Titre : 52 semaines avant le début
Chapitre : 7/52
Auteur :
camille_mikoRating : G
Disclaimer : Hormis l'histoire, patamoi.
Fandom : Harry Potter
Pairing : Harry/Draco un jour
Résumé : Une mystérieuse lettre vient rompre le quotidien de Harry. Quelqu’un a décidé de le courtiser.
Bêta : Azh.
AO3 //
FF.net //
La semaine s’était étrangement étendue. Depuis le début des lettres mystères, c’était une première. Habituellement, l’excitation de l’attente faisait courir la semaine et son travail ne lui laissait pas le moindre répit. Pourtant cette semaine rien ne s’était passé comme cela aurait dû se passer.
Au bureau des Aurors, cela avait été le calme plat. Harry était même à jour dans ses rapports et il avait commencé à faire son tri de printemps entre les affaires bouclées qui devaient descendre aux archives et celles toujours en cours qui devaient rester sur son bureau.
D’un autre côté, il avait profité de toute la semaine du cadeau de son anonyme. Il soupçonnait que ce soit cela qui le rende un peu plus patient -même si ce n’était pas si probant-, mais il n’en mettrait pas pour autant sa main à couper. Il fallait être honnête. La possibilité qu’il avait aujourd’hui de lui répondre rendait le temps moins long à attendre.
Il hésitait encore sur la manière d’appeler son admirateur. Il avait bien compris que le nom qu’il choisirait serait important. Il aurait pu le pousser à avouer ou lancer un sort pour suivre la chouette. Néanmoins, cela serait la meilleure manière de ne plus jamais entendre parler de lui.
Et Harry avait très envie de continuer à entendre parler de lui. C’était peut-être un peu égoïste de sa part, mais cela lui donnait envie de… En fait, c’était certainement trop tôt pour le dire, mais il y avait un quelque chose dans ses lettres qui le séduisait.
Il semblait attentif et agréable. Il avait l’air un peu vieux jeu dans sa manière de le courtiser, mais ça lui plaisait. Il n’était pas certain de ce qu’il pourrait faire si c’était le cas pour tout. Enfin, pour l’instant, il n’était pas sûr qu’il puisse se faire une idée claire, car lui-même semblait un peu ampoulé dans ses réponses.
Quoi qu’il en était, il fut surprit de ne rien trouver dans son courrier le Samedi matin. Ses enfants étaient là et James et Albus étaient en train de se disputer. Alors, il n’avait pas exactement la tête à cela. Il voulait impérativement éviter toute bagarre. C’était arrivé par le passé et il n’y avait eu absolument aucun vainqueur.
Il savait bien que son aîné narguait son cadet et que ce dernier avait un peu du mal avec le concept de patience ou le fait d’ignorer ces provocations. Il allait sur ses huit ans et ce n’était pas aussi simple que cela. Il espérait pourtant que cela s’améliore avec le temps, car sinon, ses années à Poudlard allaient être très longues pour Ginny et lui.
Ce ne fut qu’à 16h qu’il s’inquiéta réellement. Avait-il fait un faux pas ? Il ne lui semblait pas, malgré tout, il n’était pas dans la tête de son mystérieux admirateur. Etait-ce l’idée des questions qui lui posait problème ? Il espérait que non, car il avait réellement envi d’en savoir plus sur lui.
Laissant cela de côté, il commença à préparer les sacs de ses enfants. Même si lui et son ex-femme avaient tous les deux de quoi occuper et habiller leurs enfants, certaines choses allaient d’une maison à l’autre. Il y avait par exemple les doudous, les livres du moment et surtout les devoirs de l’école. A l’origine, ils pensaient les mettre à l’école moldue, mais ils avaient du mal à cacher leur magie instinctive et très rapidement, Molly s’était proposée pour leur faire l’école chez elle. Depuis, ils jonglaient entre les leçons de leur grand-mère et ceux d’une ancienne institutrice cracmole.
Ils avaient classe avec leurs cousins et c’était des plus folklorique, mais Harry était plus que ravi de ne pas avoir à gérer quoi que ce soit dans cette histoire. Néanmoins, il fallait pour autant trimballer le reste des affaires, ce qui n’était pas une mince affaire avec ses trois enfants.
Ce fut une fois arrivé dans la chambre de Lily qu’il comprit sa grave erreur. Sa fille s’était levée avant lui et elle était arrivée à un âge où elle pouvait parfaitement se lever pour prendre un verre d’eau ou dessiner sur le canapé sans une surveillance particulière.
Elle allait sur ses cinq ans et il n’avait pas été étonné de la trouver déjà debout le matin même en arrivant au rez-de-chaussée de sa maison. Il aurait par contre dû s’inquiéter de la non-apparition de sa lettre hebdomadaire. Car il aurait pu attendre longtemps. L’enveloppe était posée au milieu des jouets de sa petite dernière.
