Jun 05, 2013 20:20
Ça fait trois ans (sinon plus) que je flirt avec l'idée... et je le fais enfin! Je coupe mon service internet à la maison!
Pour tout dire, j'ai la trouille. La trouille de me retrouver avec moi-même. La solitude n'est pas la chose la plus agréable pour moi, car la tempête intérieure peut être ravageuse.
L'internet a toujours été un lieu privilégié pour sublimer les tensions qui grondent en moi. Toutes mes déviances y ont trouvé leur compte, et c'est avec une certaine anxiété que je devrai leur faire face à nouveau.
En même temps, je suis conscient que ça ira très bien. Je ne suis pas de ceux qui s'investissent dans les médias sociaux, et il n'y a plus de sites web qui attirent mon attention. Même Livejournal me boude, car il ne me donne plus accès à ma page d'amis. Je ne peux même plus vous lire... Quelle niaiserie!
Je vois ça aussi comme une petite résistance. Quand internet a commencé, j'y voyais un lieu anarchique où la révolution était possible. Tout était possible sur internet. Plus maintenant. Le marché a tout ravagé. Quand on a offert la possibilité aux banlieusards d'afficher la photo de leurs bébés, aux matantes de passer des nuits blanches à magasiner sur Etsy, et quand la pornographie a envahi tous les sites aux contenus douteux... Bah...
Fureter sur internet c'est comme marcher dans un gigantesque centre commercial qui peut déboucher à tout moment sur une ruelle peuplée d'héroïnomanes, ou de travestis sexagénaires qui s'enculent en te regardant te masturber.
Mais assez de justifications. C'est surtout pour lutter contre ma procrastination que j'ai pris cette décision. Je ne suis pas rendu où je veux dans la vie, et il y a tant à lire. Tout a commencé avec cette citation de Nietzsche (qui en fait provient d'une lettre de Goethe à l'endroit de Schiller) : "Au demeurant, je hais tout ce qui ne fait que m'instruire, sans augmenter ou stimuler directement mon activité." Et vlan!