Quelle école de magie pour l'Afrique ? (2)

Mar 05, 2016 10:47

suite de l'article précédent

[II Uagadou mais pas comme ça]II Uagadou mais pas comme ça
1 Une école « millénaire »
Rowling nous présente donc, dans ce contexte, une seule école en Afrique qui a « résisté au passage du temps » et a une réputation millénaire. Soit.
Je viens de présenter rapidement l’histoire du continent, vous savez donc très bien qu’il est habité depuis plusieurs millénaires. C’est même le berceau de l’humanité. En faire également le berceau de la magie est donc une option séduisante, que je ne reproche pas à Rowling - bien au contraire.
Ceci étant dit, si on reste dans cette idée, « au moins mille ans », au regard de l’histoire du continent… Ca fait pas énorme. Si elle voulait signifier l’ancienneté des pratiques, elle aurait pu créer une école égyptienne survivante. Mais bon.
Si l’école a plus de mille ans, elle a été créée à une époque où l’influence européenne est minime voire inexistante dans l’Afrique subsaharienne. Or, on l’a dit, à l’époque, on était dans une caste et dans un métier par filiation, on apprenait son métier de son père. Pour la sorcellerie, ça tombe sous le sens, la magie étant héréditaire dans la majorité des cas : un sorcier pouvait donc enseigner à son fils sorcier. Quelle vie, quelles options pour les filles sorcières ou pour les sorciers naissants dans d’autres familles, ce serait probablement à réfléchir, mais ce n’est pas le sujet.
Donc, dans ce contexte de transmission du savoir essentiellement par l’oral et l’apprentissage, comment une école est-elle née ?
Je ne dis pas que c’est impossible. L’influence des arabes fait que la notion d’école était peut-être connue dans certaines régions du continent, par les élites. On peut imaginer un sorcier de cour, d’une caste dominante, décider de créer une école. Peut-être parce qu’il n’a pas d’enfants, peut-être parce qu’il y a des problèmes de magie non contrôlée, qu’importe. Il décide donc de créer son école.
Je l’ai dit, les relations entre ethnies, la transmission des savoirs est codifiée. Cette école, créée il y a plus de mille ans, ne peut pas avoir été ouverte à tous les petits sorciers du continent. Ce sorcier de cour qui l’a créée ne l’a nécessairement ouverte qu’aux enfants de son ethnie, éventuellement de quelques ethnies sœurs. Même en imaginant qu’il ne l’ait pas créée tout seul (avec un quorum comme les Fondateurs), il est difficile d’imaginer que l’école ait ouvert ses portes et mélangé les esclaves et les maîtres, les éleveurs et les planteurs, les artisans et les griots.
Donc l’école est millénaire, mais destinée à un public relativement réduit.
Il faut ensuite qu’elle passe les siècles, qu’elle survive aux effondrements d’empires, à la traite des esclaves, à la colonisation et à la libération.
Donc, il faut que l’école soit cachée. Je reviendrai là-dessus dans la troisième partie, mais je ne suis pas sûre que la cacher aux yeux des moldus ait eu la priorité, pour une école comme celle que je viens de décrire. La cacher aux autres peuples, aux envahisseurs, me semble la décision la plus logique. Et dans ce cas, il y a de très nombreuses options, du désert à la forêt équatoriale, en passant également par les quelques montagnes qu’il y a en effet sur le continent africain. Cela dit, pourquoi les Montagnes de la Lune spécifiquement, je ne sais pas. C’est envisageable si l’école d’origine était relativement proche (Ethiopie ? Kenya ? Somalie ? Soudan ?), moins si c’est une école créée en Afrique de l’Ouest.
Alors oui, je sais, la magie permet des déplacements sur des distances qui sont inimaginables pour des moldus avant l’avènement de la technologie. Mais enfin il ne s’agit pas seulement de déplacer des gens, et je ne les vois pas transplanter l’école sur des milliers de kilomètres.
En bref, si l’école est millénaire, je ne l’imagine pas du tout être « panafricaine ». Si elle a pu effectivement refuser de se dire ougandaise, je pense qu’elle aurait gardé l’attache ethnique (école bantoue, école tutsi) plutôt que d’adopter l’africanisme. Quant au choix de l’Ouganda, il me semble… bizarre, pour le moins.

