-ce que tu veux ? Lâcha-t-il.
Sa voix était épaisse et vacillante, craquant de manière embarrassante vers la fin de sa question, et dieu savait qu'il détestait être faible, mais à cet instant, il ne pouvait rien y faire.
Jun s'avança prudemment dans la pièce, faisant attention a ne pas trébucher dans l'obscurité et jeta un coup d'œil à Kenjiro à travers la lumière qui passait par la porte.
- Euh… Est-ce que ça va? Demanda-t-il, hésitant en mordillant sa lèvre.
Il avait l'air inquiet et plein de remords, mais Kenjiro ne semblait pas le remarquer.
- Comment diable ais-je l'air d'aller? Claqua la voix de Kenjiro en reniflant.
Il essayait de cacher les derniers signes qui montraient qu'il avait pleuré, mais franchement, il savait qu'il était toujours en équilibre au bord des larmes.
- Qu'est-ce que ça peut te faire de toute façon ? Tu as très clairement démontré que tu n'en avais rien à foutre de moi.
Et peut-être que ça sonnait faible et nécessiteux, mais l'horreur se dessina sur le visage de Jun alors qu'il ouvrait et fermait la bouche à plusieurs reprises avant qu'un son étouffé n'en sorte.
- Q-Quoi ?
Honnêtement, ça ressemblait plus à un bruit d'animal qu'un mot. Il avait l'air pathétique, pensait Kenjiro, mais il méritait de souffrir après ce qu'il avait fait. Jun agissait quand même comme s’il ne comprenait pas, comme s’il ne faisait pas assez attention à Kenjiro pour réaliser ce qui l'avait bouleversé, et c'était difficile de se calmer alors que la colère gonflait dans la poitrine de Kenjiro et après seulement quelques secondes, il explosa.
Et peut-être bien qu'au fond de son esprit, il pensait que ses mots allaient dépasser ses pensées, ça ne devrait pas être un gros problème. Mais de toute façon, pour lui, pour une raison quelconque, maintenant, le fait qu'il y avait quelques jours, quand ils avaient discuté du nouveau restaurant ensemble tous les deux, Jun avait insinuer qu'il y emmènerait Kenjiro pour un rendez-vous ce week-end-là, qu'ils iraient ensemble, mais il était clair qu'aujourd'hui, il avait oublié ça, c'était trop lourd à supporter. Peut-être que c'était parce que Jun était stupide et qu'il oubliait toujours les choses importantes comme celle-là, ou peut-être parce que, secrètement, Kenjiro avait en fait vraiment été très heureux que, pour une fois, Jun ait pris l'initiative et avait fait preuve de sociabilité pour réellement faire un plan pour eux deux. Mais quelle que soit la raison, Kenjiro détestait être mis de côté et être oublié. Et alors qu'il allait commencer son explication, il se retrouva de nouveau pratiquement en larme comme il avait horreur de l'être et de le montrer. Mais comment était-il censé se sentir alors que son propre petit ami avait pratiquement oublié son existence ?
Il déblatéra sa tirade pendant cinq bonnes minutes, de plus en plus émotif, jusqu'à ce que Jun ne s'exclame soudainement en se rapprochant de lui.
- Quoi…
Kenjiro grogna, prêt à le mordre pour l'avoir interrompu avant que Jun ne laisse échapper à la hâte une phrase.
- Je… savais pas que tu savais que je comptais t'inviter à sortir. Je… Je pensais que ça allait être une surprise.
Et alors que l'instinct de Kenjiro lui soufflait de l'injurier, ses mots moururent entre ses lèvres alors que ceux de Jun faisaient leur cheminement jusqu'à son cerveau. Il… ne savait pas que Kenjiro savait ? Mais il avait dit… En y repensant Kenjiro réalisa que Jun ne lui avait pas dit ce qu'il avait l'intention de faire, il n'avait pas demandé à Kenjiro s'il avait envie d'y aller ou s’il était libre, il avait seulement dit qu'ils devraient y aller ensemble très bientôt. Et peut-être, Kenjiro le réalisa, peut-être que dans la petite tête socialement stupide de Jun ce n'était pas une invitation, mais… ce n'était pas très subtile, même si Jun pensait que ça aurait été une surprise. C'en était presque risible, surtout quand même une personne de douze ans, ce serait rendu compte en un instant comment l'allusion était flagrante. Mais peut-être… juste peut-être, que Jun était tellement idiot qu'il ne s'en était pas rendu compte.
Tout comme, en ce moment, il ne remarquait pas que la colère de Kenjiro était en train de se calmer parce qu'il est perdu dans ses pensées.
- … Je ne savais pas quoi penser quand tu as dit à Hiro-san et Erika-san que tu étais occupé, parce que je voulais t'inviter à sortir, mais si tu avais d'autres plans, je ne savais pas ce que moi, j'allais faire, et j'ai pensé que tu avais oublié notre conversation….
Mais avant qu'il ne puisse terminer, Kenjiro se leva et saisit Jun par le col et l'attira à lui pour un baiser assez rigoureux. Il était assez satisfait de sa réaction, c'était à la fois une punition pour Jun d'être un idiot et une récompense pour lui montrer que peut importait comment il était stupide, il pouvait lui pardonner.
Après une minute ou deux il se détacha, mais pas très loin de Jun et lui tira la langue.
- Tu m'as fait croire que tu avais oublié, imbécile, lui lança Kenjiiro en lui bousculant la poitrine avec son épaule.
- Je ne pourrais jamais oublier ! s'exclama rapidement Jun en essayant de paraître offensé.
Il ferait mieux d'essayer de paraître moins maladroit, et plus fort - pas que Kenjiro le lui dira un jour - mais maintenant, avec son sourire qui grandit sur ses lèvres, il avait l'air sûr de lui.
- Pas quand il s'agit de toi.
- Bon dieu, la ferme, lui répondit Kenjiro.
Bien qu'il sache que malgré son air tenace, la stupide marque d'affection de Jun, bien qu'il détestait ça, avait avoir avec la façon dont ses joues se réchauffent à ces mots.
- Je te pardonne ok ? Arrête d'être aussi stupide.
- Samedi à six heures alors ? Demanda Jun du tac au tac.
Et alors que le sourire de Jun grandissait et que ses yeux brillaient alors qu’il les baissait vers Kenjiro avec une expression qui lui rendaient les genoux un peu faible, ce dernier se sentit agacer que Jun allait laisser ça passer si facilement, sans plus d'excuse ou de lui dire qu'il allait se rattraper. Mais quand Jun enroula ses bras autour de lui pour les nouer dans son dos et pour l'embrasser à nouveau d'un manière qui le rendait encore plus chaud, plus sûr, et plus heureux, qu'il ne l'était plus tôt, Kenjiro pensa que peut être, dans l'amour (ou ce que c'était), le mieux était de laisser les petites choses aller.