Auteur :
camille_mikoBase : Originale
Titre : Red Spy Queen - Le Commencement
Chapitre : 15/18
Disclaimer : Tout est à moi,
Rating : NC-17
Résumé : C'est l'histoire de deux femmes et d'un homme. Au début, ils n'avaient aucune importance. À la fin, ils ont sauvé le monde et le monde n'en sait rien. Sauf vous. Vous, vous savez tout.
Bêta :
tidooo, Laurent
AO3 //
FF.net //
Roxane était rentrée tôt pour une fois. Elle avait commandé chez le traiteur un bon repas. Maintenant, ils se trouvaient tous les deux dans leur lit, Rox dans ses bras. La somnolence commençait à la reprendre. Le médecin lui avait expliqué que c'était normal, que le corps avait besoin de se mettre au diapason de ce nouvel équilibre, que cela pouvait prendre quelque temps, mais que la somnolence irait mieux bientôt. Avec un peu d'énergie, cela serait parfait à son goût ! Elle essayait de se garder éveillée, car elle voulait parler de cet enfant dès maintenant à Hadrien.
- Had'… Enfin… Tu as dû voir que j’étais pas été au top ces derniers temps.
- Tu es malade ? La coupa immédiatement son mari.
Roxane leva les yeux au ciel. A croire que c'était la première chose à laquelle tout le monde pensait pour une femme de moins de trente ans. Elle allait finir par trouver cela vexant…
- Non, mais c'est à croire que c'est un gimmick que vous avez tous. Isa m'a fait le même coup. Ca sonne au mieux comme une insulte, je trouve. Je ne suis pas systématiquement malade ou blessée, hein… Grogna-t-elle.
Hadrien s'esclaffa en l'entendant. Le nombre de ses bleus ne parlait pas en sa faveur sur ce point.
- Disons… Recommença-t-elle, hésitante. Il se pourrait que je doive lâcher le boulot pour quelques semaines, quelques mois au pire.
- Il y a quelque chose qui ne va pas sur la base que tu envisages d'arrêter ? Ou est-ce que c'est autre chose ?
- Non, sourit Roxane. Non, c'est autre chose. Je ne l'avais pas prévu, mais des contraintes extérieures font que… Il serait mieux de ne plus être en service actif pendant un temps. En fait, je crois que c'est conseillé.
Ils n'en avaient jamais réellement parlé. C'était bien sûr un projet d'avoir des enfants, mais ils n'avaient pas prévu que ce soit si tôt. Bon, elle avait arrêté la pilule, parce que voilà… Ils étaient mariés, la pilule était surtout une plaie à ce moment-ci. A la base, elle ne la prenait que pour avoir un cycle un peu plus régulier. Sa gynécologue lui avait suggéré il y avait quelques mois d'arrêter pendant un temps, histoire de savoir si son cycle était devenu plus régulier depuis son adolescence. Après presque quatre mois d’arrêt, il se trouvait qu'elle avait un cycle régulier. Enfin, jusqu'à ce cycle-ci, mais elle avait mit cela sur le fait qu'au final, elle n'était pas si bien réglée que cela. Sauf que non…
- Je suis enceinte, souffla-t-elle finalement, avant de lever les yeux vers son époux.
Elle ne s'attendait peut-être pas à cela, mais pourtant, Hadrien eut le sourire le plus heureux du monde à cet instant, du moins elle en était convaincue.
- C'est fantastique ! Je suis tellement content ! Tu le sais depuis longtemps ?
Elle éclata de rire, avant de secouer la tête.
- Non… Je l'ai appris aujourd'hui, même. Ma combinaison pour l'entraînement me démange depuis quelques jours. Je ne me sentais pas bien, comme si j'avais gonflé. Puis… Bon, c'était loin d'être top. Je n’étais réellement pas bonne ces derniers temps. Isa en a eu marre et elle m'a expédiée à l'infirmerie de la base, avec Jok' pour s'assurer que j'y aille réellement. Le médecin de la base m'a auscultée et quand je lui ai dit que mes seins étaient plus sensibles depuis quelques temps, il m'a demandé si j'avais eu mes règles. Je lui ai expliqué qu'elles étaient irrégulières. Il a insisté pour que je fasse un test. Il était positif. Ils m'ont fait une prise de sang et j'ai eu le droit d'attendre gentiment le résultat. Je suis enceinte d'un peu plus d'un mois.