2 Une école panafricaine
Avant d’attaquer cette partie, je tiens à préciser que le terme « panafricain » est utilisé dans l’article du WP et non dans la présentation de Uagadou par Pottermore, qui se contente de dire que « l’école accueille des enfants sorciers de toute l’Afrique ». Je vais donc traiter ces deux sujets de manière complémentaire.
Mais avant ça, un mot sur le panafricanisme. C’est un mouvement qui promeut la solidarité et l’unité des Africains où qu’ils soient dans le monde. Historiquement, les premiers penseurs du panafricanisme sont des afro-Américains et des Haïtiens de la deuxième moitié du XIX° siècle, qui écrivent d’abord en réaction au racisme scientifique et aux débuts de la ségrégation, à une époque de colonisation massive de l’Afrique et de fin de l’esclavage. Les premiers « congrès panafricains » rassemblent surtout des noirs des Caraïbes et d’Amérique. Peu à peu, le centre de gravité se déplace, et le panafricanisme devient un véritable moteur des mouvements de décolonisation de l’Afrique après la seconde guerre mondiale.
Nkrumah, futur président du Ghana, est à l’époque un des principaux leaders du mouvement panafricain. Dans les années 50, le panafricanisme se politise, se rapproche du communisme et des bases populaires. La vague de décolonisation et les choix des différents pays vont amener à la création de l’OUA (l’Organisation de l’Unité Africaine), encore active aujourd’hui. Cependant, cela va aussi faire changer les choses, certains pays prenant la voie du non-alignement tandis que d’autres font le choix d’un bloc ou de l’autre. Le panafricanisme, en tant que principe, reste important, mais quitte pour ainsi dire la sphère politique, pour rester un mouvement d’unité et de solidarité au niveau scientifique et culturel. (3)
Il est donc à fait possible, à la lueur de cet historique, qu’un sorcier africain (ou plusieurs), issu de l’élite africaine et rattaché à ce mouvement général, ait souhaité créer une école de magie pour revendiquer son héritage et l’histoire de l’Afrique, son approche de la magie et l’enseigner aux générations futures. Mais cette école ne peut pas avoir 1000 ans. Au mieux, l’école a une centaine d’années (et elle est alors probablement située au Libéria ou en Ethiopie). Plus probablement, elle a entre 70 et 50 ans.

Mon autre problème pour une école « qui rassemble des petits sorciers de toute l’Afrique », c’est la langue d’enseignement. Rien n’indique, dans l’œuvre de Rowling, qu’il existe un sortilège ou une potion de traduction (sinon, pourquoi les élèves de Beauxbâtons et Durmstrang parleraient-ils avec un aussi fort accent dans HP4 ?) Donc, en quelle langue les professeurs font-ils leurs cours ?
Surtout, rappelons-nous qu’il s’agit ici d’une école de magie pour les adolescents, à l’instar de Poudlard. Des enfants qui ont donc entre 11 et 18 ans, à peu près. Même si la majorité d’entre eux parlent déjà plusieurs langues, rien ne dit qu’ils sont capables de suivre des cours dans autant de langues différentes.
Alors, dans la majorité des pays africains, il y a plusieurs langues nationales. L’une d’entre elles, très souvent, est la langue de l’ancienne puissance colonisatrice (généralement le français ou l’anglais, donc, mais aussi le portugais). C’est la langue dans laquelle sont rédigés la majorité sinon tous les documents officiels, souvent celui des journaux… et de l’enseignement supérieur. Il est donc parfaitement envisageable que l’une de ces langues ait été choisie pour l’enseignement à Uagadou.
Mais laquelle ? Admettons que c’est l’anglais, si l’école est située en Ouganda. Les petits Sénégalais, Marocains ou Maliens de 11 ans parlent peut-être le français, plus ou moins bien en fonction de leur classe sociale et de leur fréquentation de l’école, mais il est plus qu’improbable qu’ils parlent également l’anglais - en tout cas assez bien pour suivre des cours dans cette langue.
Donc voilà. Sans doute mon plus gros problème avec la présentation de Uagadou, même en changeant « africaine » par « ougandaise ». « Toute l’Afrique » et « toute l’Afrique anglophone », ça reste deux choses différentes, madame Rowling.
Et on va me répondre qu’il peut y avoir deux cours, un en français et un en anglais. Certes. Avec des cours de langue pour apprendre l’autre. Ca existe en vrai, même si c’est dans l’enseignement supérieur plutôt qu’en collège/lycée. Je ne dis pas que c’est absolument impossible de faire une école panafricaine, je dis juste qu’il y a des questions logistiques qui auraient peut-être méritées d’être adressées - et qu’il est pour ainsi dire impossible qu’une telle école ait plus de mille ans.

