Dec 06, 2007 23:49
Mercredi, jeudi. Danse, chant. Oui, je danse: du Flamenco. Ce soir-la, première vraie défaite lorsque je tentais tant bien que mal d'imiter les pas du professeur. J'en ai même eu les larmes aux yeux. Mais je savais pourquoi je n'y arrivais pas: je n'arrivais pas à coordiner mes mouvements avec ceux des autres. De toute façon, je n'ai ni le temps ni l'argent ni le droit de me laisser aller à un instant de faiblesse. C'était l'instant présent, ce n'était pas le moment. Non, pas encore le moment.
Jeudi (aujourd'hui), chant, donc. Je sentais que la pratique allait mal se passer et j'avais raison. C'était la pré-générale du concert du 14/15 décembre et, premier indice: personne (ou presque) ne faisait attention à moi. J'étais abandonnée à moi-même. Juste avant mon solo, je me dit que forcément, je chanterais mal. Mais non! C'est tout le contraire qui se produisit! je réussis! Un détail me trouble: mon coeur se met a battre en rythme accéléré, comme lors d'une vraie performance en face d'une foule... sans la foule. J'y crois, un peu. Mais la fin me remet les pieds sur terre, dans la dure réalité. Je ne capte pas l'attention du public, aussi minime soit-il. Ce n'est pas assez! On me l'a déjà dit, je sais que j'ai commis la même erreur même si l'on ne me l'as pas répété. À la fin, voici les mots (approximatifs) que dit Nancy, la "chef":
Les gens viennent vous voir, ils ont payé pour voir le show! Ils en ont pour leur argent! Il faut leur en mettre plein la vue! faut qu'ils aient le gout de revenir!
En gros: si tu souris pas, si t'as pas l'air heureuse, personne va t'aimer, tu vas échouer, les gens ne reviendrons pas, ça sera ta faute si l'année prochaine on vend moins de billets. Je sais que ce n'est pas vrai. Mais une part de moi le pense.
Bon, bon, je dramatise, ce n'est pas si terrible. Vous voulez savoir pourquoi j'étais mal dans ma peau? Aujourd'hui, ma meilleure amie m'a dit qu'elle ne viendrait pas me voir au concert. Et j'ai réalisé qu'entre Kamie et Val, je tenais plus à ce que ce soit Val qui me voit chanter sur scène, pas Kamie. Valérie était ma meilleure amie. C'était elle que je voyait tout les jours à l'école, chez elle que j'allait le plus souvent. Et pourtant j'ai été à surprise. Surprise de ressentir de la peine à l'idée qu'elle serait absente ce soir-la. J'avais besoin d'elle! Alors que je m'étais persuadée du contraire. J'avais feint la désinvolture, mais feindre, c'est jouer, c'est faux, c'est mentir.
Heureusement, je n'ai pas tout gardé pour moi et j'ai simplement pris le téléphone, appellé et je lui ai presque dit immédiatement, honnêtement, tout bonnement ce que j'avais sur le coeur. Et ça m'a aidé. Ça lui a fait du bien. Elle a su qu'elle était finalement plus importante pour moi qu'elle se l'étais imaginé.
Si je peux vous donner un conseil: parlez, et tout ira réellement mieux.