- Donc, il nous reste un peu moins de huit mois pour tout préparer. Donc… Une chambre d'enfants. Des prénoms. A ton avis ? Garçon ou fille ?
Roxane eut un petit rire.
- Peu m'importe. Tant que c'est notre enfant ! Tu as une préférence, toi ? Demanda-t-elle.
- Mmm… J'aimerais bien une fille. Ca serait pas mal, si j'avais deux femmes à choyer, je trouve.
- Macho, lui répondit Roxane en lui donnant un léger coup de poing dans l'épaule.
Pendant un moment, ils furent silencieux tous les deux, avant que Roxane ne reprenne plus doucement et bien moins moqueuse.
- Tu ne penses pas que cela tombe à un mauvais moment ? On en avait pas réellement parlé et… Je t'avouerais que je ne pensais pas que ça arriverait comme ça. Pourtant, Dieu sait que je sais comment ça marche pour faire des bébés. Après tout, c'est moi qui ai briefé Ophélie, quand elle a été assez grande pour s'intéresser aux garçons, …
- … et lui expliquer qu'elle ne devait surtout pas s'approcher d'eux, car elle était bien trop jeune, ajouta incidemment Hadrien.
- … et m'être assurée qu'elle ne ferait pas de bêtises qui remettraient en cause son futur brillant de traductrice de génie. Pourtant, ben voilà. Je me suis mariée. Je suis heureuse. On pense à envisager d'avoir un enfant. Ma gynéco me dit d'arrêter un moment pour voir ce qu'il en est et… Ouais, en fait, c'est confortable de ne pas avoir à s'inquiéter des préservatifs.
Hadrien eut un rire.
- Oui, cela je m'en souviens. Sérieusement, on a agi comme de jeunes mariés certains jours, même après que tu ais arrêté ta pilule, lui fit-il. Ce n’est pas si étonnant que tu sois enceinte, si on réfléchit.
- En fait, j'ai rempli des dossiers aujourd'hui pour l'infirmerie et lu des consignes, donc j'ai eu le temps de cogiter. Tu te souviens quand on est allé voir ta sœur le mois dernier et qu'on s'est "éclipsé" pour aller chercher du vin chez le caviste du village pour Noël ?
Hadrien éclata franchement de rire, cette fois-ci. Oh, ça il s'en souvenait.
- Je ne suis pas prêt de l'oublier, tu sais.
En effet, ils s'étaient retrouvés à se sauter dessus dans la voiture, au retour. Cela avait été aussi soudain que délicieux. Roxane avait eu la bonne idée de porter une jupe un peu large et des bas plutôt que des collants. Ils n'avaient eu qu'à ôter sa culotte, ouvrir et baisser son pantalon à lui. Rox n'avait remarqué qu'après qu’ils aient fini de faire l’amour, qu'elle avait appuyé sa main sur la vitre embuée. Sur le moment, elle avait bien autre chose en tête, mais après… Elle avait ri. Ils auraient voulu reproduire la scène entre Jack et Rose dans Titanic qu'ils n'y seraient pas arrivés. Ils étaient rapidement repassés à l'avant et étaient sortis du chemin dans les bois où ils s'étaient arrêtés. C'était le seul intérêt qu'Hadrien avait trouvé au fait que sa sœur vive à la campagne. La tranquillité. Surtout à Noël.
Par contre, il avait amené la voiture au lavage, le lendemain. C'était quand même la voiture de sa sœur, celle qu'elle utilisait pour emmener ses enfants, donc… Enfin, voilà. Cela n'avait rien de particulièrement glamour de laisser des sécrétions vaginales et du sperme sur la banquette arrière.
- Je ne sais pas si tu te souviens, mais je n’ai pas beaucoup été là à cette période. J'ai enchaîné les missions, à croire que les cinglés aiment Noël, et on n'a pas réellement eu le temps de se voir. J'avais gueulé par rapport à Noël et c'est comme ça que j'avais eu l'assurance que sauf déclenchement imminent de la troisième guerre mondiale, l'équipe aurait la paix. Enfin, tu vois, comme je te l'ai dit, j'ai eu le temps de réfléchir et de calculer un peu. Je crois que c'est chez ta sœur que je suis tombée enceinte et comme on l'a pas fait ailleurs que dans la voiture…
Hadrien ouvrit la bouche avant de la refermer.
