Summertime, the roughest time

[kurtcorbeille]

En discutant un peu à droite à gauche, j'ai constaté que personne ou presque, dans mon entourage, ne pouvait supporter l'été. La saison chaude signifierait l'arrivée de la vulgarité et de la beaufitude la plus décomplexée (gros porcs en short, tubes de l'été NRJ...), sans compter les désagréments climatiques : sueur, moustiques, et du Shakira à fond dans les Audi TT cabriolet de jeunes commerciaux en congés. On se réveille en nage et c'est tout de suite l'agression de l'extérieur, l'odeur du barbecue, les cris des enfants, la lumière vive, les T shirts blancs, des affiches H&M avec des pouffes en bikini dorées et huilées, tellement aguicheuses qu'on se demande pourquoi les gens ne se mettent pas à juste baiser dans les rues, puisque c'est ce que semblent vouloir nous dire les publicitaires : l'été on a le droit de baiser. En hiver on a fait du ski, on a acheté des parfums et des coffrets DVD à Noël, on a donné pour le Téléthon, on a passé ses examens, on a regardé toutes les nouvelles séries à la télé, on a acheté le disque des Arctic Monkeys paske la jeune journaliste branchée de Canal nous a dit que c'était cool, on a mis des badges sur nos sacs, on a dit du mal de Eve Angeli, on a pointé aux Assedics tous les mois, renvoyé des papiers pour la mutuelle, on s'est vaguement intéressés à la politique (enfin, à Ségolène Royal), on a pris le train, le bus, le métro, la bagnole, on s'est fait insulter par des wesh, on s'est fait chier plus que de raison toute l'année... alors l'été, on a droit à notre récompense. On veut redevenir des bêtes, baiser, se vautrer, manger de la viande grillée et se revautrer. On a le droit : la télé, le patron et le dieu soleil nous donnent carte blanche.

Alors, vraiment, je comprends pas pourquoi mes amis détestent l'été...