3 les Montagnes de la Lune, en Ouganda
On arrive au dernier point, qui est, je l’avoue, celui qui me laisse le plus perplexe. Les Montagnes de la Lune, qui abritent Uagadou, sont en Ouganda. Pourquoi ? D’où sort ce choix ?
La première explication que je vois, c’est la sonorité. Uagadou, Ouganda, ça sonne pareil, après tout pourquoi pas. J’espère que ce n’est pas la véritable explication.

Ensuite, parlons géographie. Il y a effectivement des montagnes en Ouganda, le pays étant à une hauteur moyenne de 1100m au-dessus du niveau de la mer. Situé au bout de la Vallée du Nil, à l’entrée de la Vallée du Rift, le pays est cependant plutôt connu pour ses lacs : il est après tout au cœur de ce qu’on appelle « la région des grands lacs ». Cacher une école de magie dans les montagnes n’est pas absurde, mais choisir l’Ouganda spécifiquement n’est pas plus logique que choisir le Kenya ou la Tanzanie, qui sont voisins, avec un certain nombre de caractéristiques similaires, et qui de fait ont des montagnes plus hautes et plus inaccessibles que l’Ouganda. Le pays n’a pas d’accès à la mer, contrairement aux deux autres cités, ce qui a peut-être représenté une protection supplémentaire ? Mais alors le Rwanda aurait marché aussi, puisque c’est le « pays aux mille collines ».
Enfin, historiquement, la région de l’Ouganda est probablement, avec le reste de la vallée du Rift, l’un des plus vieux sites de peuplement humain. L’histoire des différents peuples qui se sont succédés, affrontés et mélangés dans la région est mal connue, mais plusieurs royaumes ont une existence avérée au cours des derniers siècles, notamment aux XIV° et XV° siècles. Les premiers commerçants arabes seraient arrivées au début du XIX° siècle, suivis par les Européens et la domination britannique jusqu’à l’indépendance en 1962. De nombreuses ethnies composent le pays, qui est cependant divisé entre les peuples dits « nilotiques », qui sont descendus du Nil au cours des siècles et vivent plutôt dans l’est et le nord du pays, et les peuples bantous, venus de la forêt équatoriale. La période qui a suivi la colonisation les a vus s’affronter pour le pouvoir, avant qu’Imin Dada fasse un coup d’état militaire et impose sa loi pendant presque 10 ans. Depuis, le pays connait des hauts et des bas, au niveau politique comme au niveau économique. (4)
Donc voilà. En bref, l’option Ouganda ne présente pas pour moi un intérêt significatif par rapport aux pays voisins, que ce soit au niveau géographique, historique, politique ou économique. J’avoue être sans doute un peu biaisée sur cette question, j’ai vécu au Kenya et énormément aimé ce pays, alors que rien ne m’attache à l’Ouganda.
En fait, si l’école a été créée en Ouganda et dans les Montagnes de la Lune, ok. Mais je ne vois pas pourquoi, comme c’est suggéré dans l’article, elle aurait été créée ailleurs et déplacée ensuite là. Si elle a été déplacée, je ne vois pas pourquoi ni comment le choix a pu se porter sur l’Ouganda. Surtout si le changement d’adresse est récent.


