Fierté de juriste.
Pourtant, ça n'avait pas vocation à arriver souvent en ce moment, mais là, ça fait plaisir.
Au début, il fallait rechercher les articles dans les tréfonds des sites internet des quotidiens, maintenant, ça commence à émerger, à la radio, à la télévision locale.
La grogne universitaire. Et pourtant, y'avait peu de chances que je soie touchée, hein. Fac de droit les enfants.
MAIS NON. Les juristes grognent aussi, et font grève ! Le 26 déjà, ma fac faisait grève avant les autres, en signe de protestation (fallait pas trop leur demander, genre se mêler avec les autres.) Mon prof' de droit civil mène la révolte (de manière modérée quand même), et mon professeur d'histoire du droit se trouve être le noyau dur de la protestation générale. (Il a enchaîné toutes les AG sur les différents campus de Tours, voté les positions de grève les plus dures, et menace de retenir les notes ad vitam eternaem. Or, il a des élèves à chaque niveau dans la fac. Faites le compte.)
Il y a eu une *AG* sur mon site. Une AG. 25 ans que ma fac n'avait pas fait grève. Là, ça me filerait presque un petit frisson dans le dos, à voir la presqu'entièreté de la fac mobilisée (personnel, administration, enseignants, chargés de TD, et j'en passe), alors que ça n'avait pas bronché pour le CPE. (Ma fac ? Bloquée ? Ahaha.) Frisson d'excitation, et de peur aussi, parce que pour que ça réagisse comme ça, c'est plutôt mauvais signe. (Et je fais plutôt confiance à mes chers professeurs pour saisir de manière plus profonde que moi ce que ce texte veut dire. Juriste un jour, juriste toujours.)
Alors oui, effectivement, la grève c'est embêtant. Rétention de notes, cours qui sautent (et encore, les prof' nous font rattraper la majorité la semaine suivante, gratuitement bien sûr, idem pour les chargés de TD), on vient souvent pour trouver le professeur arrivant avec un grand sourire "Bien sûr, je fais partie des grèvistes, donc je ne fais pas cours :D" (et malgré tout, ils font beaucoup d'information, ils restent longtemps à débattre avec les étudiants sur le sujet). Ben oui. Sauf que le principe de la grève, c'est justement un rapport de force, c'est le but recherché que ça soit GÊNANT. Ou alors, n'importe quel personnel d'une activité sensible ne pourrait jamais revendiquer quoi que ce soit.
Alors ça me fait rire, tous ces gentils petits pions-soldats de l'Uni avec leurs panneaux "Stop à la grève, les cours des professeurs grévistes en ligne !". Pas que je n'aie rien à y perdre, pourtant, parce que si l'administration tient la grève jusqu'au bout, les formalités pour Erasmus, je l'ai dans l'os, et bien profond. Simplement, au risque de me faire taxer de "conservatrice" (Nico le dit bien, sur son joli discours du 22 janvier pour le "lancement de la réflexion pour une stratégie nationale de recherche et d'innovation". Wtf ? Quelle réflexion ? Celles des universitaires, les plus concernés, ont été balayées à chaque fois.)
Donc oui, s'il faut se mobiliser, je suis prête à le faire. Mais le faire bien, pour qu'on nous dise pas encore une fois que les "étudiants -les pauvres petits- sont manipulés par les enseignants/syndicats/partis/groupuscules d'extrême-gauche/whatever. Les étudiants sont assez grands pour décider quelle cause ils veulent soutenir. J'espère qu'une bonne et raisonnable AG se tiendra bien demain, et qu'on lance quelque chose d'organisé, en concertation avec les prof', le personnel, pour plus d'impact.
Plus je m'informe sur le sujet, plus ça me révolte, tant par le contenu que ce pour quoi on tente de faire passer les gens qui protestent. Les mensonges et contre-sens, ça suffit, hein. Non, les enseignants ne refusent pas l'évaluation. Mais effectivement, c'est habile de le faire passer comme ça, hein, parce qu'ainsi l'opinion publique est contre ces "priviligiés qui s'accrochent à leurs avantages". Trop facile.
Bref. J'espère que le mouvement va prendre de l'ampleur, et rester un minimum sérieux et cohérent, pour mieux se faire entendre. Je rêve d'une montée en puissance de la grogne.
