En français d'abord, pour m'excuser auprès de mes lecteurs francophones-francophiles. Oui, ça fait plusieurs postes de suite en anglais, et oui, je suis une mauvaise personne. Au moins j'assume. ;c)
Ok, so what did I do Saturday? The story begins a few days ago:
Australian neighbor: I'm going to a kind of feminist conference next Saturday, you want to come with?
Me: Sure, sounds interesting, why not? pause Wait a sec - what language is it in? (A.n. being anglophone.)
A.n.: Hehe . . . ummm, that's the thing ... it's in French.
Me: Ahh, ok, so I'll be going as an interpreter, then, not as a participant.
A.n.: Umm, yeeeah, actually, if that's ok with you ...
Me: Don't worry about it.
(Haha, at this point I have no idea what I'm saying, she just looks so pitiful...)
Ok. Saturday morning rolls around. We go to the conference (which turns out to be a meeting of the Women's Commission of the leftist party here, the Union of Progressive Forces - UFP in French), and the first person I meet starts signing in LSQ when she realizes A.n. speaks English. Not very effective as a communicative strategy, but very common. Turns out she's a high-school LSQ interpreter and used to teach one of my Deaf friends - yes, it's a small world, was there every any doubt?
The conference begins, and I immediately start whispering, in English, into A.n.'s ear. Every time someone speaks, I immediately start whispering in her ear. Which attracts a lot of looks, let me tell you. (My God, those English girls have some nerve!) But when it comes time to introduce ourselves around the table, I just say "I'm Nassira Nicola, from Los Angeles, and I'm here as an interpreter." (The LSQ interpreter - who was not there to interpret - smiled at me.) That's it, that's all. What gets really surreal is voice-interpreting for a client who already expresses herself vocally, just not in the right language. But we survived the introductions, praise the Gods.
Now comes the real content of the day: historical surveys of women's rights in Québec, of the family policy of the two major parties here (the Parti Québécois, or PQ, and the Libs, or PLQ), and of the proposed family policy of the UFP. (When they started in on the analysis of the tax code, tax credits both reimbursable and non-, - aaaaaaaaaagggggghhhhhh! - I didn't understand a thing, and said as much to A.n., who by way of consolation said she wouldn't have understood it either, even had it been in English, and I shouldn't worry about it. I ceased to worry about it, with visible relief.)
I'd like to be able to tell you that I learned tons about natalist family policy, feminist family policy, and the Women's Commission mandate, but the truth is all the information came in my ear and out my mouth without pausing at all in my brain.
Summary of the experience: it was super-weird interpreting and having to sort out two voices (the presenter's and my own) saying essentially the same thing at about 30 seconds' delay. It's a lot easier for me when the presenter and I are using two different modalities, and even that's complex.
Yikes. But fun.
Ok, qu'est-ce que j'ai donc fait samedi? Ça commence il y a quelques jours:
Voisine australienne: Je vais à une sorte de conférence feministe samedi prochain, tu veux-tu venir aussi?
Moi: Ç'a l'air pas mal intéressant, pourquoi pas? pause Attends - c'est en quelle langue? (V.a. étant anglophone.)
V.a.: Hihi ... ummm, c'est ça l'affaire ... c'est en français.
Moi: Ahhh, ok, donc j'y vais pas comme participante, j'y vais comme interprète, c'est-tu ça?
V.a.: Mmmm, ouaaais, en effet, si ça te dérange pas ...
Moi: Non, pas du tout.
(Hahaha, je disais n'importe quoi, elle faisait trop pitié.)
Ok. Arrive samedi matin. On va à la conférence (de la Commission des Femmes de la UFP), et la première personne qu'on rencontre commence à signer en LSQ dès qu'elle voit que V.a. parle anglais. Pas très efficace comme stratégie communicative, mais très commune. Elle est, en effet, interprète au sécondaire et l'ancienne prof d'un de mes amis sourds - oui, le monde est assez petit, merci.
La conférence commence, et moi je commence à siffler en anglais dans l'oreille de V.a. À chaque fois qu'on parle, je tourne vers elle en chuchotant. Ce qui attire pas mal de regards, je vous le dis. (Mon Dieu que ces maudites Anglaises sont donc ben effrontées!) Mais quand vient les présentations à tour de la table, je me présente simplement: "Bonjour, moi c'est Nassira Nicola de Los Angèles, et je suis ici en tant qu'interprète." (L'interprète LSQ - qui n'était pas là pour interpréter - me sourit.) Pas plus compliqué que ça. Ce qui devient vraiment surréel c'est faire la voix pour un(e) client(e) qui s'exprime elle-même à la voix, mais pas dans la bonne langue. Mais on a survécu les présentations, que les dieux soient loués.
Vient le vrai contenu de la journée: plusieurs survols historiques des droits de la femme au Québec, de la politique familiale du PQ et du PLQ, et de la politique familiale proposée pour la UFP. (Quand on a commencé l'analyse de la loi sur les taxes et les impôts, les crédits remboursables et non-, aaaaaggggghhhhhhh - j'y comprenais rien de rien, et je l'ai dit à V.a. qui m'a consolée: "Moi non plus je le comprendrais pas même si c'était en anglais, laisse faire." J'ai laissé faire avec un soulagement qui se lisait sur mon visage.)
J'aimerais ça pouvoir vous dire que j'ai beacoup appris sur la politique familiale nataliste pis la politique familiale feministe pis le mandat de la Commission des Femmes ... mais ça rentrait dans une oreille et partait aussitôt de la bouche, sans pour autant s'attarder dans le cerveau.
En résumé? C'était vraiment bizarre d'interpreter pis d'entendre deux voix (celle de la conférencière et la mienne) qui disait plus ou moins la même chose avec un(e?) intervalle de 30 secondes. C'est tellement plus facile pour moi quand le conférencier et moi parlons en deux modalités différentes, pis même là, c'est pas mal complexe.
Aïe aïe. Mais on a eu du fun pareil.