C'est (presque) mardi !
J'y ai cru deux minutes !! Deux petites minutes durant lesquelles je me suis dit que peut-être j'avais eu tort. Que Moffat m'avait enfin prouvé qu'il n'était pas aussi nul que ce que je pensais. Qu'il était capable d'oser prendre son spectateur à revers et qu'il n'allait pas juste nous refaire un énième Reichenbach Fall d'où Sherlock sort mystérieusement vivant, mais fait croire à tout son entourage qu'il est mort.
Parce qu'autant je veux bien essayer de vaguement croire que l'on puisse survivre à une chute dans une cascade (et encore, ça reste un brin trop capillotracté pour moi), mais se prendre de l'asphalte dans la figure ça pardonne beaucoup moins.
La scène était brillante, Sherlock au téléphone avec Watson qui est obligé d'assister au suicide de son ami, mais surtout d'entendre qu'il a inventé Moriarty. Cumberbatch et Freeman étaient magistraux à leur habitude, mais c'est surtout Freeman qui m'a brisé le coeur au cimetière. Il l'aura vraiment mérité son foutu Bafta !
Mais non, il aura fallu que cet abruti fasse survivre Sherlock.
La BBC a annoncé aujourd'hui qu'ils avaient commandé une saison 3, et je comprends les besoins économiques de la chaîne, et surtout qu'ils n'aient pas envie de voir un de leur succès critique disparaître. Mais c'était le series finale idéal. Ils auraient pu se le garder derrière les fagots pendant 2 ou 3 ans, une fois qu'ils auraient eu marre de ce jouet là.
L'épisode en lui même n'était pas mauvais, mais le fait est qu'en connaître l'issu dès le début m'a gâché tout intérêt. J'ai eu beaucoup de difficulté à m'intéresser à Moriarty, parce que ce qu'il tentait de faire me paraissait trop évident. C'était futé de sa part de vouloir faire porter le chapeau à Holmes, mais il s'est arrêté une étape trop tôt. La police soupçonne Sherlock certes, mais Sherlock se contrefout de la police. Watson en revanche il y tient. Et Watson ne tombe jamais dans le panneau, parce que Watson a une foi incroyable en Sherlock. La scène chez la journaliste m'a paru ridicule, parce que sa seule preuve ce sont des coupures de journaux et un CV. On est au 21è siècle les cocos, plus besoin d'avoir fait une école de graphisme pour savoir utiliser photoshop... L'épisode aurait tellement gagné à ce que Watson en arrive à remettre Sherlock en doute. Là, Moriarty aurait eu une meilleure prise sur Sherlock. Mais non, il fait des vagues menaces que Holmes voit venir de tellement loin qu'il en arrive à feindre sa propre mort. Bravo à toi "Le plus grand criminel de tous les temps".
Mon autre gros problème avec Moriarty, c'est qu'il est censé être l'Arch-Nemesis, mais il n'a aucune substance. Ses motifs restent plutôt flous, mais surtout au final son seul trait de caractère durable c'est qu'il est totalement givré et "diabolique". C'est la seul chose que l'on sache de lui et il se trouve que c'est aussi la raison pour laquelle il fait tout ça. Et c'est lui qu'il le dit.
Je trouve ça tellement dommage. Parce qu'il n'y a rien de plus agaçant et inintéressant que quelqu'un qui est seulement "Le Méchant", mais c'est encore pire quand il se présente ainsi. C'est plus qu'improbable, c'est juste que ça ne marche pas comme ça.
Encore une fois, c'est la preuve que Moffat et sa clique ne comprennent pas que pour porter complètement une histoire, on ne peut pas se borner à des personnages unidimensionnels ou qui se reposent juste sur des clichés.
Cependant quelques points positifs qui resteront toujours les même concernant la série, une interprétation, une réalisation et un montage impeccable.
EDIT : Pour reprendre ce que epanorthose disait sur Twitter, une série sur l'enfance de Sherlock/Mycroft ou Moriarty, ça ce serait réellement intéressant !