A défaut d'être aveugle

Jun 07, 2011 23:01

Titre : A défaut d’être aveugle
Auteur : Lymnilia (/Katzenlyly, j'ai plein de pseudos qui traînent)
Personnages : Elyan/Gwaine (Gwaine/Merlin)
Rating : PG
Spoilers : Episode 3x13
Warning : Mention de slash
Disclaimer : Je ne fais que jouer avec, tout est à la BBC
Note : Mon premier post dans ce fandom. Non, je ne suis pas stressée. Du tout.
Note 2 : tout est parti d’une discussion avec Tama_Abi pendant qu’on re(re)regardait l’épisode 13.

Elyan n’était pas un homme stupide, malgré tout ce que pouvait affirmer Guenièvre quand ils étaient plus jeunes et se disputaient pour une raison ou une autre (le dernier morceau de pain, qui avait pris le plus de la couverture, qui avait dormi sur le seul coin où il y avait assez de paille par terre pour avoir l’impression de dormir sur un matelas, est-ce qu’il l’avait ou non poussée du haut du poulailler de la mère Smiten…), ou ce qu’elle pouvait encore insinuer.
En fait, il avait très tôt appris à observer. Il avait observé comment les chevaliers du royaume s’entraînaient, tous les jours. Il avait observé le père de Léon apprendre à son fils à agir comme un noble, à servir son royaume, à être fier ; et quand il lui avait appris à se servir d’une épée, il avait laissé Elyan les imiter avec une branche mal dégrossie. Puis, quand il avait été trop grand pour accompagner sa mère et pas assez pour aider à la forge, il avait observé son père fabriquer des épées, retenant chaque gestes et les imitant avec de la terre et des pierres.
Plus tard encore, il avait observé Guenièvre être choisie pour être la suivante de la Dame Morgane, la façon dont son père souriait, la fierté de sa mère, et il s’était rendu compte qu’il devrait partir s’il voulait un jour prouver lui aussi ce qu’il valait.

Il avait appris son métier comme ça, sur le tas, de place d’apprenti en compagnonnage, en regardant.

Alors il ne lui avait fallu que quelques minutes, quand il rencontra Gwaine, pour comprendre.
Comprendre quel genre d’homme sincère, honnête et fidèle il pouvait être. Comprendre la vie qu’il pouvait mener, entre les routes et les tavernes, avec, sûrement, quelque part, un reste de foyer auquel penser à défaut d’y retourner. Comprendre la différence profonde entre eux deux, l’un vagabondant parce qu’il ne s’était pas donné d’autre choix, l’autre parce qu’il n’avait plus envie de vivre autrement. Comprendre que s’il ne pouvait pas s’empêcher de revenir à lui, le regarder l’effleurer lui parler l’affronter ce n’était pas parce qu’il l’admirait, non, c’était quelque chose qui allait chercher beaucoup plus profond que ça. Il ne voulait pas devenir Gwaine, même pas devenir comme Gwaine ; Il voulait juste avoir le droit de continuer à l’observer sous tous ses détails, et être le seul à jamais poser les yeux sur lui, à qui il parlerait, à qui il penserait.
Ce fut aussi lui qui remarqua, quand cette nuit interminable faite de serments, de sorcières et d’immortels, que Gwaine ne revenait pas. Et il réalisa alors qu’il n’avait pas encore connue la peur, la vraie peur. Il avait eu peur de son père, il avait eu peur pour sa vie, mais ça… tous les muscles de son ventre se contractaient, ses mains tremblaient et son esprit n’était plus qu’un grand vide - parce que Gwaine mort c’était ça, inconcevable, impensable. Il aurait pu aller voir. Avancer, épée levée, tourner à gauche et voir de lui même Gwaine au sol. Mais si c’était le cas il voulait pouvoir continuer à se mentir encore un peu. Refuser encore un peu. S’il le voyait, s’il le savait alors…

Mais Gwaine reparut, tout en sourire et en air héroïque et il reprit son souffle, et il put de nouveau penser (« merci merci merci ») et s’il avait pu il se serait précipité, le toucher juste pour avoir la preuve que c’était bien vrai, bien lui, mais il n’en avait pas le droit.
Parce qu’il y avait d’autres choses qu’il avait remarqué. La façon dont le sourire de Merlin s’élargissait quand ils parlaient. La main de Gwaine qui glissait sur son épaule ses reins son poignet quand il passait à côté de lui. Il n’avait pu que voir les yeux brillants, les longs silences, les corps qui penchaient l’un vers l’autre quand ils montaient la garde, la peur en halo quand Merlin mettait trop de temps à revenir et son dos plus droit, sa tête plus haute quand enfin il apparaissait à l’entrée de la grotte. Quand Gwaine se tenait, le regard droit, le torse bombé, les épaule en arrière, devant à côté contre un Merlin attentif qui dévorait ses paroles.

Il était debout à un balcon, quelque part en haut d’une tour, le regard sur la cour. Il n’était pas encore assez haut pour ne pas reconnaître le foulard rouge, les cheveux longs, les grands mouvements de mains, le rire profond et râpeux. Il n’était pas encore assez stupide pour ne pas admettre que même s’il rêvait chaque nuit de Gwaine, Gwaine appartenait à Merlin et à personne d’autre.

non mais faut pas chercher, elyan/gwaine, fandom:merlin, one-shot

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