La saison avance, mes récapitulatifs hebdomadaires aussi. Je tiens à remercier d’ailleurs tous les gens qui les suivent et qui me le font savoir, ici ou sur les réseaux sociaux. Si d’autres résumés vous intéressent, je recommande le très joli
blog de Dany Stark qui commente les épisodes de façon claire, bien écrite et avec des photos.
Dans tous les cas, voici mon blabla hebdomadaire, juste après la photo de Grumpy-Cat.
L’épisode s’ouvre sur une scène pré-générique. C’est déjà arrivé à trois ou quatre reprises dans la série mais jamais en milieu de saison. Ça se passe à la campagne, on voit des gens construire la structure d’un bâtiment en bois (sans doute un moulin), d’autres qui coupent du bois, des femmes qui épluchent des légumes, bref, une petite communauté paysane comme il doit y en avoir beaucoup à Westeros. La caméra suit un homme de dos qui porte une énorme poutre sur son épaule. Au bout d’un moment, pris d’une douleur à la jambe, il laisse tomber sa charge au sol et son visage nous est révélé. Un visage bien connu, à moitié brûlé, avec une oreille manquante.
Sandor Clegane, dit le Limier.
Nous apprenons que le Limier a été sauvé et soigné par un septon qui passait justement par là. Le Limier semble parfaitement intégré au petit groupe mais ignore pourquoi il a pu survivre. Il s’en ouvre au septon mais ils ne sont pas forcément d’accord. Sandor Clegane pense que la haine (envers son frère, probablement) le fait tenir debout tandis que le religieux parle sans le dire de rédemption. Nous suivons la communauté paysane pendant une partie de l’épisode et decouvrons son mode de vie. A un moment, ils reçoivent la visite de la Fraternité sans bannière qui ne s’attarde pas. Le Limier, qui a déjà eu maille à partir avec eux, les reconnaît et est de toute évidence reconnu. Il retourne couper du bois mais quand il veut retrouver le reste du groupe, il voit que tout le monde a été massacré. Hommes, femmes, enfants, tout le monde est mort et le septon a été pendu à l’édifice en construction. Alors, très mécontent, le Limier prend la hache qui lui servait à couper le bois et il s’en va.
Pendant ce temps-là, dans le Nord, Jon Snow et Sansa cherchent des alliés pour affronter les Bolton. Ils sont accueillis dans l’Île aux Ours par la maîtresse des lieux, une minuscule fillette de dix ans engoncée sous une tonne de fourrures répondant au nom de Lyanna Mormont. Si j’ai bien compris, il s’agit de la cousine de Jorah, le compagnon de route de Daenerys. Du haut de son jeune âge, elle dirige son territoire d’une main de fer, entourée de son mestre et d’un chef militaire. Elle se montre a priori très méfiante parce qu’aucun de ses interlocuteur ne s’appelle Stark : Jon Snow est un bâtard et Sansa a été l’épouse de Tyrion Lannister puis de Ramsay Bolton. Finalement, Davos aura le dernier mot en parlant des Marcheurs Blancs. La petite fille se laisse donc convaincre et met les soldats de l’Île aux Ours à disposition de Jon Snow et de Sansa. Seulement, ils ne sont pas nombreux. Ils rendront également viste à la maison Glover où on refusera de les aider : cette famille avaient fait allégeance à Robb Stark mais, alors qu’ils se faisaient attaquer par les Fer-Nés, le « roi du Nord » n’a pas levé le petit doigt et le chef de clan a la rancune un peu trop tenace pour s’allier à quiconque portant le nom de Stark. Finalement, ils se retrouvent avec trop peu de monde. Ils campent là où, à la saison précédente, l’armée de Stannis Baratheon avait fait une pause (et où la pauvre petite Shôren s’était retrouvée à l’état de cendres) et Sansa, visiblement à reculons, écrit une lettre à un destinataire inconnu.