Après plusieurs très longues minutes d’échange avec celle-ci, il était indéniable qu’elle ne comprenait pas le concept de la vie privée et qu’elle semblait partir du principe que tout ce qui lui plaisait était à elle. Heureusement, son admirateur secret avait visiblement posé un sort sur son courrier empêchant qu’il soit ouvert par un autre que lui. Ceci était une excellente initiative.
Après avoir rendu ses enfants à leur mère et avoir savouré le bonheur d’une maison calme, il s’installa sur le canapé pour parcourir la lettre qui l’attendait.
« Harry,
Votre rose m’a beaucoup plu et elle m’a touché. Elle est sur mon bureau personnel depuis que vous me l’avez envoyée. Mes secrétaires se demandent qui me l’a offerte, mais ils ne semblent pas décidés à me poser la question. Pour l’instant, je fais durer le suspense. Et ce n’est pas uniquement par cruauté envers eux. Je vous avouerai que je ne sais pas encore exactement quelle réponse je pourrais leur donner sans mentir.
Enfin, d’ici à ce qu’ils me parlent de cela, je crois que j’ai encore un peu de temps.
Vous devez savoir que ce n’est pas parce que je vous courtise comme un gentleman que je désire rester chaste avec vous, si vous êtes d’accord le jour où je me présenterai à vous. Alors, ne vous étonnez pas trop que je finisse par vous parler en français, le jour où nous rencontrerons, si cela vous fait tant d’effet !
Je répondrai avec plaisir à toutes vos questions. Quant à mon sport préféré, c’est moi aussi le Quidditch. Mes parents étaient tous deux sorciers et je l’ai connu cela dès l’enfance. J’ai appris très tôt à jouer et voler reste l’un de mes plaisirs d’adulte. Il est difficile de concilier ma vie professionnelle et le plaisir des parties entre amis au fil de la semaine, mais j’essaye de monter sur un balai plusieurs fois par mois.
Cela fait le bonheur de plusieurs de mes amis jeunes parents -ou futurs parents, certains n’ont aucuns scrupules à m’extorquer la promesse des années avant la naissance de leurs enfants- qui trouvent que je fais un excellent professeur pour leur progéniture. Je ne suis pas certain qu’ils s’y retrouvent, car j’ai tendance à être strict, mais il faut reconnaître qu’aucun d’entre eux n’a -encore- eu à finir à Sainte Mangouste. Je suppose que cela compense.
Quant aux lettres et leur parfum… Non, ce n’est pas volontaire. Je m’en sers comme friction sur les jambes et les bras en fin de journée. Et comme c’est généralement la dernière chose que je fasse avant de vous écrire, je suppose que l’odeur doit imprégner le papier. Est-ce que cela vous dérange ?
J’ignorais, par contre, que Ronald Weasley utilisait la même. C’est… Surprenant. Je ne pensais pas que nous ayons un point commun. Néanmoins, je suppose que c’était à attendre. Cette eau de Cologne est assez connue dans le monde sorcier et cela n’a au final rien d’étonnant que l’un de vos proches l’utilise lui aussi.
Je suppose que le présent que je vous offre aujourd’hui nécessite quelques explications. C’est une plume qui -j’espère- pourra vous aider à rédiger vos rapports d’Auror. Si vous pensez à un souvenir, elle rédigera l’ensemble des détails d’une manière factuelle. Elle peut même transcrire des détails que vous n’avez pas conscience de connaître. J’espère que cela saura vous plaire.
Bien à vous,
Votre admirateur. »
Harry avait hâte de tester cette plume. C’était un cadeau plus que surprenant. Néanmoins… Il avait une fête à finir d’organiser ! En effet, c’était l’anniversaire de Teddy et il avait promis à sa grand-mère d’héberger la fête chez lui. Alors, il lui restait du ménage à faire !
***
Teddy semblait ravi de son anniversaire. Il était heureux que son filleul profite de ce jour-là. Il savait que ses parents lui manquaient, alors que ce soit lui ou Andromeda, ils essayaient tous les deux de lui apporter le maximum. Même s’ils ne les remplaçaient pas.
Il avait élevé le gamin avec Andromeda et celui-ci avait donc une quantité d’oncles et de tantes de cœur, qui représentait largement toute la fine équipe des Gryffindors de Poudlard.
- Hé, mon pote, l’interpella Dean, tu l’as trouvé où ce tableau ?
Harry jeta un coup d’œil vers la toile que son ami lui indiquait.
