Sep 18, 2007 00:21
Ca va mal dans la vie en 2007 : un nain de jardin nazi président, des gens de qualité qui meurent tous les jours, les saisons qui se détraquent, le jury de Popstars qu'on croit sorti d'un mauvais rêve, et ces golmons de Tecktoniks qui envahissent les rues avec leurs crêtes altières dignes d'un Footix de sinistre mémoire. Heureusement il reste encore une place pour la beauté et la joie car Gwen Stefani est en tournée.
Ah la la mes enfants, quel spectacle. C'était mon premier Bercy, et par la même occasion mon premier show "à l'américaine", avec des décors et des gens qui dansent, tout ça. Madonna n'étant pas très abordable, Britney et Kylie un peu aux fraises, il ne reste que Gwen pour tenir le rôle de la superstar pop mondiale, et elle s'en tire avec les honneurs. Son arrivée sur scène dans la grande cage dorée du clip de "Sweet escape" est incroyable, d'ailleurs tout est un peu scotchant dans le barnum de la chanteuse : l'univers visuel parfaitement maîtrisé et immédiatement identifiable transforme même les chansons un peu faiblardes ("Yummy", "Wind it up") en énormes tueries (en cela elle s'inspire aussi beaucoup des Japonais qui avec le Visual Kei misent tout sur le look pour faire oublier une musique le plus souvent assez craignos). Les vrais supertubes, eux, explosent littéralement sur scène, bien aidés par une chanteuse qui semble voir en Madonna un exemple à ne surtout pas suivre : et vas-y que je remercie et que je congratule le public, et vas-y que je grimpe dans les gradins au péril de ma vie. Un énorme G doré, logo du 2e album, trône au dessus de la scène, les harajuku girls font des figures de hip-hop à tomber par terre, la ballade "Early winter" est scotchante de chanson pop parfaite, les costumes sont merveilleux, les danses sont drôles, les musiciens pètent la classe, les décors, l'animation sur les écrans, on ne sait plus où regarder, les yeux se régalent de partout. Gwen Stefani est sans doute la dernière popstar digne de ce nom encore en activité, et on ne peut qu'espèrer que ses shows généreux, son univers visuel soigné et ses tubes malins et efficaces puissent encore susciter des vocations chez les très jeunes filles. Take a chance you stupid ho, sinon la pop mourra avec cette vieille chouette de Madonna.
On notera au passage la facilité déconcertante des masses populaires à retenir des onomatopées et les chanter à tue-tête pendant des heures, comme "yeeee-hoooo whooo-hooo" de Gwen Stefani ou le "pompompompompompom pom" du "Seven nation army" des White Stripes repris récemment par le couple immonde de Secret Story. On notera également qu'avant le show, les gens étaient plus réceptifs à un fond sonore de Mika qu'au live des excellents CSS auquel personne n'a rien compris. Il est vrai que ces derniers ne passent pas sur NRJ, la radio spécialiste en woooo-hooo et en pompompompom.