Le Syndrome de l'Imposteur

Nov 22, 2010 10:29

J'ai toujours un peu mauvaise conscience concernant mon boulot. J'aime bien ce que je fais mais sans être passionnée et je me retrouve souvent à procrastiner. (Comme écrire des posts sur LJ, ah ah.)

Du coup, j'ai toujours un peu honte quand je reçois ma paie. Surtout que j'ai la chance d'avoir des horaires souples, personne sur mon dos, une totale indépendance pour m'organiser et gérer mes projets comme je veux. Je suppose que c'est l'avantage de s'être tapé six années d'études. (C'est pas le salaire en tous cas =D)

Après :
- je suis toujours à l'heure
- je tiens mes dead-lines
- je suis toujours dispo pour une réunion surprise ou un colloque à 400 km
- je pense avoir une bonne capacité d'adaptation à d'autres types de projets
- j'ai bon caractère, je ne râle pas, je ne me laisse pas marcher sur les pieds non plus, je m'entends bien avec mes collègues et mes chefs semblent satisfaits.

N'empêche.

En général, les premières semaines d'un stage ou d'un boulot (enfin, de mon premier boulot) j'ai l'impression d'être une totale impostrice. Je suis entourée de gens qui ont parfois, 20, 30 ans d'experience, avec qui je suis sensée travailler sur un pied d'égalité et même parfois conseiller. Quand le gars de 40 ans te demande "Alors ? On fait quoi ?" et pas par politesse, parce qu'il attend vraiment d'avoir ton avis pour lancer le truc, tu te dis "gloups" et tu as envie de répondre en agitant les bras "aaah mais non, il ne faut pas me demander à moi, je sais paaaaaas !"

Au bout d'un moment, il faut assumer X)

D'un autre côté, je n'en suis pas à gérer des sommes d'argent abracadabrantesques comme une de mes amies qui vit dans un monde à part. Mais même locaux, ça reste des projets où sont impliqués des gens qui suivront mes avis.

Et puis progressivement, je me retrouve à savoir de quoi la personne parle, à pouvoir apporter des références et faire des propositions dont je suis à peu près certaine. Et là je me sens bien.

N'empêche.

Je culpabilise. Mais je sais que je ne suis pas capable de travailler non-stop. Je peux rester plongée quatre heures d'affilées dans la rédaction d'un rapport si je suis bien partie. Je peux passer une journée à glander. J'ai du mal à me forcer. Du coup je me pose des conditions :
- si j'ai bien bossé le matin et le début d'aprem, je m'accorde trois heures d'écriture
- un quart d'heure facebook tranquillement en arrivant
- un de mes collègues bosse derrière moi ? signe du destin -> au boulot
Etc.

Et puis il y a les bottages de cul : "Ok ça fait un mois que je repousse ce coup de fil, ça suffit." Quand je commence à me réveiller en stressant c'est que j'ai dépassé les limites - -'

Du coup j'ai vraiment du mal à comprendre les gens qui travaillent mal. Pas dans le sens où ils sont paresseux ou qu'ils manquent de quelques compétences, non, mais dans le sens où ils font du travail mal fait par négligence ou desintérêt. Je suis une glandeuse, mais je rends un travail fini sur lequel on me fait souvent des compliments.

(Parenthèse : je travaille sur un projet avec un monsieur que j'admire pas mal, vu que sa thèse m'a longtemps servi de référence pour un truc. Du coup j'ai été ravie de le rencontrer et de le tutoyer. Après plusieurs mois de silence, il m'envoie enfin ses résultats... deux pages, quatre cartes, une conclusion de deux lignes... non il ne sait pas quand la méthode sera prête... non la réunion prévue sur Paris ne se fera pas cette année comme prévue, il ne sait pas quand... Bref. Foutage de gueule. Déçue.)

En conclusion, je sais que je ne peux pas être équilibrée en passant mon temps à travailler. Du coup j'ai quelques périodes de stress mais j'arrive à me regarder dans le miroir le matin. (Enfin en ce moment gros stress - -') Et vous ?

Bon, je retourne bosser !
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