A Port-Réal, la reine Margeary continue à jouer les femmes pieuses. Elle lit les textes sacrés et ne se déplace pas sans sa septa sinistre. Le Grand-Moineau vient lui rendre visite, discute un peu avec elle et lui reproche de ne plus accomplir son devoir conjugal depuis qu’elle a quitté sa cellule. De toute évidence, Tommen s’en est plaint. La jeune reine répond quelque chose à propos de son absence de libido mais le maître de la foi militante balaie cet argument d’un haussement d’épaule parce que voyez-vous, le désir de la femme n’a aucune importance, seul compte son devoir. Il la félicite toutefois pour sa piété et l’invite à convertir sa Reine aux Épines de grand-mère parce que c’est une grande pécheresse qui doit faire attention à ses fesses. De fait, Margeary obéit et dit à la vieille Olenna de regagner Hautjardin le plus vite possible. L’auguste dame ne s’en laisse pas compter, maudit la religion d’avoir métamorphosé ainsi sa petite-fille mais se tait quand cette dernière lui glisse discrètement dans la main un morceau de papier… représentant la rose des Tyrell. Rassurée sur la fidélité de Margeary, la grand-mère se prépare à quitter Port-Réal. Elle reçoit la visite de Cersei qui lui propose une alliance pour lutter contre la foi militante mais elle n’obtient qu’une fin de non-recevoir. Olenna est même cruelle envers la matriarche Lannister même si ses propos sont assez justes.
A Vivesaigue, les Frey mettent la pression au Silure pour qu’il leur cède à nouveau la forteresse en utilisant Edmure Tully, leur otage. Seulement, ledit Silure s’en bat l’œil. Jaime Lannister arrive à ce moment-là, en compagnie d’un Bronn grognon qui se moque de lui. Jaime fait comprendre aux Frey qu’ils sont des gros nuls, va parler au Silure mais ce dernier refuse de l’écouter. Bref, le siège s’installe et il s’annonce long.
Pour finir, deux passages à Braavos.
Premièrement, on retrouve Theon et Yara Greyjoy. Ils sont dans un tripot plein de prostituées qui ont les seins à l’air. Tandis que Theon, le nez dans sa bière, se recroqueville sur lui-même, Yara assume ses tendances saphiques, bécotant une fille torse-poil assise sur ses genoux. Consternée par l’attitude de son frère, elle chasse un moment sa « compagne » pour lui remonter les bretelles. Elle lui laisse le choix entre le suicide et redevenir tel qu’il était avant pour l’aider. Alors Theon se redresse. Boit sa bière, même si sa sœur l’y force un peu. Et garde le dos droit tandis qu’elle part en compagnie de la prostituée pour s’adonner à des activités qui ne se font pas devant de chastes yeux.
Deuxièmement, on voit Arya se promener en ville, apparemment inconsciente du fait que « Jaqen H’ghar » ait autorisé une blondinette à la tuer. Elle croise des gens dans un autre tripot et les entend discuter des bateaux fer-nés amarrés dans le port. Elle va donc les voir et leur demande de la ramener à Westeros, quitte à leur donner deux bourses pleines de pièces. Alors qu’elle est appuyée contre un mur, contemplant le Titan de Braavos qui se dresse à l’horizon, elle se fait interpeler par une grand-mère… qui se trouve être une blondinette, laquelle lui plante plusieurs coups de couteau dans le ventre. Arya se défend, bascule par-dessus le mur, tombe à l’eau… et s’en sort malgré ses blessures. On la quitte alors qu’elle déambule dans les rues, trempée, le sang dégoulinant de ses plaies, et à travers son regard embué, les passants la regardent avec des yeux de merlan frit.
Cette semaine donc, du bon et du moins bon.
Puisque j’évoquais Arya au paragraphe précédent, sa scène ne tient pas debout. En premier lieu, il est illogique qu’elle se promène ainsi dans Braavos comme si de rien n’était. Elle a renoncé à une mission, récupéré son épée, il est évident qu’elle compte regagner Westeros et de fait, elle doit être consciente qu’on ne la laissera pas facilement aller et venir. Elle fait comme si tout était normal, ne se méfie pas de cette « petite vieille » qui est en fait une petite blonde, bref… elle est totalement inconsciente. De plus, qu’elle arrive à s’en sortir avec de telles blessures - quatre coups de couteau dont au moins un en tournant la lame pour que ça s’enfonce bien - et une chute dans l’eau glacée est presque ridicule. Certains fans ont fait remarquer que les bourses pleines de sous qu’elle propose aux marins pour qu’ils la ramènent chez elle ont pu la sauver si elle les avait cachées sous sa chemise mais le cas échéant, une petite blonde aurait pu sentir sous sa lame les pièces de monnaies. Bref, cette scène est ratée et c’est bien dommage, reste à espérer que les scénaristes sauront rectifier le tir.
