- Ninomiya ! Exécute les ordres ! Grogna une voix épaisse.
- Très bien.
- N'oublie pas.. N'oublie jamais qui tu es ! Une coquille vide ! Un corps sans âme ! Siffla l'homme.
- Oui.. Je ne l'oublierai jamais..
Samedi 13 janvier - 1h38
- Kazu ? Kazu ne fait pas ça !
- Désolé Satoshi... Tu.. Tu sais.. Je ne voulais vraiment pas.. Je t'ai-.. je ne peux pas..
- Pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas !!?
- C'est... Son expression était illisible, prise entre deux extrêmes. Il n'allait pas tenir, sa main qui tenait l'arme trembla. Inconsciemment celle-ci changea sa direction pour se diriger vers lui-même.
- Satoshi je-
- Non... Non !! Kazu ! T-tu sais quoi ? Tu es pitoyable.. Vas-y ! Fais-le ! Tu n'es rien.. Je ne t'ai jamais aimé.. Vas au diable ! Cracha le plus âgé.
Le regard du tueur devint plus sombre, un voile de haine mélangé à une immense tristesse obstruaient sa vue, comme insensibilisé, il reprit le contrôle de lui même. Son arme reprit calmement sa direction initiale.
- Sayonara Satoshi... Je t'aimais vraiment.. Tellement.. Mais.. Nos chemins se séparent Souffla t-il froidement, dénotant avec la tristesse que l'on pouvait faiblement percevoir dans sa voix, Il hésita un moment avant de presser la détente.
Un bruit sourd, l'odeur de la poudre, un corps tombant au sol.
Samedi 13 janvier - 1h47
Nino s'approcha du cadavre avec la même douleur dans sa poitrine. La vue de l'homme qu'il aimait le pétrifia. Sur son visage potelé, roulait une larme salée, et, un sourire serein orné ses magnifiques lèvres.
Il s'effondra au sol, ramenant fébrilement le corps de son amant a lui.
- Sa-Satoshi.. Tu.. Tu n'as pas fait ça pour que... Oh non ! S'il te plait ! Qu-qu'est ce que j'ai fait !! Oh non.. AAAAAAHHHHH !!!!!!! Son cri déchira sa gorge, son cœur, son être, tout ! Il avait tout perdu, détruisant de ses propres mains la seule chose qui lui donnait l'impression d'être humain.. Il ne méritait pas d'être protégé. Il ne méritait même pas d'être en vie.
Samedi 13 janvier - 1h50
- Satoshi... Je suis désolé.. Pardonne-moi.. Je t'en prie.. Pardonne-moi..
Son visage déformé par la douleur, avait néanmoins une détermination meurtrière visible dans le reflet de ses yeux.
Il posa délicatement le corps de son amant au sol, pliant religieusement l'un de ses bras sur sa poitrine, et, prit l'autre main dans la sienne, liant ses doigts avec ceux gelés d'Ohno. Il serra sa prise sur sa main, embrassa une dernière fois doucement ses lèvres, ses paupières, ses doigts..
Il souleva son revolver de sa main gauche jusqu'à sa tempe.
Une profonde respiration, un dernier regard sur le corps froid.
- Je t'aime Satoshi..
Un second bruit sourd, cette horrible odeur de poudre, puis, de nouveau la chute d'un corps.