Et puis aussi parce que plus tard, je pourrais raconter à mes petits-enfants que j'ai manifesté avec des étudiants et des professeurs de droit, cette chose formidable et exceptionnelle :D
Au début, il fallait rechercher les articles dans les tréfonds des sites internet des quotidiens, maintenant, ça commence à émerger, à la radio, à la télévision locale.
La grogne universitaire. Et pourtant, y'avait peu de chances que je soie touchée, hein. Fac de droit les enfants.
MAIS NON. Les juristes grognent aussi, et font grève ! Le 26 déjà, ma fac faisait grève avant les autres, en signe de protestation (fallait pas trop leur demander, genre se mêler avec les autres.) Mon prof' de droit civil mène la révolte (de manière modérée quand même), et mon professeur d'histoire du droit se trouve être le noyau dur de la protestation générale. (Il a enchaîné toutes les AG sur les différents campus de Tours, voté les positions de grève les plus dures, et menace de retenir les notes ad vitam eternaem. Or, il a des élèves à chaque niveau dans la fac. Faites le compte.)
Il y a eu une *AG* sur mon site. Une AG. 25 ans que ma fac n'avait pas fait grève. Là, ça me filerait presque un petit frisson dans le dos, à voir la presqu'entièreté de la fac mobilisée (personnel, administration, enseignants, chargés de TD, et j'en passe), alors que ça n'avait pas bronché pour le CPE. (Ma fac ? Bloquée ? Ahaha.) Frisson d'excitation, et de peur aussi, parce que pour que ça réagisse comme ça, c'est plutôt mauvais signe. (Et je fais plutôt confiance à mes chers professeurs pour saisir de manière plus profonde que moi ce que ce texte veut dire. Juriste un jour, juriste toujours.)
Alors oui, effectivement, la grève c'est embêtant. Rétention de notes, cours qui sautent (et encore, les prof' nous font rattraper la majorité la semaine suivante, gratuitement bien sûr, idem pour les chargés de TD), on vient souvent pour trouver le professeur arrivant avec un grand sourire "Bien sûr, je fais partie des grèvistes, donc je ne fais pas cours :D" (et malgré tout, ils font beaucoup d'information, ils restent longtemps à débattre avec les étudiants sur le sujet). Ben oui. Sauf que le principe de la grève, c'est justement un rapport de force, c'est le but recherché que ça soit GÊNANT. Ou alors, n'importe quel personnel d'une activité sensible ne pourrait jamais revendiquer quoi que ce soit.
Alors ça me fait rire, tous ces gentils petits pions-soldats de l'Uni avec leurs panneaux "Stop à la grève, les cours des professeurs grévistes en ligne !". Pas que je n'aie rien à y perdre, pourtant, parce que si l'administration tient la grève jusqu'au bout, les formalités pour Erasmus, je l'ai dans l'os, et bien profond. Simplement, au risque de me faire taxer de "conservatrice" (Nico le dit bien, sur son joli discours du 22 janvier pour le "lancement de la réflexion pour une stratégie nationale de recherche et d'innovation". Wtf ? Quelle réflexion ? Celles des universitaires, les plus concernés, ont été balayées à chaque fois.)
Donc oui, s'il faut se mobiliser, je suis prête à le faire. Mais le faire bien, pour qu'on nous dise pas encore une fois que les "étudiants -les pauvres petits- sont manipulés par les enseignants/syndicats/partis/groupuscules d'extrême-gauche/whatever. Les étudiants sont assez grands pour décider quelle cause ils veulent soutenir. J'espère qu'une bonne et raisonnable AG se tiendra bien demain, et qu'on lance quelque chose d'organisé, en concertation avec les prof', le personnel, pour plus d'impact.
Plus je m'informe sur le sujet, plus ça me révolte, tant par le contenu que ce pour quoi on tente de faire passer les gens qui protestent. Les mensonges et contre-sens, ça suffit, hein. Non, les enseignants ne refusent pas l'évaluation. Mais effectivement, c'est habile de le faire passer comme ça, hein, parce qu'ainsi l'opinion publique est contre ces "priviligiés qui s'accrochent à leurs avantages". Trop facile.
Bref. J'espère que le mouvement va prendre de l'ampleur, et rester un minimum sérieux et cohérent, pour mieux se faire entendre. Je rêve d'une montée en puissance de la grogne.
Et puis aussi parce que plus tard, je pourrais raconter à mes petits-enfants que j'ai manifesté avec des étudiants et des professeurs de droit, cette chose formidable et exceptionnelle :D