Sherlock saison 4

Mar 31, 2017 10:36

Je ne vais pas vous mentir, les gens. Après les deux premiers épisodes, ma chronique était déjà faite. Elle se résumait en une phrase et une petite vidéo qui reste dans la tête de façon remarquablement violente :

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C'est n'importe quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!

Merci, au revoir, bonne journée.

Sauf qu'en fait, après avoir vu le dernier épisode hier soir, j'ai un peu changé d'avis. Juste un poil. Je pense toujours que faire une nouvelle saison après ça serait une mauvaise idée, quoique ça semble bien parti pour s'arrêter parce que c'est la première fois que le final ne s'achève pas de façon ouverte en laissant le téléspectateur la bouche ouverte devant son écran. Je pense toujours que ces trois épisodes, plus encore que la saison 3 qui partait déjà dans cette direction, ne sont que des fanfilms et que les scénaristes ont un peu trop traîné sur Tumblr et consorts. Je pense toujours que l'épisode 2 était un gros raté entre l'histoire bancale et l'impression d'avoir pris de la drogue. Je n'ai pas été la seule à le penser. Mon père m'a demandé si j'avais mis des amphètes dans le fromage et certains poteaux ont eu un discours plus ou moins similaires. Mais le dernier épisode, qui j'avoue m'a beaucoup secouée pour tout un tas de raisons, a un peu remis en cause la médiocrité de l'ensemble.


Episode 1 : The six Thatchers

La trame reprend la fin de la saison 3. Sherlock, qui avait tué à bout portant un patron de presse et gangster sous l'œil des caméras de surveillance, était bien parti pour être exflitré. Il est pourtant ramené dare-dare à la maison après la diffusion sur tous les médias possibles et imaginables d'une courte vidéo de Moriarty, sensément mort, claironnant "Coucou, je vous ai manqué ?". Le meurtre perpétré par le détective est donc étouffé et la vie reprend son cours normal même s'il s'agit de savoir ce qui se passe avec Moriarty. L'épouse de Watson donne naissance à une petite fille et l'enquête porte sur une série de cambriolages chez des gens possédant chez eux un buste en plâtre à l'effigie de Margaret Thatcher. On ne leur vole rien mais lesdits bustes sont systématiquement brisés en petits morceaux. Il s'agit de savoir qui, pourquoi, comment, et ça ne se finit pas très bien. Une fois encore après le final de la saison 3, le passé de Mary Watson, ancienne tueuse à gage rangée des voitures, lui explose à la figure et elle finit par y laisser la vie. J'avais été spoilée sur ce point par Twitter qui a eu la bonne idée de me proposer des "tweets populaires" pleins de spoils sans que je ne lui demande rien et j'avais été carrément furax. L'épisode s'achève alors que Mary Watson a laissé, dans une vidéo sensée être révélée après sa mort, le soin à Sherlock de veiller sur son mari. Le souci, c'est que Watson ne veut plus parler à Sherlock.

Quelques petites choses à dire sur cet épisodes : si on n'a pas tout bien suivi le final de la saison 3, on ne comprend rien. Il apparaît très vite que l'affaire Moriarty est un pétard mouillé, c'est super mal fichu et si le but était de faire planer son fantôme au-dessus des protagonistes, c'est un ratage complet. Enfin, les personnages sont une caricature d'eux-mêmes, ils sont limite OOC et c'est très perturbant, surtout concernant Sherlock qui exprime beaucoup trop d'émotions. Il faut quand même noter une scène très rigolote. Sherlock s'adresse à quelqu'un qu'on ne voit pas et tient des propos totalement abscons sur la vision du monde dans sa dualité ou un truc comme ça. Alors qu'on ne s'y attend pas, il se penche sur le bébé de Watson assis dans son transat, ramasse un jouet et le donne à la gamine en disant : "Je te le répète une dernière fois : si tu veux garder le hochet, il ne faut pas jeter le hochet". Avec un grand sourire, le bébé jette alors le hochet qui rebondit sur la tête de Sherlock en faisant "pouic". J'avoue, j'ai gloussé.

Episode 2 : The lying detective

L'épisode s'ouvre sur une réunion de travail où le patron, accompagné d'une armée d'infirmière, branche des perfusions dans le bras de ses collaborateurs dont fait partie sa propre fille. Il leur explique qu'il va leur confier un secret mais que, du fait du produit qu'on leur injecte dans les veines, ils ne se souviendront jamais de rien. Le secret consiste à dire qu'il compte tuer quelqu'un.

Tandis que Watson, devenu veuf, refait une psychothérapie, s'occupe de sa gamine comme il peut et parle à sa femme morte, Sherlock a de nouveau sombré dans la came. Il reçoit la visite d'une femme qui vient lui parler de son père, probable assassin, et qui lui demande de l'aide. Il semblerait que ce soit la fille du type du début, un grand patron philanthrope. Sherlock passe la nuit à discuter avec elle, ils mangent des frites et il accepte de s'occuper de son problème. Comme il est totalement drogué et qu'il fait n'importe quoi, l'aide de Watson est requise mais le médecin, qui refuse toujours de parler à Sherlock, se montre difficile à convaincre. S'ensuit un huis-clos totalement barré dans un hôpital, le philanthrope est un gros méchant, Sherlock manque d'y passer mais Watson lui sauve la vie. À la toute fin, il apparaît que la femme qui d'une part a passé une nuit à manger des frites avec Sherlock (non, ce n'était pas la fille du méchant) et qui d'autre part servait de psychiatre à Watson se trouve être… la sœur cachée de la fratrie Holmes. Youpala youpi, le retournement de situation de fanfic.

