En lisant le dernier article de
Genre! sur le "male gaze" (excellent, comme toujours, je pourrais faire une rec' pour ce blog tout court), j'ai trouvé très intéressante en particulier cette vidéo, qui traite de la manière dont, lorsqu'un personnage est présenté de manière "érotisée" (je fais un gros résumé, là), il l'est dans sa très grande majorité pour un regard masculin hétéro.
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L'auteur de la vidéo met en effet en valeur le fait que les images de corps masculins érotisés (à différencier de ceux magnifiés : auxquels les hommes pourront plus s'identifier que les voir présentés comme un objet de désir) sont rares et, dans les rares exemples des cas où on les trouve, c'est dans les pubs de Dolce & Gabanna, dans Queer As Folk ou dans quelques très rares cas de productions faites clairement à l'usage d'un public féminin. Même sans lire l'article ou comprendre l'anglais, les images de la vidéo sont parlantes, pour ça. J'ai beaucoup aimé notamment le concept du corps sans tête comme objet de désir/de fantasme, ainsi que celui où la caméra filme d'abord le(s) corps avant d'arriver à la tête, et qu'on retrouve finalement assez fréquemment dans les pubs/les films concernant des représentations féminines, mais qui sont bien plus rares dans le cas des représentations masculines... Sauf dans les rares exemples cités plus haut et qui, pour une partie non négligeable, sont créés par des hommes homosexuels ou s'adressent à un public homosexuel masculin.
Du coup, pour trouver des représentations masculines érotisées (homme objet de désir), le succès du slash, yaoi ou des séries comme Queer As Folk semble logique, puisqu'il propose quelque chose qu'on ne trouve, sans dire pas, que rarement ailleurs. On a tendance à chercher plein de raisons diffuses à ce succès mais celle-ci est peut-être l'une des plus importantes...
Je me demande en tout cas comment les choses évolueront à l'avenir. Les producteurs comprendront-ils qu'il y a du beurre à se faire à ce sujet autrement que par le yaoi ? Parce que ça pourrait être développé plus largement dans les représentations hétéro, en fait, mais ça ne l'est que peu, les représentations vraiment sexuelles des hommes restant encore rares et plus fréquentes dans le slash que dans les productions hétéro.