Fear is the key - Game of Thrones - saison 6 - épisode 9

Jun 21, 2016 00:24

I remember a time when we used and abused
We fought all our battles in vain
I remember a time we thought that passion was free
In the heat of the night, bodies aflame…

Sur ces paroles d’Iron Maiden, passons à l’épisode de la semaine, avec du feu, du sang et du spoil.



Le tiers de l’épisode se passe à Meereen. Malgré le retour de Daenerys, la bataille continue et les flottes de guerre des autres cités libres bombardent sans discontinuer. Dans sa pyramine, la reine discute avec Tyrion et lui confie son plan : mettre le feu partout et tuer tout le monde. Notre nain favori et pour le moins circonspect et peu convaincu, au point qu’il n’hésite pas à rappeler à Daenerys que son Roi Fou de père avait pour projet d’incendier tout Port-Réal, qu’il avait caché du feu grégeois un peu partout et qu’il comptait tout brûler au cas où la rébellion de Robert Baratheon le mettrait en mauvaise posture. C’est pour cela, d’ailleurs, que Jaime l’aurait tué. De fait, Tyrion propose une autre stratégie à Daenerys. Ils vont discuter avec les trois embassadeurs des cités libres qui proposent à la reine le compromis suivant : elle s’en va, ils revendent les Immaculés, ils revendent Missandei, ils tuent les dragons et la guerre s’arrêtera. Daenerys n’étant pas d’accord, elle fait venir Drogon, monte sur son dos et s’en va incendier les navires à grands coups de souffle de dragons, ses deux autres bestioles étant également de la partie. Pendant ce temps, Tyrion applique la justice royale : les esclavagistes ayant rompu le pacte de paix qu’il leur avait proposé, l’un d’eux est condamné à mort. L’un d’eux est choisi à son corps défendant, poussé à genoux, à portée du cimeterre de Vers-Gris… qui l’épargne en tuant les deux autres. Le malheureux survivant est invité à rentrer chez lui et à raconter tout ce qui s’est passé, de sorte que plus rien de semblable ne se reproduise jamais à Meereen. Une fois le calme revenu, Daenerys accueille dans sa salle du trône Theon et Yara Greyjoy arrivés dans l’intervalle. Tyrion est assez désagréable avec Theon mais la reine écoute Yara avec attention. Après bien des discussions, les deux femmes arrivent à un compromis. Daenerys aidera Yara à devenir la reine des Fer-Nés si celle-ci accepte de se tenir tranquille, de rester dans les Îles de Fer et de ne plus vouloir envahir ses voisins.

Quant au reste de l’épisode, il est consacré à la bataille des bâtards tant attendue. L’affrontement entre Jon Snow et Ramsay Bolton. Dans un premier temps, les deux armées se jaugent. Les deux adversaires parlent. Ramsay est condescendant. Sansa le regarde comme s’il était une grosse crotte de chien. Jon Snow semble penser que c’est un résidu de fond de poubelle et la petite Lyanna Mormont, qui a quitté l’Île aux Ours pour l’occasion, jette des œillades haineuses et méprisantes à l’usurpateur du Nord. Et puis Ramsay regagne Winterfell avec tous ses sbires tandis que Jon Snow, ses alliés et sauvageons vont camper un peu plus loin, là où s’était donc installé Stannis en son temps. Là, ils discutent, montent une stratégie, et Sansa attend d’être seule avec son frère pour lui dire de ne pas sous-estimer son adversaire. Il a certes affronté des Sauvageons, des spectres, des Marcheurs blancs mais jamais un affreux sadique de cette trempe. Du coup, Jon Snow est dans ses petits souliers.

Pendant la nuit, Davos discute un peu avec Tormund. Ils se trouvent des points communs. Lorsque le sauvageon va se coucher (et boire quelque chose de très fort), l’ancien sbire de Stannis va se promener et il tombe sur les restes d’un bûcher. Il s’en approche et, sous le tas de bois carbonisé, il trouve un jouet. Le petit cerf qu’il avait sculpté et offert à Shôren. Davos est donc au courant, finalement, du destin tragique de sa protégée. Il n’est pas très content.