- Oh. Oh… Je nous imagine bien plaider auprès de notre enfant de ne pas faire ce genre de folies, alors qu'on l'a conçu dans un moment d'emportement des sens, sur la banquette arrière d'une voiture. J'attends réellement de voir, tu sais.
Je crois qu'on va avoir des années d'adolescence passionnantes. Pas toi ?
Ce fut au tour de Roxane d'exploser de rire.
- Tu ne voudrais pas attendre que j'aie accouché, avant de déjà lui prévoir une adolescence à problème et des centaines de cheveux blancs pour nous. Mon Dieu, est-ce que cela voudrait dire que dans treize ans, je vais devoir faire comme ma mère et passer mon temps à me teindre les cheveux, parce que je n'accepterais pas l'âge que j'ai réellement ? Ca serait tragique, je trouve. Pas toi ?
- J'ai envie de faire des projets pour notre enfant. Une belle maison. Un chien ou un chat. Une super école. Un collège brillant. Un lycée exceptionnel. Une université fulgurante. Un emploi fantastique. Une compagne merveilleuse. Plein d'enfants.
- Stop. Stooop ! Il n'est pas encore né et rien ne dit que ce sera un garçon. Tu n'as pas dit que tu voulais d'une fille, si tu avais eu le choix ? lui demanda, morte de rire, Roxane.
- Et alors ? Elle pourrait être lesbienne. Certes, ça sous-entendrait qu'elle aurait besoin d'un donneur mâle pour nos petits enfants, mais cela se fait déjà. Alors dans vingt-cinq ans, je suis certain que ce sera une norme universelle ou presque. Pas toi ?
- Tu… Tu es terrible, Chéri. Moi, je voudrais juste que ma grossesse se passe bien, sans aucun souci que ce soit pour ma santé, celle du bébé ou au boulot. Après, le bébé grandira bien, pas trop vite, car je veux profiter de lui. Par la suite… Il fera bien ce qu'il veut tant qu'il sera heureux. Il fera peut-être des erreurs, mais on sera là. Papa et Maman seront là, souffla-t-elle tout doucement.
Hadrien serra un peu plus sa femme pendant un moment, avant de caresser son ventre à travers l'immense tee-shirt qu'elle lui avait piqué.
- Tu te rends compte qu'un petit être va t'appeler Maman bientôt ? J'aime bien l'idée de faire cette nouvelle aventure à deux. Elle va être sacrément épique. Entre nos deux boulots, entre nos habitudes… Ca va être sympa, j'en suis certain.
Il va juste falloir que l'on travaille tout cela. Tu as déjà pris rendez-vous chez un obstétricien ?
- Pas encore, je voulais t'en parler avant. Puis, il va falloir aussi que j'informe mon chef. C'est tôt, mais vu mon boulot, je crois que c'est mieux. Pour l'obstétricien, je vais voir, si je ne peux pas en trouver un sur la base. Ca serait pratique, par rapport à mes horaires. Comme ça, on aurait juste à se coordonner avec tes dispo à toi. Enfin, si tu as envie de venir. Ce n'est pas une obligation, mais moi… J'aimerais bien partager cela avec toi.
- Tu crois que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement ? On ne va pas être tous les jours père pour la première fois ! Pour ta prochaine grossesse, ça sera peut-être différent, mais là, tu m'as sur le dos, jusqu'à ton accouchement et même après ! Je vais être un de ces nouveaux pères, impliqué dans l'enfance de leur bébé. Un de ceux qui les emmènent chez le médecin, au parc…
- Hé ! Pas trop au parc. C'est un coin de drague pour père célibataire, s'exclama Roxane.
