Aujourd'hui, je vous raconte le voyage le plus "loin" que j'ai fait... A défaut du plus enrichissant/déroutant/long.
Au Kenya, où j'ai habité pendant 4 ans avec mes parents, on a rencontré pas mal de monde. La communauté française était plutôt réduite, et on n'est pas sectaires, alors le cercle amical s'est vite étendu. Entre autres, belle rencontre avec la famille C, lui, S, Colombien, travaillant pour le HCR (le Haut Commissariat aux Réfugiés, qui dépend de l'ONU), sa femme, M, Vénézuélienne. Je m'entendais bien avec eux et avec leurs enfants, un peu plus jeune que moi, et j'ai été invitée à passer une partie de l'été chez eux. En Colombie.
Bien sûr, haro de tout le monde sur mes parents "elle a 16 ans et vous la laissez aller toute seule en COLOMBIE ????" !!! Ben oui. :p
Me voilà donc partie avec mon passeport, un peu d'argent, pas de téléphone portable et encore moins d'ordinateur (c'était en 2004... Ca va, hein, ça me rajeunit pas !!!), sans compter mon espagnol médiocre... pour une douzaine d'heures de vol, deux escales (Londres et Miami), direction Medellin, au coeur de la forêt amazonienne (ou presque) et des cartels de drogue...
Partie à 7h de Lyon, je suis arrivée vers minuit, heure locale... Soit près de 24h après, et en ayant très peu dormi. Bien crevée, donc. L'ambiance est tout de suite un peu étrange, je sors dans les couloirs où son placardés des visages de mecs recherchés, FARC ou trafiquants de drogue, je ne sais pas toujours... Je récupère ma valise dans un aéroport glauque, presque plongé dans le noir, sans avoir rien compris à ce que m'a dit le flic... Autant dire que je retrouve M avec un gros soupir de soulagement. Tout va mieux, je suis arrivée !
J'y étais pour trois semaines. Je prenais des cours d'espagnol le matin, et l'aprèm' était composé de différentes visites et activités avec M et ses enfants.
Ce qui m'a marqué, d'abord... C'est un certain sentiment, sinon d'insécurité, du moins de méfiance assez généralisé. Je ne sortais bien évidemment pas seule dans la rue, mais quoi qu'il arrive, M m'avait recommandé de ne pas parler trop fort en français - et de ne pas trop montrer mes yeux bleus de Française. La ville est un curieux mélange d'influences européennes, nord-américaines et africaines, assez "classique" parait-il en Amérique Latine.
La famille de S adore les chevaux, ils en ont à eux. J'ai donc découvert les petits chevaux très caractéristiques de cette région du monde, et la"trotcha", sorte de trot très agréable, un peu semblable à l'amble, je crois. Je leur ai fait une certaine impression en leur montrant que oui, je savais monter. ^^ Et en balade sur les hauteurs de la ville (Medellin est enfoncée dans une vallée au coeur des montagnes, dans un écrin de verdure absolument fabuleux), je suis passée devant de superbesmaisons contrastant avec les immeubles du centre-ville. Ma remarque en ce sens s'est attiré un joyeux "Oh, mais c'est normal. Ces maisons, c'est tout à des mafiosi. Ce sont les seuls qui peuvent se permettre de montrer le moindre signe extérieur de richesse, les autres se font enlever, sinon".
Ok... Ca, c'est fait... Et effectivement, la famille de S est plutôt riche... Mais le cache soigneusement. Faut pas prendre de risque inutile.
Bref, une ambiance assez particulière, révélatrice du climat de ce pays dont l'histoire, même actuelle, est plus que mouvementée. Mais aussi une énergie assez considérable, une gentillesse incroyable des gens... Et une expérience super. J'espère pouvoir retourner en Amérique Latine un jour...
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le FOC a une conversation sur les voyages... Si ça vous intéresse...)