Disclaimer : comme d’hab’
Rating: jusqu'à NC-17 donc pas pour les petits n'enfants.
Ceci est la rediffusion devant vos mirettes ébahies d'une histoire écrite à quatre mains par
archea2 et moi-même pour la communauté
sevys_now , que nous vous recommandons très fort.
Pour vous résumer les termes du défi, la partie 1 devait être fluff et conter les efforts d'un quidam, Sirius ici, pour conquérir Severus, c'est le pissenlit qui a commis ce bout-là et la partie 2 devait conter le résultat des dits efforts, que cela se termine par une gamelle ou une victoire, et devait être en NC-17, et c'est archea2 qui s'est dévouée.
Chassons le Severus Snapus directorialis…
Séverus Snape, ancien espion, plus grand Maître des Potions de son époque et Directeur de Poudlard, foudroya du regard un Harry Potter qui faisait de son mieux pour ne pas éclater de rire…
Peine perdue, depuis qu’il était devenu son collègue et passait ses journées à enseigner à de jeunes crétins mono neuronaux à tourner en rond sur des balais comme des oiseaux atteints d’une maladie du cerveau, le jeune homme semblait ne plus le craindre. Bon sang, c’était lui qui signait sa feuille de paye pourtant !
« Je ne vois pas ce qu’il y a d’hilarant dans tout ceci, Professeur Potter !
-Alors c’est bien dommage, Monsieur le Directeur ! » s’esclaffa un Harry aux yeux brillants, plongeant son visage dans l’énorme gerbe de freesias blancs qui ornait le bureau de Severus.
Un autre gloussement dans le coin de la pièce attira l’attention du Directeur. Pansy Potter, qui le remplaçait au poste de Directrice de Serpentard et enseignait les Sortilèges depuis que Flitwick avait pris une retraite bien méritée aux Bahamas, semblait au bord de l’étouffement.
« Reconnaissez à Lord Black un acharnement des plus louables au moins » finit elle par articuler, avec bien du mal.
« C’est pathologique, oui, gronda Severus, dès qu’il repose un pied en Angleterre, je lui dis ma façon de penser.
-Allons, c’est gentil de la part de mon parrain de penser à vous, depuis son séjour tibétain.
- Il m’envoie des fleurs, Potter, ai-je l’air d’une donzelle à séduire ? Ai-je l’air, d’une quelconque façon, intéressé par le cabot crasseux qui vous sert de figure parentale ? Il ferait mieux de renoncer une bonne fois et de tenter plutôt sa chance avec Lupin…
-Serait-ce une pointe de jalousie dans votre voix ? Vous savez bien que Remus et Tonks, c’est du sérieux…Si son état ne l’empêchait pas, c’est elle qui aurait accompagné Remus voir ce vieux lama pour l’aider à domestiquer le loup.
- Quelle idée aussi, d’essayer de porter un gamin d’un lycanthrope…Qu’est-ce qu’on apprend aux Aurors, pour qu’elle n’ait pas su qu’ils sont sujets aux naissances multiples d’homozygotes.
-Allons, ça mettra de l’animation dans nos classes, dans onze ans…
-Sept ! Parkin…Potter, sept Lupin d’un coup. L’école n’y résistera pas.
-Alors vous feriez mieux de profiter de la vie en attendant, conclut la jeune femme, lançant un regard interdit aux moins de dix-huit ans à son époux, Tu viens te coucher, chéri ? »
Tandis que ses deux enseignants lui débarrassaient le plancher, Severus soumit le bouquet à ce qu’il appelait le classement vertical, à savoir la corbeille à papier, et s’absorba, l’esprit fixé sur Black, dans la contemplation du portrait d’Albus, qui ronflait doucement dans son cadre.
Lorsque la paix était enfin venue, Sirius s’était installé béatement dans ce qu’il pensait être sa mission sur terre : faire de l’existence de Severus un enfer.