- D'accord, pas trop au parc. Ou alors, je devrais mettre en avant mon anneau de mariage pour m'assurer que tout le monde sache bien que ce gamin qui gazouillera et bavera sur mon épaule est bien le mien et celui de ma femme, la plus belle au monde bien évidemment, et que leur charme délavé d'épouses tristes et enferrées dans un quotidien terne ne peut en aucun cas rivaliser avec ta beauté radieuse et ton charme dingue. Le fait que si tu reprends le service après, tu retrouveras ta taille de guêpe, la fermeté dingue de ton ventre et surtout ton tonus épuisant. Bref. Elles n'auraient aucune chance. Et… Je n'ai pas envie qu'elles aient la moindre chance. Je suis bien avec toi. On va fonder notre famille. Ce ne sera pas parfait, mais ça sera nous deux. Et je trouve cela déjà bien mieux que tous les autres couples qui s'ignorent et s'oublient. Je ne suis pas parfait, mais… Avec toi, je me sens bien, je me sens devenir quelqu'un dont j'espère nos enfants n'auront pas honte aux goûters d'anniversaire. Ca ne sera pas "trop la honte !" de nous voir arriver, de nous embrasser et de nous présenter à leurs copains.
Roxane eut un pouffement de rire un peu endormi.
- Tu as conscience que tu commences déjà à parler d'en avoir d'autres. Laisse-moi au moins le temps de penser à celui-ci. Après, on verra si on est capable d'en gérer d'autres. J'ai toujours vu des mères débordées par leurs mômes. Je n’ai pas envie d'être l'une d'elle. On fera de notre mieux, mais… Il va falloir que l'on prenne notre temps. Tu crois que l'on sera de bons parents ? Demanda-t-elle après quelques minutes de silence.
- Oui, répondit-il sans prendre le temps de réfléchir. On fera tout ce qu'il faut pour que ce soit le cas, du moins. Alors, il n'y a pas de raison que nous ne réussissions pas à l'être. On fera des erreurs, nous aussi. Il n'y aura pas que notre enfant qui en fera, mais… On fera de notre mieux. Puis, objectivement, on n'est pas les pires adultes qui soient, donc on devrait plutôt assurer comme parents, dans l'absolu. Par contre, toi, tu ferais bien de te reposer un peu. Tu tombes de sommeil, Chérie.
Il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour s'endormir. Elle était épuisée, c'était évident. Au tout début, il avait pensé que cela était une petite fatigue passagère. Elle avait enchaîné les missions au moment des Fêtes et depuis, elle ne s'était pas pour autant réellement posée. Puis, il y avait ses entraînements qui sans être une torture -il avait assisté à l'un d'eux une fois et il fallait reconnaître que c'était réellement impressionnant de voir sa femme être capable de faire un salto ou éviter des balles, même si elles n'étaient que des billes de peinture-, les entraînements étaient fatigants. La fois où il était venu, ils étaient tous les trois dans cet immense hangar. Il y avait des conteneurs et elles devaient éviter des hommes armés que des robots représentaient. Certaines fois, l'instructeur et son assistant prenaient le contrôle de ces robots pour corser la situation. Il avait vu sa femme, s'élancer vers Isa, sa meilleure amie, qui la propulsa suffisamment haut pour qu'elle puisse s'accrocher au haut de la seconde hauteur de conteneur et après se hisser à la force des bras pour arriver à monter dessus. Et après cela, elle s'était étendue sur les blocs de métal pour tendre son bras vers Isabelle, qui elle s'était contentée de grimper sur le premier avant de se lancer pour attraper le bras tendu. A la force de leurs poignets, elles avaient réussi à se glisser dessus. Le tour de force était impressionnant. Il n'était pas sûr d'être capable de faire de même. Pourtant, il s'estimait plutôt sportif et plutôt en bonne forme, mais ça… Non, réellement, il en doutait, même. Il les avait vues éviter les balles comme jamais il n'avait cru cela possible. Quelque part, il en venait à se dire que les films d'action ne mentaient peut-être pas tant que cela. Elles virevoltaient par moments. Il y avait une salle un peu plus loin qui était une sorte de grand dôme, où il y avait des bras de robots articulés de partout. Le but était d'apprendre peu à peu aux agents à éviter les balles. Ils les avaient vus tous les trois dedans. Mince ! Il comprenait mieux après cela pourquoi sa femme arrivait presque toujours à rattraper la salière quand il la faisait tomber. Elle semblait surhumaine. L'un des deux types, celui qu'il soupçonnait Roxane de surnommer GI Joe, vu qu'il