[III Pistes pour écrire une école de magie en Afrique]III Pistes pour écrire une école de magie en Afrique
Comme je reste une auteure de fanfics, à la suite de ces différents articles que j’ai pu lire, j’ai beaucoup réfléchi à la question. J’aimerais beaucoup écrire une histoire qui se déroule dans une école de magie en Afrique, mais je n’ai pas le début d’une idée d’intrigue, et pas forcément le temps d’écrire ou de faire des recherches (la preuve, les Chroniques attendent depuis des mois). Cependant, je pense que je peux vous proposer mes réflexions, à chacun ensuite de se faire son headcanon. Promettez-moi juste une chose : si vous écrivez une école de magie en Afrique, prévenez-moi !
Mais avant d’écrire l’école, ses cours et son fonctionnement, il y a un certain nombre de choses qu’il faut définir au niveau du monde.

1 La magie, c’est quoi, exactement ?
Je vous rassure, je ne cherche pas à vous entraîner sur un débat comme celui que j’ai pu avoir avec des copains sur la magie est-elle une onde ou une particule… Il s’agit ici plutôt de la pratique de la magie, des sortilèges en tant que tels. Je pourrais formuler ça ainsi : est-ce que c’est une langue ou des mathématiques ?
Je m’explique. Si la magie est comme les mathématiques, alors finalement, elle a un langage propre. Qu’on soit Français ou Japonais, une addition est une addition et donne toujours le même résultat. Auquel cas, si la magie fonctionne pareil, qu’importe la langue dans laquelle un sort est prononcée, ce qui compte, c’est… quoi, au fait ? L’intention ? Ca expliquerait, au passage, la magie informulée qu’on retrouve dans HP, la magie spontanée des enfants sorciers. La baguette devient alors un simple agent de focalisation et de transmission.
Si la magie est une langue, alors tout compte, la prononciation et le mouvement de baguette. Ce que semble indiquer Hermione qui corrige Ron sur Wingardium Leviosa, et le fait que la magie des gobelins est différente de celles des sorciers, selon toutes les apparences. Et dans ce cas, il est possible de « traduire » les sorts, mais la traduction ne sera jamais exactement pareille à l’originale, et chaque magie, comme chaque langue, sera unique. Deux personnes ne font alors pas exactement la même magie. Il est possible d’apprendre une autre magie, de grandir dans plusieurs magies, et celle dans laquelle on a étudié marque la façon de penser et d’agir et de voir le monde.
Notez bien que ces deux options me vont. Les deux sont envisageables, possibles dans le monde de Rowling tel qu’il est dépeint dans les romans, et les deux offrent un éventail quasi infini de possibilités et de réflexions sur les différentes magies.
Je pense cependant qu’il est important de bien définir ceci avant de commencer à écrire. Dans un cas, la « magie africaine » peut alors être la même que la « magie occidentale », mais avec d’autres noms pour les sorts, et peut-être une importance plus grande accordée à certains aspects (la transfiguration, par exemple, s’il faut en croire pottermore) et à certaines techniques (pas de baguette). Dans l’autre cas, chaque ethnie, ou en tout cas chaque groupe ethnologique, a probablement des sorts et des techniques bien spécifiques, qui peuvent être assez compliqués à apprendre pour d’autres.