La bataille en elle-même a lieu le lendemain. En premier lieu, Ramsay relâche le petit Rickon Stark qu’il avait gardé prisonnier à Winterfell. Il ordonne au garçon de courir rejoindre ses frère et sœur et, tandis que le gamin galope, il le tue d’une flèche dans le dos. Ensuite, la bataille commence. L’armée de Jon essuie des volées de flèches puis se fait prendre en étau par l’armée de Ramsay. Ils sont entourés de Bolton et assimilés, armés de piques et de boucliers, qui les serrent comme un nœud coulant. Ils s’écrasent les uns contre les autres, se piétinent, meurent sous les coups de piques et d’épées. Alors que tout semble perdu survient l’armée du Val conduite par Littlefinger que Sansa avait finalement appelé au secours. Les soldats de la maison Arryn sont nombreux, bien armés, à cheval. Ils encerclent les Bolton, leur fichent une raclée et les obligent à se retrancher à l’intérieur de Winterfell. La porte de l’antique forteresse est rapidement ouverte par WunWun le géant, blessé et à bout, qui finit par mourir après un dernier trait tiré par Ramsay. Ce dernier accepte finalement le combat singulier que Jon Snow lui avait proposé avant la bataille… et il perd. Il ne se bat qu’avec son arc et ses flèches sans atteindre sa cible puisque Jon se protège avec un bouclier frappé de l’ours Mormont qui traînait par là. Il finit par faire tomber Ramsay et lui démolit la figure à coups de poings avant de l’emmener dans le chenil.

Tandis que les bannières à l’écorché des Bolton sont jetées à terre et remplacées par le loup gris des Stark, Sansa s’en va rendre une ultime visite à son mari. Il se montre bravache jusqu’au bout, elle ne lui répond que par du mépris et… lâche sur lui ses propres chiens qu’il avait affamés en vue de sa victoire. Elle le regarde se faire dévorer et, quand il cesse enfin de crier, elle tourne les talons et s’en va.

Cet épisode était nettement au-dessus de la semaine dernière.

J’ai beaucoup apprécié les dialogues du passage à Meereen. Tyrion renvoie Daenerys au filet avec finesse en lui rappelant le mauvais exemple d’Aerys. Comme elle refuse de lui ressembler, elle finit par l’écouter et il s’avère que la stratégie est efficace. Je regrette un peu que Theon et Yara arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. Peut-être aurait-il été plus cohérent de montrer l’arrivée de leurs bateaux dans la baie et de montrer par exemple un Tyrion surpris, WTF les Fer-Nés. Bon, les sous-entendus femslash entre Daenerys et Yara sont amusants et originaux mais, hélas, un peu lourds. Ça manquait de subtilité. Certains fans se sont offusqués de l’attitude de Tyrion vis-à-vis de Theon mais à mon sens, c’est limpide. Ce n’est pas à cause de moqueries datant de la visite royale à Winterfell (dans la saison 1) que le nain est aussi désagréable. Il pousse Theon dans ses retranchements. Il sait ce qui s’est passé, que Theon, a priori fidèle aux Stark, qui a suivi Robb, etc., a fini par les trahir et par envahir Winterfell au nom des Fer-Nés. Il évoque la mort de Bran et de Rickon et Theon est obligé de rétablir la vérité en affirmant qu’il n’a jamais rattrapé les gamins et que les deux petits cadavres exposés étaient ceux de deux pauvres mômes au hasard. De fait, Tyrion veut s’assurer que Theon ne tournera pas casaque une nouvelle fois. Il veut des alliés sûrs pour Daenerys. Et c’est légitime.

En soi, la bataille du Nord était bien tournée, bien faite, mais elle ne diffère pas de toutes les autres du même genre mises en scène depuis les Deux Tours. On en retiendra simplement que les stratégies étaient très lisibles, très compréhensible et que c’était agréable. Vu du dessus, la tactique du « nœud coulant » de l’armée de Ramsay était limpide et on distinguait parfaitement le cirque et la panique au milieu. J’ai apprécié le fait qu’on ait laissé entendre la nullité des sauvageons en matière de techniques guerrières, eux qui sont plus habitués à foncer dans le tas qu’à mettre en place des stratégies compliquées.

