Snack pour Arcadiane : Prisonniers

Mar 22, 2009 05:20

 Titre : Prisonniers
Prompt : Fleur de pêcher : je suis votre prisonnier
Disclaimer : Sont pas à moi, roh... Heureusement d'ailleurs
Rating : un p'tit PG

Note : J'en suis pas très contente, de ce texte... Je crois même que j'en écrirai un autre à un moment donné. Mais je le poste malgré tout, sinon, je vais m'arracher les cheveux à essayer de le transformer. Il vaut mieux que je parte sur carrément autre chose pour le prochain. En tout cas, joyeux zanniversaire !



Je te sortirai de là...

Cette phrase était devenue la litanie obsessionnelle du nouveau professeur de potions de Poudlard, mangemort fraîchement repenti, lorsqu’il se laissait aller à la solitude dans ce recoin discret du parc, contre la façade ouest de l’édifice. Sous ce pêcher qui lui rappelait douloureusement qu’il n’avait pas fini de payer ses mauvais choix.

Tout avait commencé sous ce même arbre, quelques années plus tôt, ou tout s’y était terminé, selon le point de vue. Quand Severus y avait rejoint Sirius, il l’avait trouvé plongé dans la contemplation des branches qui se déployaient au-dessus d’eux. Qu’un pêcher ait trouvé le moyen de croître sous un climat britannique pour le moins caractériel était certes singulier. Mais ce n’était quand même pas dans les habitudes du maraudeur de s’abîmer dans l’étude des bizarreries végétales de Poudlard.

- Euh... Sirius ? Suis-je sous l’emprise des vapeurs de ma dernière potion expérimentale ou est-ce que tu es réellement en train de réfléchir ?

Le susnommé lui adressa un sourire débordant de tendresse, assorti d’un énigmatique regard songeur qui, décidément, ne lui ressemblait pas.

- C’est... cette fleur... C’est toi, cette fleur.

On a clairement un problème, songea Severus, ce type est définitivement cinglé.

- Tu as bien conscience que je ne suis pas exactement orné de pétales et d’étamines_ rose bonbon, de surcroît_, n’est-ce pas ?

- J’suis amoureux, Sev.

D’une voix la plus neutre possible, mais blanche d’avoir ravalé ses sarcasmes, Severus rétorqua :

- Ca n’explique pas tes divagations à l’endroit de ce végétal.

- Au début, c’était pour jouer, continua Sirius sur sa lancée. On était attirés l’un par l’autre, on avait bu, on s’est réveillés nus derrière ce buisson. Et on a recommencé, parce que t’es un sacré bon coup, et sans me vanter je pense pouvoir affirmer que moi aussi. Jusque là tout va bien. Mais c’est comme cette fleur, insista-t-il sans prêter la moindre attention au sourcil en lévitation qui lui faisait face, elle est attirante, et avec ce rose nunuche elle a l’air inoffensive, elle est juste... rigolote. Ca, c’est ce qu’on pense avant d’avoir vu ses tentacules. Cesse ce rictus, non, c’est pas un jeu de mots grivois. Ce que je veux dire c’est que, ces tentacules, une à une elles s’enroulent autour de nous, nous lient, nous attachent... Et on se retrouve piégé sans s’en être rendu compte.

Severus se renfrogna : Se pourrait-il qu’il se doute de quelque chose ? Pourquoi il me dit ça, maintenant ? Merlin... il sait ?

- D’abord, j’ai commencé à ne plus pouvoir me passer de ta peau, reprit Sirius, imperturbable, je sentais ton odeur d’herbes fraîches partout. Ce n’était plus du sexe que je voulais, mais toi, seulement toi. J’ai même découvert qu’on avait des points communs et que tu avais de l’humour ! Si je m’attendais à ça !

- Je pourrais presque trouver ça vexant, tu sais ?, s’amusa un Severus malgré tout tendu.

- Attends, j’ai pas fini. Ensuite il y a eu Remus qui a deviné et James qui a remarqué que j’avais changé. James ! Il paraît que j’étais devenu distant avec eux. Enfin, moi j’ai compris quand je me suis engueulé avec Pron... James parce qu’il voulait monter un nouveau mauvais coup contre toi. J’ai pris ta défense contre mon meilleur ami, Sev ! Alors, maintenant, je pense à après Poudlard... parce que je voudrais... Enfin... Est-ce qu’on pourra être encore ensemble dans tout ce bordel ?