2 Le rapport sorciers/moldus et sorciers/sorciers
Alors, je l’ai dit, l’histoire est l’une de mes marottes… Mais c’est pas pour ça que c’est pas important, comme on dit.
Dans les romans de Rowling, le lien entre sorciers et moldus est établi depuis longtemps, et historiquement logique avec le monde réel. Les chasses aux sorcières, la loi du secret… Et même la présence de sorciers et nécromanciens aux cours de certains rois européens à la Renaissance ne change pas trop ça : ce pouvaient être des charlatans. Quoi qu’il en soit, tout ça est loin dans le passé pour Harry, et l’Angleterre moderne ne croit plus du tout à la sorcellerie. Quant à la rencontre avec d’autres sorciers d’autres peuples, elles ont pu se faire dans le cadre des échanges commerciaux ou des guerres en Europe, mais toujours plus ou moins sur un principe d’égalité.
Or la situation est bien différente en Afrique. Le vaudou, les marabouts, l’animisme, sont encore très vivaces au moins dans certaines régions du continent. Quel lien les sorciers africains, les « vrais », ceux de Rowling, ont-ils avec la population ? Quels liens ont-ils avec les élites intellectuelles, celles qui ont été formées en occident et ne croient pas, plus (quoique) à la magie ? Quels liens ont-ils avec le pouvoir, les pouvoirs, les peuples ? Quels liens avaient-ils avec ces dirigeants à la décolonisation ? Après tout, ce ne sont pas forcément les plus brillants, les plus éduqués ou les moins superstitieux qui ont été portés au pouvoir...
Et enfin…  quel rôle ont joué les sorciers occidentaux lors de la colonisation ?
L’Angleterre sorcière de Rowling ressemble beaucoup à l’époque victorienne, que ce soit au niveau technologique comme idéologique. Les sorciers font preuve d’un racisme notoire à l’égard des autres espèces magiques, mais aussi envers les moldus - et entre eux. Ce racisme ne semble pas, dans les romans, s’intéresser à la couleur de peau, mais il me semble difficile de croire pour autant que les sorciers anglais ou français qui sont partis explorer l’Afrique ont rencontrés les sorciers d’Afrique comme des frères. On l’a dit, Rowling l’a souligné sur Pottermore, ils utilisent peu ou pas la baguette, ont des pratiques et des habitudes différentes. Il semble donc probable que les sorciers occidentaux, comme leurs contemporains moldus, se pensaient supérieurs à tous points de vue.
Alors ? Est-ce que, à l’image des écoles des pères blancs, ils ont mis en place des écoles de magie « occidentales », quitte à enlever les enfants sorciers à leur famille ? Est-ce qu’ils se sont secrètement associés aux moldus pour discréditer la magie, afin de protéger la loi du secret ? Combien de temps leur a-t-il fallu pour accueillir des sorciers africains dans leurs confédérations ? Lesquels ont-ils acceptés, reconnus ? Ont-ils obligé les sorciers africains à constituer des ministères de la magie dans chaque pays, sur le modèle occidental, comme les moldus ont calqué leurs administrations sur celles de leurs anciennes colonies ? Et si oui, ce fonctionnement est-il efficace…