Pas de la manière dont il le faisait auparavant, non, c’était beaucoup plus insidieux…
Black essayait de le séduire !
Au tout début, Severus ne s’en était pas rendu compte. Le regard bleu gris le suivait à travers la pièce à chaque réception du Ministère, semblait vouloir le transpercer à chaque conseil d’administration de Poudlard où son titre de chef de la famille Black l’incluait d’office, mais il mettait cela sur le compte de leur vieil antagonisme.
Et puis, Black avait cessé de l’insulter.
Il avait soutenu chacune de ses décisions devant le conseil, même celle qui doublait le nombre d’heures de potions en première année.
Il l’avait félicité le jour de la remise de son Ordre de Merlin.
Il avait lui-même trouvé un contre sort au nouveau parchemin enchanté de Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux, qui rendait tous les professeurs complètement chèvres (0) , prouvant une fois de plus que rien ne vaut un braconnier pour faire un excellent garde chasse.
Il avait pris l’habitude de passer lui dire bonjour dans son bureau
Il avait pris l’habitude de lui tenir la porte, de lui avancer sa chaise….Severus avait conseillé à Potter de le faire interner mais le jeune homme avait ri, avant de lui dire ce que son parrain avait exactement en tête. Severus était allé voir Lupin, et lui avait dit de faire interner Black et Potter !
Quelques semaines après, Lupin était tombé gravement malade, un effet secondaire de la lycanthropie, et Sirius l’avait accompagné au Tibet, voir le seul sorcier capable de le sauver.
Et les cadeaux avaient commencé. Semblant avoir enfin percuté que la vie était courte, Sirius avait, à travers deux continents, pris l’habitude d’envoyer tous les matins par coursier spécial Cheminette un cadeau à Severus, parfois simple et accordé à ses goûts, parfois étrange, parfois grandiloquent, toujours imprévisible, parce qu’on parlait de Black…Vu la difficulté à se procurer certains d’entre eux, il avait dû planifier son coup depuis un certain temps, et profiter du fait que Severus ne pouvait pour l’instant pas l’atteindre pour lui dire sa façon de penser pour mettre son plan à exécution.
Une version de la première édition de l’Histoire de Poudlard qui avait rendu Irma folle de jalousie.
Un cognac hors de prix.
Un sous-marin en plastique.
Un abonnement à une publication américaine sur les sortilèges.
Un lourd rideau de brocart.
Une édition du dix-neuvième d’Aristophane, reliée pleine peau.
Trente paires de chaussettes de laine noire. (1)
Une boite des chocolats les plus fins de Honeyducks.
Un billet pour le concert du nouvel an, au Philharmonique de Vienne.
Une photo dédicacée de Nicolas Flamel.
Des sels de bains à la lavande.
Un pot de fluide Ballparck, le plus rare et le plus cher des ingrédients de potions.
Des chemises de cotonnade noire qu’il aurait pu choisir lui-même.
Une lourde montre à gousset, ornée d’un cabochon d’émeraude sur le remontoir.
Une bonbonnière de cristal emplie de berlingots. (2)
Une chose métallique qu’il refilerait sûrement à Arthur Weasley à Noël prochain.
Et ce matin, les fleurs…
Il allait falloir qu’il ait une conversation avec Black (3)
Juste à cet instant, on frappa à la porte, qui s’ouvrit sans attendre sa réponse.
Quand on parlait du chien…
(0)Au sens propre.
(1) Il le prenait pour Albus ou quoi ?
(2)C’était définitif, il le prenait pour Albus !
(3)Y compris sur le fait qu’il le prenait apparemment pour Albus…
i.
Retour de l'expéditeur
- Black, bon dieu ! Tu ne vas pas gratter mon huis en geignant jusqu’à l’an quarante, non ? Entre ou fiche-moi le camp, mais décide-toi, tu crées un courant d’air !