Autre passage incohérent, la fin de l’arc du Limier. Tout porte à croire que les cavaliers de la Fraternité sans bannière croisés dans les dernières minutes sont revenus perpétrer le massacre et cette idée manque totalement de logique. Ils indiquent bien qu’ils sont là pour le bien du peuple et, avant de disparaître, ils disent au septon : « protégez-vous, la nuit est sombre et pleine de terreurs ». Le blabla classique puisque la dernière partie de la phrase est, je crois, un mantra des adeptes de R’hllor. La Fraternité étant en partie dirigée par un prêtre rouge nommé Toros de Myr, il n’y a rien de surprenant. Pourquoi, quand on déclare vouloir protéger les gens, faire demi-tour et assassiner une communauté entière d’innocents ? Ça ne dira rien aux non-lecteurs du livre mais là encore, certains fans pensent que Lady Cœur-de-Pierre apparaîtra dans la série. A titre personnel, je ne suis pas convaincue : d’une part, rien n’indique la présence de ce personnage et d’autre part, un tel meurtre de masse n’a rien à voir avec ses motivations. Je ne dirai rien de plus pour ne pas spoiler mais si vous voulez en savoir plus, il y a un article sur le wiki de la Garde de Nuit.
Cela étant, j’ai été très heureuse de revoir le Limier. C’est un personnage très intéressant et que j’aimais beaucoup. Certes, le septon qui passait justement par là fait un peu « TGCM » mais ça fait plaisir de le voir mener une vie simple et atteindre un certain épanouissement. Après le massacre, bien sûr, il reprend du service. Il risque de rechercher ceux qui ont massacré ses hôtes et de leur faire passer le plus mauvais quart d’heure possible. Cela n’explique pourtant pas son rôle dans les intrigues à venir, il est tout seul pour le moment. Que va-t-il faire ? Rejoindre Port-Réal pour affronter son frère, lui aussi revenu d’entre les morts, ce qui donnera le fameux « Clegane-bowl » attendu des fans ? Rejoindra-t-il le Nord pour prêter main forte à Sansa pour qui il a toujours eu un petit faible ? Bref, beaucoup d’ouvertures sont possibles.
J’ai énormément apprécié la petite Lyanna Mormont. Elle ne se laisse rien compter. Les compliments de Sansa, la politesse de Jon Snow ne sont pour elle que du blabla. Seul Davos parvient à la convaincre même s’il n’appartient pas à une grande famille. A mon sens, il y a deux paramètres : en premier lieu, l’ancien sbire de Stannis va à l’essentiel : les querelles de familles ne sont rien à côté de la menace de l’hiver et des Autres. En second lieu, ayant acquis malgré lui une certaine expérience auprès de Shôren Baratheon, il sait parler aux petites filles… et aux petites princesses. Bien sûr, Lyanna demande des justifications à Jon Snow, ex-membre de la garde de nuit, concernant les Marcheur Blancs mais c’est Davos, sans hésiter, qui la fait céder et c’est une superbe conversation.
Sinon, si j’ai appris à beaucoup aimer Cersei dans cette saison - en plus le jeu d’actrice est admirable, tout en finesse et en retenue - Jaime a tendance à m’exaspérer. Il perd des points de charisme à chaque épisode. A la limite, j’ai bien aimé que Bronn lui disent des vacheries et que la réponse du Silure quand il essaie de parlementer avec lui s’assimile à un très gros LOL.
Affaire à suivre pour les prochains épisodes, vu que l’intrigue se traîne un peu et que de plus en plus de choses se mettent en place, ça risque de beaucoup bouger.