Par ailleurs, deux personnages sortent du lot dans cette scène. En premier lieu, Davos. J’aime énormément ce personnage depuis le début, sa sagesse, son intelligence, son intégrité, sa dévotion qui n’a jamais été aveugle et sa relation toute choupi avec Shôren. Ici… il est magique. Devenu éminence grise de Jon Snow, il fait preuve de finesse. Sa relation amicale avec Tormund est très rafraîchissante. J’ai beaucoup aimé quand Davos dit que les veilles de conflit, il ne dort jamais. Tormund lui demande ce qu’il fait dans ces cas-là et il répond : « Je marche et je vais suffisamment loin pour que personne ne m’entende chier », ce à quoi Tormund répond : « Bon, b’ah bon caca, alors ». Je sais bien que l’humour pipi-caca est récurrent dans la série mais ici, ça dénote une complicité assez touchante et cocasse entre les deux personnages. Pour finir, le moment où il trouve le jouet de Shôren m’a un peu tordu le cœur. Il aimait cette gamine comme sa propre fille et on voit qu’il garde la figurine sur lui tout le temps. Melisandre va passer un sale quart d’heure.

En second lieu, Sansa est devenue la Louve Ultime de Winterfell. Face à Ramsay, l’homme qui l’a martyrisée, violée, torturée, elle ne flanche jamais. La gamine fleur bleue qui rêvait aux chansons et au prince charmant est devenue une battante et elle a perdu ses illusions. Ainsi donc, elle sait parfaitement qu’elle ne reverra pas Rickon vivant tandis que Jon Snow a encore de l’espoir. Elle n’hésite pas à affirmer que si la bataille était perdue, elle préférait la mort à la couche conjugale. Ses propos sont froids, lapidaires, et ses regards chargés de mépris. Elle qui auparavant ne supportait pas la violence regarde Ramsay se faire tuer par ses propres chiens. Jamais elle ne détourne les yeux. Peut-être que si le Limier l’avait vue, il aurait dit que le petit oiseau s’est envolé de sa cage.

Petite digression pour en finir avec Sansa et la mort de Ramsay. Alors qu’il est ligoté comme un saucisson et que les chiens lui tournent autour en reniflant le sang sur sa figure, il dit que jamais ces animaux ne l’attaqueraient. Sansa nie en affirmant que quand un chien a faim, il peut se retourner contre son maître. J’y ai vu une allusion à Theon. Lui aussi a été traité comme un chien. Lui aussi s’est rebellé. Et il a permis à Sansa de s’enfuir.

De fait, Ramsay n’aura jamais rien compris.

Pour finir, je pourrais parler du manque de charisme de Jon dans cet épisode alors qu’il s’en sortait beaucoup mieux dans les deux saisons précédentes (l’épisode à Durlieu ayant été une apothéose) mais là encore, j’ai une théorie sur la question. La mort et la résurrection ont dû avoir un impact sur sa psyché. Outre le fait qu’il exige de Melisandre qu’elle n’essaie pas de le faire revenir si jamais il mourrait au combat, on peut se baser sur le cas de Beric Dendarrion, le chef de la Fraternité sans bannière. Là, je vais parler du livre plutôt que de la série parce que je m’en souviens mieux. On voit ce personnage pour la première fois à Port-Réal et une amie de Sansa appelée Jeyne (qui a un certain rôle par la suite mais je ne spoile pas si vous n’avez pas lu) le trouve très à son goût. Ned Stark le lance sur la route avec une bande de sbires - la Fraternité donc - dans le but d’attraper la Montagne qui commet une foultitude de méfets répugnants dans le Conflans. Beric Dendarrion meurt à plusieurs reprises, se fait rescussiter à chaque fois par le prêtre rouge Toros de Myr et, progressivement, il devient méconnaissable, physiquement comme moralement. Il y a fort à parier que, même avec une unique mort à son actif, ce phénomène se soit aussi produit chez Jon Snow.

Et la semaine prochaine, c’est le dernier épisode. Au programme, encore le Nord (de part et d’autre du Mur), Port-Réal, Meereen et… « The Freys and the Lannisters send their reguards ». Ça rappelle les Noces Pourpres et du coup, j’ai un peu les miquettes.

Salut, gens.

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