Sirius referma la porte et resta adossé contre le battant de chêne foncé, engoncé jusqu’au cou dans un lourd manteau en poil d’alpaga. Sans doute un souvenir de voyage, comme le teint de cuivre et l’anneau d’or à l’oreille, qui lui donnait l’air d’un pirate égaré dans les hautes terres. Severus toisa son vieil ennemi de pied en cap et nota au passage qu’il avait les mains vides.
Il n’avait jamais remarqué, jusqu’alors, que le soulagement comprimait gravement la cage thoracique en un lieu situé à babord de l’épine dorsale, approximativement entre le poumon et le rein.
- Hum. Tu... tu as fait bon voyage ?
- Tu les as mangés.
- Hein ?
La voix de Black était presque inaudible, mais elle exprimait une émotion qui ne laissait aucune prise au doute et Severus vit avec étonnement sa poitrine se soulever sous l’étoffe d’alpaga. Il fallait croire que le soulagement ne se traduisait pas de la même façon selon les anatomies. Lui-même avait l’impression que ses poumons venaient de signer un contrat de relocation imminente dans sa pomme d’Adam.
- Mes berlingots. Tu les as mangés !
Pas juste du soulagement. De la joie. Black avait des larmes de joie aux yeux parce que ses fichues sucreries n’étaient nulle part en vue. C’était le moment ou jamais de lui faire payer vingt ans d’humiliation à jet continu en lui avouant qu’il s’en était servi pour administrer leur laxatif annuel aux hiboux de l’école.
- ....
- Et mes livres, tu les as lus, mes livres ? Tu les as lus ?
- ....
- Et mes sels de bain, tu les as...
- Oui, Black, j’ai humé tes sels de bain. Et mis tes chaussettes au sale. Et si tu lèves le nez, tu verras que la photo de Nicolas Flamel est punaisée au cadre d’Albus, j’ai toujours soupçonné ces deux vieux renards de se porter une amitié plus que philosophale. Et maintenant que j’ai satisfait à ton interrogatoire, me feras-tu l’honneur de m’expliquer ce que tu fiches ici au lieu de réciter la table de neuf devant un moulin à prières pour que ton meilleur ami ne boulotte pas ses petits à leur naissance ?
Il vit les poings bronzés se refermer sur l’étoffe de laine grise et il crut un instant que Black allait ressortir, et le soulagement écrasa brutalement ses poumons dans le creux de sa gorge. Il toussa, prêt à reprendre l’offensive. Mais Black, comme toujours, l’avait devancé.
- Je suis venu te donner ton dernier cadeau, si tu l’acceptes. Dans le cas contraire, tu n’as qu’un mot à dire et je repasserai cette porte pour la dernière fois.
Les poings restaient crispés et Severus comprit que le sentiment qui habitait Black n’était pas la colère mais l’appréhension.
Toute sa vie, il avait rêvé du moment où il ferait peur à Black, où il verrait les yeux de Black ciller sous une panique qui serait de son fait, et il fixa ces yeux clairs jusqu’à ce que le soulagement fasse danser des points noirs devant ses propres orbites et qu’il entende, de loin, une voix qui était la sienne répondre à la question de Black.
Celui-ci fit un pas en avant et le manteau tomba à terre.
Recouvrant sans crier gare sa vue et son souffle, Severus eut à peine le temps de remarquer le petit ruban rouge noué en rosette qui faisait merveille au cou bronzé de Black.
Et qui constituait le seul ornement de son dix-huitième et dernier présent.
***
Ce fut alors que le soulagement fit ses adieux définitifs aux poumons directoriaux. Ceux-ci se remirent aussitôt à l'ouvrage, envoyant au cerveau de Severus un regain suffisant d’oxygène pour justifier la suite des événements.
Car Severus étendit la main et saisit le bolduc entre le pouce et l’index.
Et Sirius se recula d’un pas, avec pour conséquence fatale la dissolution du noeud de rosette et la chute au sol du ruban rouge.