3 Quel modèle d’école ?
Je l’ai dit dans la partie précédente, l’âge, la localisation et le panafricanisme de Uagadou telle qu’elle nous est présentée me pose problème. Néanmoins, je pense qu’il y a plusieurs options d’écoles de magie possibles en Afrique.
On peut d’abord imaginer une école moderne, assez récente, qui a pu s’inspirer des écoles de magie occidentales - quitte à ce que, comme je le disais dans le paragraphe sur le panafricanisme, cette école revendique son héritage millénaire et la magie africaine. On peut alors imaginer des professeurs de nombreuses régions du continent, avec leurs spécialités, leur magie, leur culture. Je pense qu’une telle école pourrait avoir un grand rayonnement régional, mais doit être rattachée soit à la culture anglaise (Afrique de l’Est et Australe, enseignement en anglais) soit à la culture française (Afrique de l’Ouest et du Centre, enseignement en français). Faire une école véritablement panafricaine, qui accueillerait effectivement des enfants de partout, me semble un cauchemar logistique, et plus plausible pour une université que pour une école. Cela dit, avec beaucoup d’ambition et d’organisation, c’est sans doute possible…
L’autre option, c’est une école qui ne se veut pas universelle - ou panafricaine. On peut imaginer une école dogon, ou une école haoussa, une école swahili, etc. A rattacher dans ce cas à une tradition ancestrale, l’école peut être très vieille - mais elle ne va accueillir que des enfants issus de cette ethnie, de ce groupement. A vrai dire, j’aime assez l’idée d’une école égyptienne, qui date des pharaons, très cachée et très secrète, installée loin en remontant le Nil…
On peut aussi envisager des écoles nationales, plus récentes, avec un enseignement dans la langue officielle, mais il y a alors de fortes chances qu’elles dépendent davantage du gouvernement - et, pourquoi pas, des intérêts des sorciers de la puissance colonisatrice, qui ont pu mettre en place ce genre d’école. On pourrait être là dans le cas d’une de ces écoles « mineures » mentionnées par Rowling, et ça pose plein de questions intéressantes : les petits sorciers expatriés, ou les petits sorciers descendants des colons, est-ce qu’ils vont là, ou bien sont-ils envoyés étudier en occident, à Beaubâtons ou Poudlard ?


Ouverture/Conclusion
La carte nous annonce 11 écoles, on a la localisation de 7 d’entre elles. Il en reste donc 4 à placer. L’Afrique, on le sait, ne devrait pas en récupérer une deuxième, puisque Uagadou est « la seule qui ait une réputation internationale ». J’imagine, au vu de la carte actuelle, que l’Océanie devrait récupérer une école… J’espère que la péninsule arabique en aura également une. A voir si l’Extrême-Orient a droit à une ou deux (Chine + Asie du Sud-Est ?). Mais j’ai hâte de voir ça.
Je comprends le choix de 2 des 4 écoles présentées en plus des 3 européennes déjà connu : celle du Brésil est mentionnée dans les romans (le fameux correspondant de Bill Weasley), celle des Etats-Unis sera dans Animaux Fantastiques. Pourquoi le Japon et l’Afrique, en revanche, mystère. Peut-être histoire d’équilibrer les continents. Peut-être parce qu’il y a beaucoup de fans d’HP au Japon. Peut-être histoire de ne pas oublier l’Afrique (comme cela arrive si souvent). Pourquoi 4, et pas les 8 autres d’un coup, je ne sais pas. Quoi qu’il arrive, ça aurait peut-être (sans doute ?) mérité davantage de préparation, de recherche et de réflexion.

Remerciements
Merci à Tallia d’avoir non seulement attiré mon attention là-dessus mais de m’avoir demandé mon avis. J’adore le donner mais je n’ose pas toujours, et si j’avais lu l’article comme ça, je n’aurais peut-être rien fait de plus que de râler dans mon coin.
Merci à Océ pour la relecture et l’aide pour structurer mon mail de façon à en faire quelque chose d’ordonné - j’espère.

[Sources / Pour en savoir plus]Sources / Pour en savoir plus
Tous les liens liés à Pottermore et à l'article du Washington Post sont cliquables. Par ailleurs, j'ai quand même vérifié mes informations sur l'Afrique avant de les écrire, donc je vous propose quelques liens wikipedia.
(1) Pour ceux que l'Ethiopie fait rêver, je vous conseille l'Abyssin, de Jean-Christophe Rufin, roman historique qui raconte l'histoire de Jean-Baptiste Poncet, apothicaire sous Louis XIV, érudit et aventurier, qui est envoyé en ambassade en Abyssinie pour soigner le Négus (empereur d'Éthiopie). Et pour ceux qui veulent juste un aperçu, il y a toujours wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thiopie
(2) Pour approfondir sur la langue swahilie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kiswahili
(3) Pour plus de détails sur le panafricanisme : https://fr.wikipedia.org/wiki/Panafricanisme
(4) Et enfin, tout savoir sur l'Ouganda : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ouganda

tallia, fics, afrique, écriture

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