Sep 06, 2006 04:07
Comme des millions de Français j'ai regardé la Starac ces derniers jours. Oui je suis comme ça moi, j'aime me singulariser. Le premier détail qui m'a sauté aux yeux, c'est le virage bobo dans lequel l'émission a bifurqué cette saison. Olivia Ruiz, Raphael et Anaïs n'ont pas vendu des camions de disques impunément : cette année ils auront leurs clones aux côtés de ceux de M Pokora et de Diam's. Avec une équité quasi parfaite, les candidats sont répartis en 2 camps : celui des wesh r&b/skyblogs et celui des bobos folk/roots. En 2006, la lutte des classes se fera à coups de SMS surtaxés.
La directrice, l'omnipotente Alexia Laroche-Joubert, nous avait prévenus : cette année on a sélectionné des élèves qui ont un univers. Elle n'a pas précisé qu'il fallait que cet univers soit le leur ! Ainsi l'horripilante Marina n'hésite pas à jouer lors du prime un morceau de sa composition (une première), dans un style "je suis une petite meuf rigolote avec ma guitare" proche de cette song d'Anaïs qu'on a entendu tout l'été. Le problème c'est que les petites meufs rigolotes, elles deviennent tellement nombreuses sur toutes les scènes de France qu'on finit par ne plus les trouver rigolotes du tout. Dans le cas de Marina, on voudrait juste la lacérer avec les cordes de sa gratte en lui hurlant "Et là, t'as encore envie de faire la rigolote maintenant??? Ecorcher ton visage, écorcher tes genoux, lalalalala!!!". Hum.
Et puis il y a un truc assez magique avec la Starac. Peu importe que le candidat soit un rocker, un danseur de hip-hop, une lolita goth ou un lanceur d'assiettes, au bout de plusieurs jours dans le Château il devient capable de chanter n'importe quelle daube de variétés. Cette année ils chanteront tous du Polnareff, peu importe si chez eux ils écoutent Booba ou le groupe Tryo. Si c'est pas de la magie...
Mais au final, le caractère déprimant du programme n'est peut être pas seulement à imputer à sa pauvreté musicale (en 6 ans on a eu le temps de s'habituer). Cet aprem je suis tombé sur un bêtisier des premières saisons du programme (disponible sur Dailymotion, pour ceux qui s'emmerdent dans la vie). On voyait Nolwenn Ohwo, George-Alain ou Jérémy se courser à poil dans les chambres, s'enduire de chantilly, chanter comme des bites, rater leurs chorés, se bidonner et s'insulter. De vrais petits gredins quoi. Cette année, on voit les candidats errer dans les couloirs l'air inquiet, se lever d'un bond à l'appel de leur nom, s'encourager à "taffer", on parle compétition à peine les valises défaites, bref ça rigole pas trop au pays des saltimbanques. Ces jeunes de 2006 sont juste flippés et déprimés. Là où je ressens un malaise, c'est qu'au final j'ai l'impression que ces jeunes trop appliqués, trop dociles, qui veulent trop bien faire, à en oublier qu'ils peuvent aussi vivre un peu, s'amuser, je crois que je leur ressemble plus que je ne veux me l'avouer.