- On me l’a offert. J’étais sûr qu’il te plairait. Je ne sais rien sur le peintre, mais je suis en train d’extorquer la promesse qu’on me le présente.
Le jeune homme hocha la tête.
- C’est qui qui te l’a offert ? Parce qu’il est drôlement chouette et qu’il ne doit pas être donné, remarqua le brun.
- C’est compliqué, commença Harry, avant de continuer. Je n’en ai pas encore parlé à ‘Mione et Ron, mais… Il se pourrait que quelqu’un me courtise depuis quelques semaines. Tu gardes cela pour toi, pour le moment ?
Dean hocha la tête, un sourire aux lèvres.
***
Draco n’avait pas prévu de recevoir quelqu’un ce soir, sachant que normalement, il devrait avoir la réponse de Harry. Jusqu’à présent, il les avait toujours reçues le mardi. Alors, il avait eu une moue très claire quand son elfe de maison lui avait annoncé en même temps l’arrivée de son courrier et un invité.
Faisant signe de le laisser entrer, il commença à fouiller dans la pile d’enveloppes et de journaux qui venait d’apparaître.
- Draco, je pense que ce que tu cherches est en bas. Je reconnais son écriture catastrophique, l’interpella son invité.
Sursautant, le blond foudroya du regard Dean Thomas qui se tenait face à lui.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit-il avant de récupérer la dudite lettre.
- C’est dommage, ça. Parce qu’il m’est arrivé un truc dingue ce week-end à l’anniversaire de Teddy, continua-t-il en s’installant sur le fauteuil devant lui sans plus attendre. Harry avait le tableau que j’ai peint pour toi ! Tu sais, celui qui devait aller dans ta chambre… Et le pire, c’est qu’il m’a avoué que c’était quelqu’un qui le draguait qui le lui avait offert !
Le jeune homme poussa un grognement très clair sur le fond de sa pensée, avant de daigner répondre au petit-ami de sa meilleure amie.
- Je… Débuta-t-il.
- Tu vois pas de quoi je parle, j’ai bien compris, Draco, l’interrompit Dean.
- Je ne le drague pas, reprit-il avec un air encore plus renfrogné. Mais il se pourrait que je le courtise.
- Qu’est-ce que vous êtes niais, chez les Slytherins, des fois… Tu le dragues, quoi.
Le peintre était absolument hilare. Il commençait à connaître Draco. Il était une sorte de frère pour Pansy et de fait, il devait bien plus le fréquenter que ce qu’il avait envisagé à Poudlard. Il était devenu supportable avec le temps, mais il restait profondément vieux-jeu.
- Bon, tu as prévu quoi ? Réellement aller jusqu’au bout de ta drague ?
- Pourquoi est-ce que j’aurais entamé de le courtiser sinon ?
- Parce que des fois, tu t’ennuies, Malfoy et que tu as besoin d’être occupé.
Le blond le foudroya du regard. Il passait trop de temps avec Pansy si elle déteignait sur lui à ce point.
- Bon, je vais te laisser lire ton courrier, mais sois sage. J’ai pas envie de vous récupérer tous les deux en miettes, ajouta-t-il en ébouriffant un peu les cheveux de son ami.
Son air de chaton pas satisfait était un véritable plaisir à voir, alors qu’il sortait de la pièce. Draco Malfoy n’était pas aussi mature ou sérieux, que ce qu’il s’obstinait à faire croire au reste du monde.
« William,
J’ai décidé de vous appeler, ainsi, en hommage à William Turner. C’est un peintre que j’aime beaucoup et dont les peintures de mer déchaînée me touchent profondément. Il y a quelque chose de terriblement animal dans ce qu’il fait. J’ai l’impression que ses peintures me parlent.
Enfin, trêves de bavardage sur ce choix. S’il ne vous convient pas, sachez qu’il vous faudra vous en prendre uniquement à vous-même et me proposer un autre nom plus… Pertinent à votre goût.
Vous avez plusieurs secrétaires ? Dites-moi que vous n’êtes pas Kingsley. Parce qu’il est la seule personne que je connaisse qui ait plusieurs secrétaires et… J’avoue que j’ai du mal à l’imaginer faisant m’écrivant. Et King est marié, en plus d’être l’actuel Premier Ministre. Et amoureux de sa femme, je crois.
Par contre, je prends bonne note que vous semblez aimer jouer avec eux. Parlez-moi d’eux. Je suis convaincu qu’ils ont une histoire passionnante. Je dois vous avouer que j’adorerais alimenter la rumeur avec vous.
Quant à la réponse que vous devriez leur donner… La personne que vous séduisez et qui… Apprécie de l’être ?