Outre le fait que je déteste les histoires qui se passent dans un hôpital, cet épisode était un ratage. Les tenants et les aboutissants sont tirés par les cheveux. L'enquête est digne d'un livre d'enfants (un peu hardcore, j'admets) et le méchant est tellement une caricature de méchant avec sa tête de méchant et ses sourires de méchant que ça en devient ridicule. Il m'a fallu plusieurs jours pour trouver à qui il me faisait penser mais en fait, on dirait le chef des Leviathan dans la saison 7 de Supernatural. Enfin, le coup de la sœur cachée… au début, j'ai dit non. J'ai pensé que c'était n'importe quoi, jusqu'au dernier épisode.

Et en attendant, bah Moriarty, il est bien caché.

Episode 3 : The final problem

Une petite fille se trouve à bord d'un avion en plein vol. Autour d'elle, les gens sont inconscients à moins qu'ils ne soient morts. Elle est seule, elle a peur. Un téléphone sonne, elle le trouve, elle répond, coucou c'est Moriarty.

Sherlock ne se souvient pas avoir eu de sœur, cachée ou non. Aidé de Watson, il va tirer les vers du nez de son Mycroft de frère avec un subterfuge aussi épais que mon tour de hanches (j'ai de grosses fesses XD). Il se trouve que cette petite sœur n'était pas tout à fait normale. Brillante, insensible à la douleur et à la morale, un vrai cyborg. Un jour, elle a incendié la maison familiale et elle a fini internée dans une sorte d'UMD hardcore (unité pour malades difficiles) situé sur une île dont on ne peut pas sortir. Légitimement, Sherlock demande à son frère comment leur frangine a pu, de fait, quitter l'hôpital-prison pour se faire passer à la fois pour une psychiatre et pour la fille désespérée d'un assassin. Après une tentative d'attentat laissant en miettes l'appartement du 221B Baker Street, ils se rendent sur place pour voir de quoi il en retourne. Il apparaît que, si Mycroft a commis des erreurs monumentales par… heu… amour fraternel ?, les psychiatres ont outrepassé les interdits imposés par l'aîné de la fratrie Holmes en ayant des entretiens avec la sœur. Elle les a tous manipulés et a pris le contrôle de l'hôpital. S'en suivra une sorte d'affrontement en huis-clos entre les deux frères (plus Watson) et la sœur, basé sur la manipulation mentale et le contrôle de soi. Des épreuves seront imposées aux héros grâce auxquelles ils pourront aider la fillette prisonnière de son avion sans pilote et… les gentils gagnent à la fin. Enfin on peut dire ça comme ça.

On apprend enfin ce qu'il en est de l'affaire Moriarty. Cet inconscient de Mycroft a permis à sa jeune sœur d'avoir un entretien privé et sans caméra avec le criminel. Ils auront tous les deux monté une magouille qui fait que, après sa mort, des enregistrements vidéos de Moriarty pourront être utilisés pour déstabiliser Sherlock. Rien de plus.

Cet épisode m'a secouée à cause de ces relations familiales tordues. J'ai un peu eu mon lot de ce genre de trucs dans ma vie et, qu'elle soit cinglée, meurtrière, dangereuse ou non, j'ai éprouvé une sorte d'empathie bizarre pour Eurus Holmes. Du fait qu'elle soit "particulière", ses frustrations d'enfant ont eu des conséquences dramatiques en multipliant des psychodes probablement présentes dès le départ et c'est ce qui l'a poussée à agir ainsi avec ses frères, plus particulièrement avec Sherlock. Deux passages avec ce frère et cette sœur m'ont particulièrement marquées. Alors que Sherlock apprend qu'Eurus est responsable de la mort de son ami d'enfance, il lui dit : "C'était mon meilleur ami." "Je n'ai jamais eu de meilleur ami, répond-elle. Je n'ai jamais eu d'ami du tout". Ce hurlement de solitude (c'est une image) a remué des squelettes dans mon placard. Et puis la fin, quand a priori Eurus ne communique plus avec personne, Sherlock va la voir à l'hôpital-prison et ils jouent du violon ensemble, de part et d'autre de la vitre sécurisée. "Joue avec moi", disait la fillette à son frère quand ils étaient enfant, mais le petit garçon préférait son copain, ils pouvaient jouer aux pirates. Devenus adultes, alors que tout est dit, ils jouent ensemble, effectivement… un tout autre jeu. De la musique. Une bien jolie manière de filer la métaphore.

Deux détails drôles et néanmoins musicaux, encore, dans cet épisode. Le flash-back avec l'arrivée de Moriarty à l'IME avec I want to break free de Queen en fond sonore est devenu quasiment un meme (je vous recommande le compte Twitter Moriarty Entering To où Freddy Mercury et ses copains ont été changés par toutes sortes d'artistes, j'ai un gros faible pour la version avec Without Me d'Eminem, parce que Guess who's back, back again XD), et puis Mme. Hudson, en plus de posséder une Aston Martin rouge pétant, adore visiblement passer l'aspirateur avec The Number of the Beast de Iron Maiden en fond sonore. Youpi, je ne suis pas la seule à écouter du hard rock en faisant le ménage XD

Je pense que j'aurais détesté cette saison sans le troisième épisode… que pourtant, beaucoup de gens ont trouvé mauvais. Je dois être un peu tordue comme nana.

Bonne journée, gens.

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