- La question est : est-ce qu’on le voudra vraiment, Sirius ?

La phrase était tombé comme un couperet, comme s’il avait brusquement pris conscience de ce qu’il refusait de voir jusqu’alors : l’heure des choix était venue. Le Serpentard finit par baisser les yeux, étrangement incapable de soutenir le regard enflammé de son futur ex-amant, qui s’agrippait maintenant désespérément à ses épaules, et qui rompit le silence avec ce qu’il pouvait d’humour. Mais ça sonnait faux.

- J’y crois pas ! On lui fait la plus poignante déclaration qu’il ait jamais entendue, et monsieur Severus Snape reste de marbre ! Nan mais c’est tout ce que tu trouves à dire ?

Severus blêmit. Je dois le libérer de cette histoire. Je ne peux pas lui faire courir un tel risque. Ni à moi-même d’ailleurs. De toute façon, il finira bien par savoir...

Finalement, il se recomposa un visage froid et planta un regard implacable dans les yeux gris. Ses traits étaient tellement maîtrisés, retenus, que le mouvement de ses lèvres était presque imperceptible. Pas la sentence irrévocable qui en sortit.

- Tu t’es fais prisonnier tout seul, Black. Je ne me souviens pas avoir laissé entendre que cette relation absurde allait s’éterniser.

- Tu... quoi ? Je... Pourquoi tu es odieux tout à coup, Severus ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Tu... tu me caches quoi au juste ?

- Tu le sauras bien assez tôt. Tu crois tout connaître de moi ? Je je ne veux pas être un danger pour toi, ne rends pas les choses plus difficiles, bon sang ! Tu te trompes. Il vaut mieux que nous cessions tout contact de quelque nature que ce soit.

A peine avait-il entrevu les joues empourprées et les yeux fous que le coup était parti, brisant net l’arcade sourcilière.

- Tu...

Sentant les larmes lui monter aux yeux, le Gryffondor n’acheva pas sa phrase et tourna brusquement les talons.

Bien. Je suppose que ça me donne une raison parfaitement légitime d’être effondré par terre, tenta d’ironiser Severus.

Depuis, tout s’était enchaîné comme dans un mauvais rêve : il avait finalement donné sa réponse à Lucius Malefoy, lequel l’avait conduit quelques jours plus tard auprès de celui qui se faisait appeler Lord Voldemort. Tout dans cet homme exsudait le charisme, l’intelligence aiguë et le pouvoir. Severus était fasciné. Ce fut sans questions et sans états d’âme qu’il commit le meurtre qui lui valut la récompense suprême de recevoir, gravée dans sa chair, la marque des ténèbres. Aveuglé par l’ivresse d’un pouvoir qu’il croyait voir s’ouvrir à lui, il ne remarquait même pas le plaisir que prenait le Seigneur des Ténèbres à jouer des tatouages de ses Mangemorts pour n’importe quel prétexte. Il reçut une première onde de doutes quand Regulus fut torturé jusqu’à la mort pour être revenu sur son choix. Pourtant, la question de son propre libre-arbitre ne lui apparut encore que sous une épaisse nappe de brouillard.

Un jour, enfin, le réveil advint, brutal. Strident aussi. Peut-être parce qu’il s’exprima par la voix de Bellatrix Lestrange :

- C’est officiel, mon cher cousin Sirius va moisir à Azkaban pour le restant de ses misérables jours ! s’écria-t-elle triomphalement en brandissant la Gazette du Sorcier sous les yeux de ses collègues encagoulés, avant de partir dans un éclat de rire dément.

Severus sentit ses membres se dérober, son visage se décomposer, mais il tint bon. Il se contenta d’observer la scène qui s’ensuivit, avec la distance sarcastique qui lui avait fait défaut pendant tout ce temps.
Ce soir-là, Albus Dumbledore fut soulagé, quoique pas réellement surpris, quand un hibou noir vint toquer à la fenêtre de son bureau..

-snack accompli-, époque: 1977-1981, cadre: poudlard, [fanfiction], format: oneshot, rating: pg, époque: 1970-1977, longueur: 500-1 500 mots, genre: humour, genre: angst, relation: romance

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