s'appelait Joe, lui avait dit de pas trop s'inquiéter, que c'était souvent comme ça, que les agents devaient développer ce genre de compétences pour être certains de ne pas se faire mal et que ça faisait toujours bizarre pour ceux qui ne les voyaient que dans le civil. Il avait ajouté que rares étaient les agents qui comme Rox avaient un conjoint stable, alors ne parlons pas d'un mari. Il savait bien pourquoi, pas besoin qu'on lui explique. C'était très dur pour lui d'imaginer sa femme en mission. Le plus souvent, elle ne lui disait pas qu'elle partait en mission. Elle n'avait pas le droit de le faire, en réalité. Pourtant, quand elle disait qu'elle passait la soirée chez Isa et qu'elle n'appelait pas après sa journée, une fois qu'elle avait prise sa douche pour papoter même juste quelques minutes, il savait que cela signifiait qu'elle était en mission. Il avait fini par s'en rendre compte. Et invariablement, quand la mission était finie, elle lui envoyait toujours un petit texto. "Tu me manques", "Dors bien, Chéri", "J'ai des courbatures, tu me masseras, demain ?" ou encore un simple "Je t'aime". Généralement quand c'était ce dernier qu'elle utilisait, cela voulait dire qu'elle rentrait dormir quelle que soit l'heure. Celle-ci était bien souvent très matinale, vers quatre ou cinq heure du matin. Bien souvent, elle faisait l'effort de se lever à sept heure trente pour prendre un thé avec lui, pour partager un petit-déjeuner avec son mari. Après, il savait très bien qu'elle retournait se coucher. Elle dormait jusqu'à midi, avant de se relever pour faire décongeler un plat tout près -traditionnellement une soupe qu'elle avait achetée, accompagnée d'une simple tranche de jambon- et de bouquiner un moment. Vers seize heures, elle retournait se coucher pour faire une sieste d'une demi-heure et après cela, elle envisageait de faire le repas du soir, tranquillement sans se presser outre mesure, tant que l'essentiel était fait pour dix-neuf heure. Après cela, ils soupaient ensemble et elle couchait vers vingt-deux ou vingt-trois heures, histoire de compenser un peu par rapport à la veille.
De sa femme, il connaissait la jeune femme simple, délicate et un peu maladroite. Il connaissait celle qui avait besoin d'être protégée, qui désirait être prise dans ses bras à lui pour être rassurée. Il y avait une autre facette dont il n'aimait pas trop se souvenir. Il y avait cette femme qui n'avait peur de rien, besoin de personne et qui était capable d'agir à sa guise, si elle le voulait. Peut-être avait-elle besoin de ses deux coéquipiers, mais -et cela il n'aimait pas y penser- avait-elle besoin de son mari ? Certains soirs, il y pensait. Il n'était pas certain de savoir comment tout cela finirait. Après tout comment pourrait-il gérer ce que sa vie allait devenir ? Comment pourrait-il l'aider ? Il ne savait pas tirer. Il n'était pas particulièrement fort. Il n'avait aucune compétence en self-défense. En somme la chose n'avait rien de gagné d'avance. Pourtant, sa femme lui disait souvent qu'elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans lui. Pour elle, les choses semblaient être une telle évidence, quand il était question d'eux. Lui, il ne savait pas trop où il se trouvait. Il était… Il était paumé. Il ne lui semblait pas très important, pas très utile. Pas un véritable époux. C'était peut-être vieux jeu -et il l'assumait- mais dans son esprit, il devait être là pour sa femme, pour l'aider, pour être un soutien pour elle. Il ne pouvait pas être cela, parce que son épouse était l'indépendance même, elle n'avait besoin de personne. C'était une espèce d'amazone, terriblement libre. Il évitait de donner libre court à ce genre de pensées, car il savait qu'elles l'empoisonneraient à force. Alors, il était un bon mari à sa manière. Il lui offrait des petits cadeaux. Il avait des attentions pour elle. Il l'emmenait au resto. Il ne posait pas de questions sur son travail. Il soignait ses bleus. Il achetait de la Bétadine pour ses blessures. Il ne pensait pas à combien il était inutile comme mari à sa femme. Il ne pensait surtout pas à combien l'un de ses collègues correspondrait mieux à Roxane.
A cet instant, sans même s'en apercevoir, Roxane poussa un soupir de bien-être et murmura quelques mots dans son sommeil, avant de s’accrocher un peu plus fermement à son mari. Comme si tout cela était une évidence.
A suivre...
Pour commencer au début :
AO3 //
FP.com //
LJ