Dans son cadre, le ronflement d’Albus se fit consciencieusement cadencé.
Severus risqua un pas vers Sirius au moment où celui-ci revenait vers lui, avec pour conséquence qu’un corps bruni frôla l’étoffe noire d’une robe et s’immobilisa.
L’immobilité fut de courte durée, le propriétaire de l’étoffe noire ayant murmuré d’une voix rauque un sortilège qui valut à sa robe un aller simple dans la quatrième dimension.
Le ronflement d’Albus passa en mode diesel.
Il y eut un « Severus ! » étranglé et deux bras vinrent remplacer le ruban rouge au cou nu de Black, dont les mains se posèrent dans le dos pâle, laissant derrière elles un sillon de chaleur des épaules à la naissance des cuisses, retraçant celle-ci du bout des doigts avant de s’enhardir à effleurer l’autre sillon, vertical, d’un index attentif.
Severus gémit dans la bouche de Sirius.
Le moment où ce dernier le courba au-dessus du bureau directorial, embrassant sa gorge à pleine bouche sans cesser de pétrir ses fesses fut aussi le moment où la corbeille roula à terre, répandant une gerbe de freesias blancs (Donne-moi ton amour). Leur libération marqua un net retournement dans la gestion directoriale des dix-sept cadeaux antérieurs, tous stockés dans les tiroirs du bureau en question.
Lorsque Severus passa lentement un chocolat fin de chez Honeydukes autour de son téton gauche, dessinant une cible d’un nouveau genre, les lèvres de Sirius s’arrondirent sur un « oh » inaudible avant de se refermer sur la cible.
Lorsqu’une coulée de cognac hors de prix vint laquer leurs sexes nus, tous deux crièrent, et de manière autrement plus audible, jusqu’à ce que Severus pose un genou à terre et mette fin à la brûlure avec sa langue.
Et lorsqu'il fourra dans la main de Sirius un petit pot de fluide et que ce dernier s’exclama « Mais c’est du Ballpark ! », le Maître de Potions se contenta de hausser les épaules et de se retourner de lui-même contre le bureau, laissant entendre à son ex-ennemi que si son objection était sans fondement, ce n’était pas le cas de leur anatomie commune.
La montre à gousset marquait minuit lorsqu’ils se laissèrent glisser au sol, repus et légèrement abasourdis. Sirius ramassa le ruban rouge et le noua à leurs poignets respectifs pour renouveler symboliquement l’échange des sangs qui scellait chaque nouvelle alliance dans la maison Black, et Severus, étonné de ne pas se sentir plus soulagé que ça, le laissa faire sans sourciller.
***
- Albus, vous pouvez rouvrir les yeux, nous sommes vêtus.
- Chuut... il dort peut-être pour de bon...
- C’est cela, oui. Il est le seul à ne pas avoir déserté son cadre, même Flamel a dû demander l’asile diplomatique à Genève.
- Lui qui voulait que « deux d’entre nous apprennent à se connaître tels qu'ils sont », il doit être bien content à l'heure qu'il est.
- Je doute qu’il ait eu la connotation... biblique en tête à l’époque. En tout cas, c’est la dernière fois que nous baptisons ce bureau en sa présence, Black.
- Sirius.
- Black.
- Sirius. Et nous rebaptiserons ce bureau dès que tu auras trouvé un titre adéquat au compagnon à deux pieds du directeur.
- Bl... hein ?
- Tu m’as très bien entendu. Et pour t’encourager, je vais t’expliquer par le menu comment nous procéderons. Une fois seuls, la cérémonie achevée, je m’agenouillerai de nouveau devant toi et, avec les dents, je...
- Sirius, mon petit. J’ai dûment fermé mes yeux et mes oreilles, je suis ravi que vous ayez enterré la hache de guerre au seul endroit où elle avait sa place, j’applaudis vos résolutions d’avenir, mais de grâce... faites-moi cadeau des détails!
FIN
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