Jan 24, 2009 00:06
Cette petite ferme perdue au fin fond de la campagne
Les cages à lapins et le potager derrière la maison
Les matinées passées à équeuter les haricots verts ou écosser les petits pois
Le poulailler et le ramassage des œufs frais
Les dîners en famille autour de la grande table
La soupe avec les lettres de l’alphabet rajoutées dedans pour nous la faire manger
Les étés passés là-bas avec la famille réunie
Les feuilles de salade données en secret aux lapins à toute heure de la journée
Les parties de 1 2 3 soleil entre cousins
Les cages aux lapins transformées en réserve d’escargots pour les sauver de la canicule et de la sécheresse avec une cousine
Le petit tipi construit avec trois branches et un bout de tissu pour ma poupée barbie Cindy
Les parties de pétanque
Le sapin énorme rempli d’araignées et le pigeon qui a finit par y faire son nid
L’escalier métallique menant au grenier dont on avait défense de grimper
Le chauffe-eau qu’il fallait allumer avant de prendre sa douche
Les araignées qui avaient élues domicile à chaque coin de plafond
La banquette dont les ressorts vous perçaient le dos
L’étang/base de loisir où l’on allait nager et où j’ai développé ma phobie des guêpes, abeilles et compagnie
Les pommiers, poiriers et autres arbres fruitiers…
Les vieux vélos quelques fois utilisés pour aller chercher du pain
La lutte pour obtenir un brin de réseau pour les téléphones portables
Le plant de persil dont nous devions nous tenir éloignés et l’image de mon frère, haut comme trois pommes, pissant dessus juste avant le départ pour se venger
Sa gentillesse,
Son sourire,
Sa personnalité toujours enjouée, toujours heureuse, toujours optimiste, toujours curieuse,
Son amour qu’elle a offert à ceux qu’elle considérait comme ses enfants et à la famille qu’ils ont fondée par la suite,
Sa passion pour le chant qu’elle a gardé jusqu’à la fin,
Ses coups de téléphone quand le temps se faisait long et qu’elle était à court de bonbons ou de parfums,
Sa générosité,
Les cadeaux qu’on lui offrait qu’elle montrait avec fierté,
Les bonbons et parfums qu’elle partageait avec ses « filles » (les employées de la maison de retraite),
Ses retrouvailles avec un homme qu’elle avait aimé avant d’épouser son mari et le couple d’amoureux qu’ils ont brièvement formé à 90 ans,
Son visage paisible quand ils ont refermé le cercueil.
Madeleine G. s’est éteinte le mardi 20 janvier 2009 à l’âge de 94 ans. Elle a été mis en terre aujourd’hui, le 23 janvier 2009, dans le village où elle a vécu toute sa vie et au côté de son mari.
Sa mort sonne la fin d’une époque. Elle nous laisse avec des souvenirs plein la tête et je ne peux qu’être fière d’avoir été l’arrière petite fille d’une telle femme.
Qu’elle repose en paix.
La vie continue…
hommage