Pour votre attitude… Je ne suis pas réellement triste ou choqué que vous n’agissiez pas toujours comme un gentleman. J’ai bien compris que vous cherchiez à me séduire dans l’optique d’une relation et je n’imagine pas vivre dans une relation où nous serions que chaste.
Je sais que certains sont heureux ainsi, mais ce n’est pas mon cas. Je ne veux pas que l’union intellectuelle. Je sais que cela pourrait choquer bien des gens qui m’imaginent encore enfant, chaste et pur, mais il m’a fallu m’exercer pour avoir mes trois enfants. Et je ne veux certainement pas perdre tout le bénéfice de cet entraînement.
Passons à la deuxième question. Un peu plus personnelle que la dernière fois. Quelle est votre couleur préférée ?
J’aime beaucoup le vert pour ma part. Je sais que beaucoup de personnes associe cette couleur aux Slytherins, mais j’ai tendance à y voir l’espoir et surtout la couleur du printemps. C’est certainement naïf, mais c’est ainsi que je le vois. Il me semble que certaines personnes oublient cela. Il y a quelque chose de poétique à cette couleur.
Je vais vous avouer un secret intime. Ma chambre est vert d’eau. Je trouve cette couleur très reposante et parfaite pour cette pièce qui n’appartient qu’à moi. Les autres sont colonisées par mes enfants et mes amis, mais elle, elle n’est qu’à moi. Elle n’a pas besoin d’être à l’épreuve de mes minis monstres. C’est là où la majorité de vos cadeaux sont. A l’abri d’eux.
Cela fait un peu… vieux jeu d’utiliser l’eau de Cologne comme friction. Ron s’en sert uniquement comme parfum. Néanmoins… Je dois reconnaître que le fait que vous ne fassiez rien comme les autres donne une saveur particulière à tout cela.
Cela prend un goût bien plus délicat et romantique. Cela me fait me sentir désirer pour moi-même et non pour mon nom ou ma célébrité. Cela n’a pas toujours été le cas. J’ai l’impression de revenir à mes vingt ans, avec vous. A une période d’insouciance, qui commence à être lointaine. J’aime beaucoup cette sensation, vous savez.
Alors, non. Cela ne me dérange pas du tout que vos lettres soient comme… parfumées. Je les range dans un coffret dans ma chambre et quand je l’ouvre, c’est un peu vous que je sens.
Je n’ai pas encore eu la possibilité de tester votre cadeau. Samedi soir, je recevais pour l’anniversaire de mon filleul et j’ai été appelé sur une affaire le lendemain. J’ai à peine eu le temps de m’isoler pour écrire cette lettre. Et j’admettrai que je me fais violence pour ne pas m’endormir sur le bureau.
Je n’écris déjà pas très bien en temps normal, mais j’ai peur que cette fois-ci la fatigue ne me rende presque illisible. Sachez que je vous plains par avance de devoir me déchiffrer.
Surtout que votre présent de cette semaine a failli ne jamais être reçu. Ma fille a trouvé la couleur de votre enveloppe merveilleuse, alors elle se l’était appropriée. Heureusement, elle ne l’a pas ouverte.
Cependant, je me demande si votre plume pourrait me permettre d’avoir une meilleure vision de souvenirs anciens. J’ai… Aussi bizarre que cela puisse paraître possible, je n’ai que quelques souvenirs de ma première année. Toutefois, ils sont épars et fuguasses. J’espérais que peut-être votre plume me permettrait d’en savoir plus. Qu’en pensez-vous ?
Je ne sais pas que pourrait être votre souhait, si on vous donnait la possibilité d’en réaliser un de votre choix. Néanmoins, permettez-moi de vous aider à réussir à le faire. On dit que si vous en faites mille, votre souhait sera réalisé.
Permettez-moi de vous offrir le premier.
A bientôt,
Harry. »
Draco pâlit en découvrant le présent à l’intérieur de l’enveloppe. C’était une grue en papier. Exactement les mêmes que celles qu’il avait tant et tant eu l’habitude de faire lorsqu’il était adolescent, à Poudlard.
Il se souvenait encore de la fois où il avait envoyé un de ses exemplaires à Harry. Et là, aujourd’hui, sans qu’il n’en sache rien, ce dernier lui renvoyait cette faveur. Une seconde, il se demanda si Dean n’avait pas tout avoué à son ami ou si celui-ci n’avait pas compris à sa réaction ce qu’il en était réellement. Pourtant… Pourtant, il en doutait, car ce ne serait pas ainsi que le brun agirait. Il serait venu le voir en personne pour le confronter.
Il ne connaissait pas les faux-semblants et cette coïncidence n’était que cela, au final. Une simple et étrange coïncidence…
A suivre…
N'hésitez pas à reviewer, cela fait toujours plaisir !
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